dimanche 6 février 2011

Une nouvelle feuille de route
 

 
La tenue jeudi du Conseil des ministres a été mise à profit par le président de la République afin d'aplanir les choses et les remettre après  les récentes émeutes ayant secoué le pays,  dans leur contexte. Pour le  président de la République, les récentes manifestations sont "l'expression d'inquiétudes et d'impatience" chez les citoyens et qu'il est de "notre devoir d'en tenir compte et d'y répondre par des efforts accrus (...), quels que soient les résultats déjà atteints dans la réponse aux aspirations de notre peuple".  Le président de la République a ainsi ordonné au gouvernement de jouer pleinement son rôle pour la prise en charge des différents problèmes et la finalisation de nouvelles mesures incitatives pour la création d'opportunités d'emplois et autres dispositions relatives à la régulation de la vie nationale dans divers domaines, y compris le politique. Le chef de l'Etat a ainsi indiqué que la levée de l'état d'urgence interviendra "dans un très proche avenir". "Aussi, pour mettre un terme à toute polémique infondée sur cette question, je charge le gouvernement à s'atteler, sans délais, à l'élaboration de textes appropriés qui permettront à l'Etat de poursuivre la lutte antiterroriste jusqu'à son aboutissement, avec la même efficacité et toujours dans le cadre de la loi", a souligné le président de la République qui intervenait dans le cadre du Conseil des ministres. Le chef de l'Etat a rappelé, à ce propos, que l'état d'urgence a été instauré "pour les seuls besoins de la lutte antiterroriste, et c'est cette  raison uniquement qui en a dicté le maintien sur une base légale". Pour le président de la République, l'état d'urgence "n'a, à aucun moment, entravé une activité politique pluraliste des plus riches, ni contrarié le déroulement de campagnes électorales intenses, de l'avis même des observateurs qui les ont suivies".
S'agissant de l'organisation des marches, et hormis la wilaya d'Alger, "rien ne l'entrave dans toutes les autres wilayas, pour autant que les demandes et les conditions exigées par la loi soient réunies", a encore précisé le chef de l'Etat. "Certes, la capitale fait exception dans ce domaine pour des raisons d'ordre public bien connues, et certainement pas pour y empêcher une quelconque expression", a-t-il relevé. "Au demeurant, Alger compte plusieurs salles publiques de capacités diverses, qui sont gracieusement disponibles pour tout parti ou association en faisant légalement la demande, en vue d'y faire entendre son point de vue", a rappelé le président de la République.
Il a également affirmé  que la télévision et la radio doivent  assurer la couverture médiatique de l'ensemble des partis et organisations nationales agréés en leur ouvrant équitablement leurs canaux.
Le gouvernement se voit  aussi investi d'une mission à régler la problématique sociale, et de diligenter la finalisation de nouvelles mesures incitatives pour la création d'opportunités d'emploi. Ces mesures visent essentiellement à améliorer les soutiens publics aux jeunes, candidats aux dispositifs de micro-crédit, élargir ces dispositifs à des créations groupées de cabinets par les diplômés universitaires, alléger les conditions et procédures y afférentes et dynamiser la mise en exploitation des locaux réalisés pour les jeunes au chômage. Il s'agit, en outre, de prolonger les durées de validité des dispositifs de pré-insertion dans la vie professionnelle déjà en place pour en améliorer l'efficacité. Ces mesures ont pour objectif également d'augmenter les capacités d'accueil des dispositifs d'emplois d'attente pour répondre à une importante demande, tout en renforçant leur attractivité. Elles visent, d'autre part, à élargir les mesures incitatives au recrutement des jeunes demandeurs d'emplois par les promoteurs et les investisseurs, à tous les domaines d'activité, y compris le secteur agricole. Il s'agit également, à travers ces mesures, d'accroître les incitations et d'encourager la création de petites et moyennes entreprises (PME) sources d'emplois, tout en accélérant la finalisation du dispositif destiné à faciliter l'accès des PME aux crédits bancaires. En quatrième lieu, le chef de l'Etat a instruit le gouvernement de veiller à l'amélioration des prestations du service public, et notamment de saisir l'opportunité de l'examen du projet de révision du Code communal en cours au niveau du Parlement pour y introduire une mise en avant du rôle et de la contribution des assemblées populaires communales dans la réponse aux attentes locales des citoyens, de  veiller à uniformiser les dispositions réglementaires appliquées par les administrations et collectivités locales à travers le territoire, dans le cadre de leurs missions de régulation ou d'ordre public , d'alléger la consistance des dossiers administratifs et des procédures de leurs traitements chaque fois que cela est possible et de veiller à la qualité, la célérité et l'efficacité des prestations des administrations et établissements publics.  En parallèle, chaque responsable est tenu de veiller à améliorer l'écoute avec les administrés et le dialogue avec eux, ainsi que la communication au niveau des différentes administrations centrales et locales, a ajouté le chef de l'Etat.
Cela dit, les objectifs sont clairs pour le président de la République.  Il s'agira dans le cadre de la mise en œuvre de ces nouvelles mesures de libérer les initiatives de toute pesanteur bureaucratique ou technique de quelques obstacles qu'ils soient et aussi de les rendre totalement disponibles à jouer dans le cercle d'un développement économique et social qui demeure l'entité pourvoyeuse de richesses et d'emplois à travers de nouvelles politiques destinées à absorber tous les retards en la matière et à l'émergence d'un marché de travail plus performant, mais aussi et surtout à la mise sur pied d'un réseau incitatif, objet de la promotion, de l'épanouissement et de l'insertion des jeunes. Tout comme s il s'agit d'enjeux économiques et sociaux qui doivent justifier le développement de l'initiative privée en ses propres termes et face à l'accroissement de nouvelles demandes sociales, particulièrement chez les catégories les plus vulnérables.
Ahmed Saber


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