mardi 1 février 2011




D.R

Des représentants d’Associations de jeunes au forum d’El Moudjahid : Communiquer... Convaincre

Le président de l’Association Ouled El Houma,M. Abderrahmane Bergui, invité d’El Moudjahid



Comprendre  

L'association Ouled El Houma (enfants du quartier) organisera des rencontres avec les jeunes dans les différents quartiers afin  de les écouter, cerner leurs préoccupations et besoins et leur faire sentir  qu'ils sont utiles à la société, a indiqué hier à Alger le président de  l'association, M. Abderrahmane Bergui.        
Invité du forum du quotidien El Moudjahid auquel ont pris part les responsables  d'autres associations, M. Bergui a souligné que les jeunes ont besoin de "considération",  suggérant une stratégie de prise en charge des jeunes avec des propositions  concrètes pour lutter contre le sentiment de "marginalisation".        
Il a relevé, dans ce cadre, l'importance du rôle des associations dans  l'écoute des jeunes et leur encadrement pour les prémunir de toute manipulation.        
Cet encadrement doit se faire notamment par le biais d'éducateurs chargés  d'orienter les jeunes et de découvrir des talents dans différents domaines afin  de les aider à s'exprimer et s'épaouir.        
Le président de l'association Ouled El Houma a évoqué, par ailleurs, l'"absence" de communication entre les jeunes et les élus des assemblées populaires  communales qui devraient être, selon lui, "la première cellule de contact avec  la population, notamment sa frange jeune".        
Le commandant des Scouts musulmans algériens (SMA), Noureddine Benbraham,  a mis en exergue, pour sa part, l'importance d'un contact "direct" avec les  jeunes "dans leur espace, dans leur quartier", pour répondre au plus vite à  leurs préoccupations.        
Le président de la fondation Casbah, M. Belkacem Babaci, a, quant à  lui, qualifié la situation des jeunes de "grave", appelant à réagir "vite". "Il  n'est pas trop tard pour faire face à cette situation, en commençant par lutter  contre le chômage", a-t-il affirmé.        
Il a incité à prendre des initiatives pour contribuer à la formation  des jeunes, précisant, à titre d'exemple, que son association a ouvert des chantiers  pour apprendre à des jeunes les techniques de restauration du bâtiment.          
Il a également proposé l'installation de cellules d'écoute et d'orientation  des jeunes dans chaque quartier.

