mercredi 30 octobre 2013

Sahel : la BM mise sur l’agriculture pour réduire la pauvreté


La Banque mondiale mise sur le développement de l’agriculture au Sahel comme l’un des moyens pour réduire la pauvreté dans cette région et éviter les crises humanitaires qui ont trop souvent frappé cette partie de l’Afrique.
C’est l’une des principales recommandations faites par la BM en prévision de deux forums sur le pastoralisme et l’irrigation au Sahel qu’elle organise avec ses partenaires du développement respectivement à Nouakchott (Mauritanie) et à Dakar (Sénégal) les 29 et 31 octobre en cours, en présence notamment de présidents de pays du Sahel, des ministres de l’Agriculture de la région et des chefs d’entreprises.
A ce propos, l’institution de Bretton Woods a vivement encouragé les pays africains et les communautés du Sahel ainsi que les partenaires de développement à protéger et accroître le pastoralisme sachant que plus de 80 millions de personnes vivant dans le Sahel en dépendent comme source d’alimentation et de revenus.
La BM a aussi recommandé de développer des systèmes d’irrigation à grande échelle pour aider la région à s’orienter vers une agriculture capable de faire face aux demandes concurrentes en terres, en eau et autres ressources naturelles, la région ayant longtemps souffert de la sécheresse, la famine et la faiblesse de la croissance économique.
16 millions d’éleveurs au Sahel vivent dans la pauvreté extrême
Selon un rapport préliminaire publié à l’occasion de la tenue de ces deux rencontres, cette institution financière mondiale a indiqué que plus de 50% du lait et de la viande que consomment les habitants des pays côtiers d’Afrique occidentale provient du Sahel.
’’L’agriculture africaine emploie entre 65 % et 70 % de la population active du continent et représente en général entre 30 % et 40 % de son PIB. Il s’agit de la plus importante industrie de la région et, par conséquent, sa transformation et sa croissance sont essentielles pour réduire la pauvreté dans une région comme le Sahel et éviter les crises humanitaires qui ont trop souvent frappé la région’’, a souligné Makhtar Diop, vice-président de la BM pour l’Afrique, qui donnera mardi le coup d’envoi du Forum sur le pastoralisme à Nouakchott.
A ce propos, il a considéré que l’accroissement des investissements dans le Sahel contribuera à améliorer considérablement les conditions de vie des habitants et à réduire la fréquence et la gravité des crises alimentaires.
La BM estime que l’Afrique abrite quelque 50 millions d’éleveurs de cheptels dont 16 millions vivent au Sahel dans des conditions de pauvreté extrême.
L’agriculture est l’un des moyens pour améliorer la sécurité
La vulnérabilité des communautés pastorales face aux sécheresses, aux inondations et autres catastrophes demeure très élevée dans les pays du Sahel et est aggravée par leur exclusion sociale et la compétition accrue pour l’accès à l’eau et aux terres pour leurs troupeaux et récoltes.
’’Nous devons de toute urgence mobiliser davantage d’investissements pour soutenir les systèmes pastoraux dans les terres arides du Sahel afin de réduire la vulnérabilité des communautés à la pauvreté et à la famine tout en leur permettant de mieux faire face à l’adversité climatique’’, a déclaré, pour sa part, Djamal Seghir, directeur du développement durable de la BM pour l’Afrique.
Ceci permettra aussi, a-t-il affirmé, ’’ de promouvoir une plus grande cohésion sociale et d’améliorer la sécurité dans l’ensemble de la région afin d’éviter de nouveaux conflits’’.
La BM a également insisté sur l’impérativité d’irriguer un plus grand nombre de terres pour produire davantage de denrées alimentaires, créer des emplois, réduire la pauvreté et améliorer la vie des habitants de l’ensemble du Sahel.
Bien que la région abrite certains des réservoirs aquifères de l’Afrique, ils sont pour la plupart sous-utilisés et bon nombre de pays ne disposent pas des données scientifiques et des infrastructures nécessaires pour en tirer parti.
Actuellement, 20% seulement du potentiel d’irrigation est exploité dans les pays du Sahel et un grand nombre des systèmes d’irrigation existants ont besoin d’être remis en état.

APS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire