lundi 15 avril 2013

La Banque Mondiale analyse la situation du pays : “L’Algérie demeure affectée par l’instabilité politique du Sahel”


En 2012, la Banque mondiale et l’Algérie ont signé huit accords de services de conseil remboursables dans cinq secteurs : finance, agriculture, environnement, aide sociale et solidarité nationale et télécommunications. Quatre autres programmes sont en cours d’élaboration dans d’autres secteurs.
C’est du moins ce qui ressort de la dernière mise à jour publiée récemment. La Banque mondiale rappelle qu’à la suite de la décision du gouvernement algérien de s’abstenir de recourir aux emprunts extérieurs, les activités de la Banque mondiale se focalisent depuis 2005 sur la réalisation de travaux d’analyse et la fourniture de services de conseil remboursables. Le dernier projet, financé par la Bird en Algérie, a pris fin en février 2009. Aux termes de la stratégie de partenariat-pays pour 2011-2014, la Banque mondiale axe ses travaux d’analyse et ses services de conseil remboursables sur les trois domaines. Le premier concerne le renforcement de la croissance grâce à la diversification de l’économie.
Le second porte sur la promotion d’un développement durable et la réduction des disparités géographiques. Enfin, le troisième domaine vise le renforcement des institutions chargées de la planification, du contrôle, de l’évaluation et de l’élaboration des politiques économiques. “Les services de conseil remboursables ont été complétés par plusieurs activités d’analyse et d’assistance technique financées par la Banque mondiale et par d’autres ressources budgétaires”, indique le document. La Banque mondiale cite, entre autres, l’élaboration d’une nouvelle stratégie sectorielle pour l’agriculture et le développement rural et d’une étude sur la gestion des risques agricoles, les travaux d’analyse sur les indicateurs Doing Business en réponse à la requête du ministère des Finances en 2011 et série d’ateliers sur les thèmes de l’emploi, de l’évaluation des programmes publics et de la gouvernance. L’Algérie a également bénéficié de plusieurs initiatives régionales. La Banque mondiale indique que la Société financière internationale (SFI), qui dispose d’un programme relativement modeste en Algérie, se tient prête à accroître son engagement dans le pays si l’environnement de l’investissement privé s’améliore. Pendant l’exercice 2011/2012, la SFI a octroyé un montant de 20 millions de dollars à une institution financière afin de promouvoir l’accès au crédit-bail des PME. Pendant l’exercice 2012, la SFI a évalué le potentiel des projets de partenariat public-privé en matière d’infrastructures en Algérie. Les domaines de collaboration envisagés entre la SFI et le gouvernement algérien pour l’exercice 2013, qui ont été identifiés, ont trait en particulier aux énergies renouvelables (énergie solaire), aux stations de traitement des eaux usées, aux secteurs de la santé et des télécommunications ainsi qu’au renforcement du département chargé des partenariats public-privé au ministère des Finance. “En coordination avec la Banque mondiale, les conseils de l’IFC ont été extrêmement utiles à la Banque centrale d’Algérie dans la conception et la mise en place d’une agence d'évaluation du crédit”, lit-on dans le document.

“Des changements politiques subtils mais néanmoins importants”
La Banque mondiale analyse qu’“à la suite de la vague de révolutions et de réformes politiques qui a déferlé sur l’Afrique du Nord en 2011, l’Algérie a connu des changements politiques subtils, mais néanmoins importants”. Sur le plan régional, la Banque mondiale relève que “l’Algérie est affectée par les problèmes d’instabilité et d’insécurité que connaissent l’Afrique du Nord et le Sahel ; elle subit en particulier les conséquences des combats qui se déroulent au nord du Mali”, rappelant que notre pays “a été le théâtre au début de l’année 2013 d’une attaque terroriste perpétrée contre le site gazier d’In Amenas, dans le sud-est du pays”. L’institution de Bretton Woods affirme que le pays continue d’appuyer le développement et le financement des petites et moyennes entreprises (PME) dans le but de stimuler davantage la création d’emplois et la croissance du secteur privé. Tout en relevant la baisse du taux de chômage, la Banque mondiale précise que la proportion de chômeurs, chez les jeunes, reste élevée. “De surcroît, en raison de l’inadaptation de ses compétences par rapport à la demande et de la rigidité des politiques du marché de l’emploi, la main-d’œuvre de plus en plus jeune peine à trouver du travail”, relève le document. Selon la Banque mondiale, les perspectives à moyen terme demeurent positives sachant que l’Algérie va continuer de bénéficier des cours élevés des hydrocarbures. “Il reste toutefois indispensable de réduire les disparités économiques et géographiques et de créer un nombre d’emplois adapté à une population active de plus en plus jeune et instruite”, recommande l’institution de Bretton Woods. Cette dernière note que le gouvernement algérien se montre soucieux de diversifier les sources de la croissance économique en donnant moins de poids au pétrole et en développant davantage une production et des emplois plus variés dans le secteur privé. “Plusieurs initiatives et des dépenses considérables ont été lancées dans ce sens, avec des résultats peu probants jusqu’à présent”, souligne le document.
Liberté

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