APS

“Il faut rester à l’écoute des jeunes”
Le président de l’association Machaâl Chahid, M. Abderrahmane Bergui a été , hier, l’invité d’El Moudjahid dans le cadre d’une conférence-débat axée sur les préoccupations de la jeunesse et ce qu’il est possible de faire pour que des solutions viables puissent accompagner les mesures adoptées par l’Etat. La rencontre d’hier a vu la participation de représentants de la société civile, dont le commandant général des Scouts, M. Noureddine Benbraham qui vient d’être réélu pour un nouveau mandat à la tête de l’institution à la clôture d’un congrès. L’orateur a une expérience du terrain, notamment en milieu carcéral. Sous l’égide du ministère de la Justice, l’Association Ouled el Houma participe à l’animation d’activités culturelles et sportives en milieu carcéral., Le président de l’association participe également à des animations récréatives et de sensibilisation dans les quartiers. C’est cette expérience qui a fait tirer à M. Abderrahmane Bergui quelques conclusions face à une situation difficile vécue par les jeunes.
Ils sont souvent livrés à eux mêmes note l’orateur, et sans encadrement, donc accessibles à toute forme de manipulations. M. Abderrahmane Bergui relève que la situation des jeunes dans les quartiers est préoccupante. Dans le passé dit-il, les quartiers étaient de véritables centres de vie.  De ces quartiers ont émergé des personnalités politiques, des sportifs de renom, des intellectuels, de jeunes talents entourés de grands éducateurs. Aujourd’hui, ce que l’on constate, c’est une dégradation de la qualité de vie, l’absence des autorités locales, et le développement de fléaux sociaux dont l’usage de la drogue est le phénomène le plus inquiétant.
Le jeune a beaucoup besoin de considération et de confiance note l’orateur stimulé, les jeunes peuvent développer une énergie considérable et s’impliquer dans un grand nombre d’activités pourvu qu’on leur fasse confiance et qu’ils sentent qu’on se préoccupe de leur sort. On les a vu agir lors des inondations à Bab El Oued, lors du séisme qui a frappé la wilaya de Boumerdès. Leur implication dans les opérations de sauvetage a été une fierté pour tous. Et pourtant ce sont ces mêmes jeunes qu’on pourchasse en tant que harragua ou adeptes de l’informel solutions dont on sait qu’elles sont extrêmes, faute de perspectives. M. Abderrahmane Bergui insiste à dire que ce sont des jeunes qu’il faut impérativement écouter, les éloigner de la rumeur qui dans une situation d’oisiveté, prend le dessus chez eux.
M. Abderrahmane Bergui souhaite une plus grande présence des élus dans les quartiers de leur cité. Nos jeunes ne connaissent pas leurs élus et cela le plus souvent. Des programmes d’animation peuvent être conçus et faire l’objet de suivi. Les moyens existent. Il faut savoir les exploiter dans l’intérêt de ces jeunes. L’orateur fait le constat amer de millions de locaux fermés qui pourraient pourtant être de grosses opportunités offertes aux jeunes et d’un programme adapté au terrain. L’orateur touche du doigt pour l’occasion, la questions sempiternelle de l’emploi des jeunes. Il y a des moyens dégagés par l’Etat, des dispositifs mis en place, mais qui manquent d’efficacité à cause d’un manque d’accompagnement ou au mieux d’un mauvais suivi.
M. Abderrahmane Bergui en évoquant les jeunes en difficulté, rappelle l’expérience à laquelle participe Ouled el Houma, sous l’égide du ministère de la Justice.
Il s’agit de la réinsertion des détenus. A cette expérience participent les Scouts Musulmans Algériens.
L’orateur fait part également de projets qui sont actuellement concoctés sous la responsabilité du ministère de la Solidarité nationale. En évoquant les programmes d’animation que l’association Ouled el Houma, M. Bergui évoque les sorties récréatives en faveur des jeunes, les centres aérés, les sorties vers les stations thermales organisées en faveur des personnes du 3e âge.
L’orateur mentionne également les efforts qui sont consentis pour éradiquer la violence sur les terrains de jeux, reconnaissant que la situation reste encore préoccupante, en dépit d’efforts importants. Les associations doivent provoquer le dialogue et que s’impliquent dans celui-ci, les autorités locales, relève M. Bergui. Aujourd’hui, on ne rencontre pas de retour d’écoute de la part de ces responsables locaux aux problèmes de la jeunesse. M. Bergui relève que les jeunes ne trouvent plus d’aires où ils peuvent se regrouper, la rue seule leur sert de refuge, les stades aussi d’où peuvent partir des situations de violence.
Pour le commandant général des SMA, M. Nourredine Benbraham, intervenant dans le débat, le problème des jeunes recouvre une réalité complexe, emplois, loisirs ... etc. L’orateur note que les sociétés où il n’y a pas de dialogue suscitent forcément des situations de violence que la société civile doit accompagner, il est temps qu’on aille, vers une réelle politique de la jeunesse est-il noté, en ouvrant des espaces de dialogue où l’on puisse retrouver un plaidoyer et l’implication des autorités locales. Le commandant général des Scouts relève que des espaces entiers, forestiers notamment qui servaient à des regroupements pour des séances récréatives, de loisirs ou de rencontres notamment pour les jeunes ont disparu, envahis par le béton. Il y a des actions prioritaires de base à entreprendre  note M. Benbraham, après on pourra toujours soulever les grandes questions qui touchent au développement. Pour le président de la Fondation Casbah, M. Belkacem Babaci, intervenant dans le débat, il faut une stratégie et la mise en place de mécanismes pour une réelle politique de lutte contre le chômage des jeunes. L’orateur fait état de chantiers ouverts au niveau de la Casbah qui ont permis de favoriser l’intégration de jeunes dans le marché du travail. M. Babaci propose la création de cellules d’écoutes en direction des jeunes et l’amorce d’un travail psychologique pour susciter l’intérêt des jeunes autour de questions concernant leur évolution dans l’environnement qui est le leur.
TAHAR Mohamed Al Anouar

Communiquer c’est convaincre...
La bonne gouvernance passe nécessairement par la promotion des ressources humaines, dont les jeunes constituent dans notre pays, l’essentiel des effectifs. Aujourd’hui, il existe un réel problème d’insertion sociale des jeunes, que les autorités politiques à travers les chantiers de l’enseignement et de la formation, celui de l’emploi et de l’activité professionnelle, cherchent à résoudre. Ces besoins des jeunes sont aujourd’hui étendus au domaine si vaste des loisirs et de façon globale, de différentes formes d’activités sociales. Les actions engagées conjugées aux dispositifs spécifiques destinés aux jeunes, ont pu constituer par certains endroits de vraies solutions aux problèmes qui étaient posés. La création de trois millions d’emplois pour la période quinquennale en cours, apparaît comme une contribution capitale, répondant parfois à des situations de détresse sociale avant même l’impact sur le plan économique. Mais on l’a dit, les besoins des jeunes vont aussi vers plus d’espaces voués aux loisirs, à la culture. Le mouvement associatif peut apparaître de ce point de vue comme un moyen d’accompagnement pour les actions initiées par l’Etat. Dans ce domaine, on sait qu’il reste beaucoup à faire. Plus globalement, le jeune d’aujourd’hui a besoin d’être écouté, sensibilisé, avec des doléances réellement prises en charge, à travers des canaux d’écoute et des cadres de participation appropriés. Les participants à la conférence-débat qui a eu lieu, hier, au Centre de presse d’El Moudjahid assurée par le président de l’Association Ouled El Houma, ont touché du doigt cette réalité, affirmant qu’il était impératif d’aller à la rencontre des jeunes, dialoguer et accorder de l’intérêt à des revendications qui sont réelles. C’est le travail de proximité qui doit être ainsi privilégié et cela doit être du ressort des autorités locales et du mouvement associatif. Certaines apparaissent, selon des analystes, comme passablement absentes sur le terrain, pour les autres, il se pose un véritable problème d’ancrage dans le tissu social. C’est dans ce contexte que l’Association Ouled El Houma évolue, privilégiant avec les moyens qui sont les siens, un travail d’approche qui s’est surtout cristallisé autour d’une expérience qui connaît quelques succès, à travers l’action menée en faveur de la réinsertion des détenus. On sait qu’en la matière, cela demande un travail psychologique considérable. Active sur le terrain, l’Association Ouled El Houma a capté l’intérêt des services du ministère de la Justice, qui ont érigé le travail accompli, en une expérience pilote ou expérience modèle.
C’est un bon point pour l’association qui élargit aujourd’hui ses activités à d’autres catégories et à d’autres segments de la population, les jeunes dans les quartiers, mais aussi le troisième âge. Comprendre les jeunes, aller à la rencontre de leurs préoccupations. C’est le terrain que semble privilégier l’association Ouled El Houma, mais aussi une institution comme les Scouts musulmans algériens dont le premier responsable, le commandant général, M. Noureddine Benbraham, a évoqué l’existence de sections scoutes au niveau des quartiers. Il est très important que s’ouvrent des espaces d’expression au niveau local et que le mouvement soit doublement accompagné par les autorités locales et la société civile, note le premier responsable des SMA.
Le dialogue doit, dans tous les cas, être encouragé. C’est dans le même esprit que le président de la Fondation Casbah, M. Belkacem Babaci, voit l’implication de tous sur un problème, celui de l’insertion sociale des jeunes qui, aujourd’hui pose de redoutables problèmes. Le président de la Fondation Casbah a décrit comment à travers des actions sur le terrain, la Fondation a contribué à l’insertion de jeunes dans le milieu professionnel favorisant ainsi la solution de certains cas sociaux qui se posaient dans l’environnement qui est celui de la Casbah.
La prise de conscience des problèmes qui se posent à la société doit être répercutée auprès des jeunes par les relais : autorités locales, associations en impliquant les jeunes dans des tâches d’intérêt général, et en leur ouvrant des fenêtres d’opportunités à travers la formation et l’enseignement, l’éducation civique. Tout est question dans la qualité de la prise en charge, car l’expérience montre que lorsque celle-ci est au rendez-vous, les jeunes répondent positivement à l’appel. On a vu lors d’événements douloureux qu’a vécus le pays, lors des catastrophes naturelles ayant durement affecté la région de Bab El Oued et la wilaya de Boumerdès, des jeunes volant au secours de leurs semblables, sauver des vies humaines au péril de leur vie, voire périssant même dans les opérations de sauvetage à laquelle ils prenaient part. Il n’y avait nul calcul dans le geste, sauf la volonté d’aider des personnes plongées dans une grande détresse.
On peut citer aussi le cas des milliers de jeunes qui se sont impliqués dans la lutte antiterroriste. Ces cas permettent de penser qu’il ne faut nullement  désespérer de notre jeunesse. Il s’agit d’une jeunesse saine, disponible et active dès lors qu’elle est convaincue du bien-fondé de son implication dans tel ou tel projet, ou telle ou telle situation quelle que soit la nature ou la gravité.

T. M. A.

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