dimanche 6 octobre 2013

Élites algériennes à l’étrangerYazid Chir, entrepreneur et homme de réseaux, au service de l'égalité en France et en Algérie

Élites algériennes à l’étranger::Yazid Chir, entrepreneur et homme de réseaux, au service de l'égalité en France et en Algérie

Des tours de la banlieue parisienne aux premiers rangs de l’élite française, le chemin est souvent semé d’embûches. Ainsi, c’est un vrai challenge qu’un Franco-Algérien de 49 ans, Yazid Chir, a relevé pas à pas et avec brio. Dans son édition du jeudi 3 octobre, le quotidien français L’Opinion a rendu public son classement des 100 Français qui feront l’opinion.
Entre le directeur général de Gallimard-Flammarion et Martin Ajdari, le secrétaire général de France Télévisions, Yazid Chir figure en bonne place dans la catégorie « passeurs», qui concerne les « hommes et femmes de médias, experts en réseaux sociaux » qui « relaient les idées des penseurs, les innovations des concepteurs » et qui « contribueront à construire le débat », selon L’Opinion.

Un parcours emblématique

Né dans une famille d'origine algérienne ayant quitté l’Algérie en 1963, Yazid obtient d’abord un BTS de micromécanique en 1984. Il travaille d’abord dans l’industrie automobile, puis dans l’aéronautique en tant que directeur commercial et enfin dans une société de services. « A mon époque, c’était moins difficile. Le marché du travail n’était pas saturé comme aujourd’hui et je n’avais pas réellement connu de grosses difficultés », raconte-t-il à TSA. A l’époque, pour naviguer dans l’élite hexagonale, le jeune Franco-Algérien prenait tout de même soin de retirer son prénom "Yazid" des CV qu’il envoyait et laissait seulement son patronyme à faible consonance arabe.

« J’envoyais mon CV en mettant juste mon nom et pas mon prénom pour être certain que je ne serais pas filtré sur le prénom », se souvient-il. Quelques années après, celui qui est également autodidacte en micro-informatique crée Néoclès, une société de services en ingénierie informatique. Celle-ci deviendra en 2006 une filiale d’Orange Business Services, dirigée par M. Chir jusqu’en 2011. Il ne tarde pas ensuite à cofonder Be-Bound : « La nouvelle solution mobile pour rester connecté à internet dans le monde entier depuis votre Smartphone avec peu ou sans connexion internet », selon le site de l’entreprise. Dans le même temps, Yazid Chir s’investit dans le monde patronal et devient responsable du Medef nord-francilien « 93-Ouest » jusqu'à 2011.

Aider les jeunes talents issus des milieux défavorisés

Mais Yazid Chir n’a pas été choisi pour le classement de L’Opinon uniquement pour son parcours professionnel. Il le doit également à son combat pour l’égalité des chances et contre les discriminations à l’embauche dans le cadre de l’association Nos quartiers ont du talent qu’il a cofondée en 2005. « J’accompagne, depuis quelques années, les jeunes qui en valent la peine et qui sont moins connectés au monde du travail », raconte-t-il.

Jusqu’à maintenant, son association a soutenu 17 500 jeunes haut diplômés issus de quartiers ou de milieux défavorisés. « Nous voulons en accompagner plus. On est sur un rythme de 5 000 (jeunes) par an actuellement et notre objectif est d’arriver à 20 000 », assure-t-il. Ce projet, il compte l’exporter au-delà des frontières de l’Hexagone et plus précisément en Algérie. « J’ai un projet avec le gouvernement français pour rapprocher les universités françaises et algériennes et dupliquer le modèle de l’opération en Algérie », indique M. Chir.

« L’idée est de repérer des jeunes à fort potentiel en Algérie et de faire en sorte que les entreprises françaises qui veulent s'installer (en Algérie) les recrutent sur le territoire algérien ». Si une entreprise ambitionne de s’ancrer dans une zone ou un quartier, le recrutement des cadres issus de ces zones ou quartiers en est le meilleur moyen, selon lui. Yazid Chir, une réussite internationale avec le parrainage et les réseaux dans le sang.
TSA
http://www.nosquartiers-talents.com/

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