vendredi 17 janvier 2014

Les prévisions de la Banque mondiale pour l’Algérie : Le taux de croissance devrait passer à 3,3% en 2014


L’institution de Bretton Woods relève que trois ans après le “Printemps arabe”, les économies de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord continuent à tourner au ralenti.
Dans la dernière édition de ses Perspectives économiques mondiales, publiée mardi, la Banque mondiale table sur une croissance économique de 3,3% pour l’Algérie en 2014 (contre 2,8% en 2013), qui devrait continuer à augmenter modérément pour atteindre un taux de 3,5% en 2015 et en 2016. Quant à la balance des comptes courants du pays, la Banque mondiale avance qu’elle devrait se situer à 2,6% du PIB en 2014 (contre 2,7% en 2013) et 0,1% en 2015.
Dans la note de présentation du projet de loi de finances 2014, le ministère des Finances avait indiqué que la croissance économique se situera à 3% en prévision de clôture 2013 (contre 3,3% en 2012). Le produit intérieur brut (PIB) non compris, la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures croîtra de 6,4% en 2013 (contre 7,1% en 2012). Le ministère des Finances prévoit, pour l’année 2014, une croissance du PIB, en volume, de 4,5% globalement et 5,4% hors hydrocarbures. Le niveau de la croissance économique prévu par le gouvernement pour 2014, en augmentation d’environ d’un point et demi de pourcentage par rapport à la clôture 2013, est principalement imputable à l’évolution, en termes réels, de la valeur ajoutée des secteurs des hydrocarbures (+2,6%), du BTP (+6,8%), de l’agriculture (+6,4%) et de celle des services (6,4%).
La croissance du secteur de l’industrie se maintiendrait autour de 5%, taux réalisé en 2012 et prévu en clôture également pour l’année 2013. Les prévisions du gouvernement algérien sont donc plus optimistes que celles de la Banque mondiale.
L’institution de Bretton Woods relève que trois ans après le “Printemps arabe”, les économies de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord continuent à tourner au ralenti. Sur un an, la production de pétrole des pays exportateurs (près du tiers de la production de la région) a reculé de 8,5% en 2013 du fait de la dégradation de la sécurité, des grèves et des problèmes liés aux infrastructures en Algérie, en Irak et en Libye, et des sanctions internationales dans le cas de la République islamique d’Iran. La Banque mondiale estime que la croissance des pays en développement de la région devrait rester faible.
Dans le scénario de base, il n’est pas prévu d’amélioration notable de l'instabilité politique qui secoue la région. De ce fait, la croissance globale de la zone, qui a reculé de 0,1% en 2013, devrait s’établir à 2,8% en 2014 et passer à 3,3% puis à 3,6% en 2015 et 2016, respectivement, des chiffres bien inférieurs au potentiel de la région. Dans les pays en développement importateurs de pétrole, la consommation sera soutenue par d'importantes dépenses publiques destinées aux salaires et aux subventions, alors que les investissements publics risquent, eux, d'être limités par l'importance des déficits budgétaires pendant la période considérée.
Les prix du pétrole restant relativement élevés, la croissance des pays en développement exportateurs de pétrole se renforcera à mesure que les problèmes liés aux infrastructures seront résolus et que la situation sécuritaire commencera à s'améliorer. L’institution de Bretton Woods souligne que des risques importants de dégradation de la situation, pour l'essentiel propres à la région, pèsent sur les perspectives de cette zone.
Une nouvelle escalade de la violence en Syrie, avec des retombées sur d'autres pays, peut déstabiliser la région. Les ratés des transitions politiques et une nouvelle escalade de la violence fragiliseraient davantage la confiance et retarderaient les réformes structurelles ou réduiraient la production pétrolière. Les risques extérieurs sont plus nuancés. La croissance en Europe pourrait remettre en cause la reprise, déjà modeste, qui y est prévue, mais elle pourrait aussi l'amplifier.
Plus globalement, l’économie mondiale, selon la Banque mondiale, devrait se renforcer cette année, tandis que la croissance s’accélère dans les pays en développement et que les économies à revenu élevé semblent enfin se redresser cinq ans après le début de la crise financière mondiale.

LIBERTÉ

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire