Commentaire : Un espoir pour les jeunes
Dr Salah Mouhoubi.
Les problèmes posés par la jeunesse sont multiples, complexes et délicats et ce, pour tous les pays. L’Algérie n’échappe pas à cette donnée. Tous les pays ont mis en place, selon leurs moyens, des politiques et des mécanismes pour les prendre en charge. Il faut souligner que rares sont les pays qui ont réussi à leur trouver des solutions satisfaisantes et définitives. Cependant, tous ont développé des palliatifs en attendant de meilleurs jours, à l’instar, il faut l’admettre, de l’Algérie.
Notre pays a conçu et développé des mécanismes en faveur de l’emploi des jeunes qui sont perfectibles à condition de s’éloigner des sentiers battus. Leur mise à plat, pour mieux rebondir, est devenue une nécessité vitale, d’autant plus que l’Etat engage des moyens financiers considérables pour les concrétiser. Or, une politique de l’emploi en faveur des jeunes n’est pas isolée et on peut donc être déconnecté par rapport, par exemple, à la stratégie de développement. Sinon, ces mécanismes, coûteux pour la collectivité, deviendraient des gouffres sans fin et sans grande efficacité pour la réduction du chômage et l’accroissement de la richesse nationale.
Un autre aspect mérite d’être évoqué car il est au cœur de la politique de développement. Il s’agit de la formation professionnelle qui doit être adoptée aux mutations nationales et internationales. C’est un secteur qui dispose de grands moyens et qui va réceptionner, à l’horizon 2014, 300 noveaux centres de formation. Par conséquent, toutes les conditions sont donc réunies pour imprimer à ce secteur de nouveaux objectifs, voire une nouvelle vision. En effet, il est impératif de rendre obligatoire, une formation professionnelle à tout jeune qui quitterait l’enseignement secondaire (en supposant que l’enseignement est obligatoire pour le primaire). Cela signifie que tout jeune bénéficierait d’une formation professionnelle qui lui permetttrait de trouver un emploi ou de créer une micro-entreprise. Pour être encore plus clair, cela signifie que la seule voie pour éviter, à l’avenir, de voir des jeunes désœuvrés, se débrouillant comme ils peuvent (vendeurs de cigarettes ou gardiens de parkings) et sombrer dans l’informel. Une fois cette formation achevée, le jeune doit être pris en charge par des structures à rénover, pour lui trouver un emploi. Durant la période inactive, il bénéficiera d’une allocation-chômage. L’on voit que cette nouvelle approche a plusieurs mérites. D’abord, le jeune bénéficie d’une formation qui lui permettra d’affronter la vie avec des atouts, ensuite l’Etat gagnera puisque les fléaux de la délinquance, du marché informel, d’une part et les frustractions, d’autre part s’atténueront. Dans ce nouveau dispositif, le travail deviendra obligatoire car il n’est pas question que l’Etat puisse faire de l’assistanat indéfiniment.
Des secteurs économiques névralgiques manquent de bras, à l’insar du BTPH, de l’agriculture et de l’industrie. Paradoxalement, l’emploi existe en Algérie à côté d’un chômage des jeunes. Il faut trouver une solution définitive à cette équation typiquement algérienne. C’est la raison pour laquelle il faut commencer par la formation professionnelle qui doit s’assigner de nouveaux objectifs.
Les jeunes n’attendent pas qu’on leur fasse l’aumône ni qu’ils soient embrigadés. Il faut être à leur écoute et leur donner l’espoir de réussir leur vie.
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