Au deuxième jour de sa visite d'Etat en Algérie, François Hollande a tenu un discours jeudi à la tribune du Parlement algérien, devant lequel il a reconnu les « souffrances » infligées à l'Algérie par la colonisation.
Cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, François Hollande a prononcé un discours jeudi à la tribune du Parlement algérien avec la volonté d'ouvrir une nouvelle ère de la relation entre Paris et Alger.
Devant les deux chambres du Parlement algérien réunies, le président français a reconnu les « souffrances » infligées à l'Algérie par la colonisation, « un système profondément injuste et brutal ». Parmi ces souffrances, il a cité « les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata » qui « demeurent ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens ».
« Je n'oublie pas les Français d'Algérie, ni les coopérants venus après l'indépendance », a-t-il ajouté.
François Hollande a également promis d' « accueillir mieux » les Algériens demandant des visas pour se rendre en France, et de faire en sorte que les consulats français délivrent plus vite les documents. Il est nécessaire de « maîtriser les flux migratoires » mais la demande de visas « ne doit pas se transformer en un parcours d'obstacles ou pire encore une humiliation », a-t-il déclaré. « Nous attendons que l'Algérie accueille tous les Français qui souhaitent s'y rendre parce qu'ils y ont des attaches ».
Le président français François Hollande a également souhaité la mise en place, à l'échelon méditerranéen, d'un système d'échanges universitaires du type Erasmus. Evoquant des projets de coopération dans le domaine de l'enseignement supérieur, le chef de l'Etat a lancé : 'nous pourrions au niveau de la Méditerranée, faire ce qui a été réalisé au niveau de l'Europe, ces programmes d'échanges universitaires qu'on appelle Erasmus'. 'On trouvera un autre nom, un autre philosophe, mais c'est le même système : permettre les échanges, la circulation', a poursuivi le responsable français.
Par ailleurs, François Hollande a souhaité l'édification d'une maison de l'Algérie à la Cité internationale universitaire de Paris, ensemble de résidences étudiantes installé dans le sud de la capitale française et qui accueille quelque 5.500 étudiants.
Construire l'unité méditerranéenne de demain
Il a ensuite rappelé les liens qui unissent la France et l'Algérie et indiqué son « souhait que la France et l'Algérie travaillent ensemble pour le projet méditerranéen ». « L'Algérie et la France peuvent construire ensemble l'unité méditerranéenne de demain. » « Je souhaite que la France et l'Algérie travaillent ensemble, de même que la France et l'Allemagne ont su être les moteurs de l'Europe » a-t-il ajouté.
« Dans tous les domaines, l'énergie, les transports, l'éducation (...) La France et l'Algérie doivent passer à la vitesse supérieure (...) Nous pouvons partager notre savoir-faire, nos expériences, nos ressources ». « Je ne viens pas ici pour faire du commerce mais pour marquer un temps nouveau. » Le président français a rappelé que la France est le premier investisseur sur le territoire algérien, « mais nous pouvons faire encore mieux » a-t-il précisé. « Je veux que l'économie soit au coeur de notre relation. »
« 50 ans après l'indépendance, nous pouvons jeter un regard lucide sur le passé et ouvrir une nouvelle page, aller plus vite et loin »
François Hollande avait indiqué mercredi lors d'une conférence de presse que son déplacement ne serait pas celui de la repentance mais qu'il entendait poser un regard « lucide » sur 132 ans de colonisation et huit ans de guerre. « Je connais les attentes du peuple algérien à l'égard de la France en ce qui concerne la colonisation », a-t-il indiqué dans un entretien publié jeudi par le journal El Watan. François Hollande et son homologue Abdelaziz Bouteflika ont signé mercredi une déclaration communedans laquelle ils s'engagent à mettre en oeuvre « un partenariat exemplaire et ambitieux ».
Jeudi après-midi, François Hollande s'exprimera devant les étudiants de Tlemcen, la « Perle du Maghreb », avant de regagner Paris dans la soirée.
Les Echos
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