dimanche 14 avril 2013

Le boom des sodas identitaires du Maghreb gagne la France


Boissons aux dattes, sodas algériens, tunisiens, cannettes aux couleurs des pays du Maghreb, le marché des sodas identitaires est en pleine expansion ces dernières années en France.


Il y a d'un côté les Algériens, Tunisiens ou Marocains qui veulent retrouver les goûts de leur pays d'origine en France; et de l'autre les jeunes, nés en France, qui ont découvert ces boissons lors de vacances et qui les boivent pour garder un lien, analyse Abbas Bendali.
l y a d'un côté les Algériens, Tunisiens ou Marocains qui veulent retrouver les goûts de leur pays d'origine en France; et de l'autre les jeunes, nés en France, qui ont découvert ces boissons lors de vacances et qui les boivent pour garder un lien, analyse Abbas Bendali.
Mario Anzuoni / Reuters

Boissons aux dattes, sodas algériens, tunisiens, cannettes aux couleurs des pays du Maghreb, le marché des sodas identitaires est en pleine expansion ces dernières années en France.
Comme ils ne boivent pas d'alcool, les musulmans sont de grands consommateurs de boissons sucrées: 95% des foyers d'origine maghrébine achètent des sodas et 67% des sodas identitaires, rapporte Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis, spécialiste du marketing ethnique.
Il y a d'un côté les Algériens, Tunisiens ou Marocains qui veulent retrouver les goûts de leur pays d'origine en France; et de l'autre les jeunes, nés en France, qui ont découvert ces boissons lors de vacances et qui les boivent pour garder un lien, analyse Abbas Bendali.

Ventes difficiles à chiffrer

Hamoud Boualem, fondée en 1878, est un des poids lourds du marché avec son "coca" algérien, le Selecto, à l'essence de pommes. On trouve aussi le Boga tunisien ou l'eau d'Ifri, qui provient des montagnes de Kabylie. Les géants des boissons sucrées sont également positionnés sur le marché, à l'image de Coca-Cola qui a introduit le soda tropical marocain Hawaï en 2011 sur le marché français. Pepsico est aussi présent avec le Mirinda.
Toutes ces boissons sont aujourd'hui essentiellement vendues dans les circuits traditionnels comme les boucheries halal, raison pour laquelle il est assez difficile de récolter des chiffres de ventes, explique M. Bendali. Mais la demande est exponentielle et la grande distribution ou les snacks de type kebab se mettent à les distribuer, assure-t-il.

Consommation hors-foyer

De plus modestes entreprises se positionnent donc sur ce créneau porteur. Au Halal Expo, qui se tenait cette semaine à Paris, certains venaient présenter leurs produits. Comme ces entrepreneurs lyonnais qui se lancent avec des "Sweety drink", eau gazifiée aromatisée au melon, à l'ananas ou encore au citron, et vendue dans des cannettes transparentes.
La marque libanaise Freez, présente en France depuis 2009, propose elle des jus de fruits gazifiés aux couleurs fluo, avec des bouteilles proches des boissons alcoolisées prisées de la jeunesse. Ces sodas sont beaucoup consommés hors-foyer, dans des bars à chicha par exemple. Car "on est face à une population très jeune", commente-t-on au cabinet Solis.

Des "vins" halal

Enfin, les observateurs voient l'émergence de "vin" ou "champagne" sans alcool certifiés halal. Les Belges de Night Orient ont par exemple vu leurs ventes progresser de 25% en 2012. Le grand fabricant de vins catalan Freixenet propose aussi depuis cette année des "vins" halal. "Il a fallu construire des chaînes de production spécifiques qui n'ont jamais servi à la production de vin" avec alcool, raconte le commercial espagnol venu au Halal Expo.
Leur cible ? L'Espagne, les pays du Golfe, le Maroc, l'Algérie, l'Indonésie et la France. "La communauté musulmane veut de plus en plus avoir accès à tous les produits festifs qui compensent le fait qu'il n'y ait pas d'alcool", expliquent William et Hanani Diome, un couple mixte qui a ouvert en décembre "Jasmin", un supermarché et un restaurant halal à Rouen.
L'Express

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