vendredi 29 mars 2013

Ce qu'il faut retenir de l'intervention de François Hollande


François Hollande, jeudi soir, sur France 2.
François Hollande, jeudi soir, sur France 2. Crédits photo : FRED DUFOUR/AFP
Taxe à 75% payée par les entreprises, allongement de la durée des cotisations retraites, Mali, mise en examen de Sarkozy... Le Figaro compile les éléments les plus importants de l'intervention du chef de l'État sur France 2.
«Je suis le président de tous les Français»
François Hollande en première ligne. Usant systématiquement du «je», sans jamais citer son premier ministre, le chef de l'Etat a voulu montrer qu'il était à la hauteur de sa fonction. «Je ne suis maintenant plus président socialiste, je suis président de tous les Français», a-t-il assuré, demandant à «être jugé sur les résultats». Et d'utiliser un vocabulaire martial: «Je suis en ordre de bataille, je suis le chef de cette bataille. J'avance. Car j'ai ce cap, c'est la croissance», a-t-il expliqué, assurant avoir «le cuir solide» et «les nerfs tout à fait froids».
» La taxe à 75% sera prise en charge par les entreprises
 
Censurée par le Conseil constitutionnel, démantelée par le Conseil d'Etat, la taxe à 75% sur les hauts revenus, promesse de campagne de François Hollande, avait du plomb dans l'aile. Pour ne pas être qualifiée de confiscatoire, l'exécutif souhaite transférer la charge de cette taxe aux entreprises. «L'Assemblée générale des actionnaires sera consultée sur les rémunérations et, lorsqu'elles dépassent un million d'euros, l'entreprise aura une contribution à payer qui, toutes impositions confondues, atteindra 75%», a expliqué François Hollande.
» Les allocations familiales modulées en fonction des revenus
Comme l'avaient déjà laissé entendre certains de ses ministres, les allocations familiales ne seront pas taxées. En revanche, François Hollande souhaite moduler les prestations en fonction des revenus. «Pas de fiscalisation des prestations familiales, parce que c'est absurde (…) Mais que les plus hauts revenus aient les mêmes allocations, non! Ça sera revu», a tranché le chef de l'Etat.
» Retraites: vers une hausse de la durée de cotisation
«Ceux qui ont cotisé longtemps doivent pouvoir partir à temps mais comme on vit plus longtemps - l'espérance de vie s'allonge -, il va falloir avoir des durées de cotisation plus longues», a affirmé le Président, expliquant que cette allongement sera «l'objet de la négociation avec les partenaires sociaux.
» Pas de nouvelle hausse d'impôt, mais hausse de la TVA en 2014
François Hollande a promis qu'il n'y aurait pas d'augmentation d'impôts supplémentaire en France en 2013 et 2014, à l'exception des hausses de la TVA déjà prévues pour financer le pacte de compétitivité. «Pour financer la sécurité sociale nous en reparlerons». Quant aux «collectivités locales elles sont libres, maîtresses de leurs décisions».
» Mariage gay: incertitudes sur la PMA, pas de GPA
François Hollande a défendu sa promesse de campagne d'accorder le droit au mariage et à l'adoption aux couples homosexuels en répétant qu'il s'agissait de «droits qui étaient donnés à tous sans qu'aucun droit soit repris à d'autres.» «Je comprends qu'il y ait cette opposition mais il y a un moment où il faut aussi accepter la légitimité du Parlement». En revanche, l'incertitude plane toujours sur le sort réservé à la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes: le Président s'est simplement contenté d'expliquer qu'il respectera l'avis du Conseil national d'éthique sur ce sujet, attendu à l'automne. La gestation pour autrui (GPA) - la pratique des mères porteuses - sera «interdite tant que je serai président», a-t-il ajouté.
» «Etre dans l'austérité, c'est condamner l'Europe»
Fidèle à ses engagements en faveur de la croissance, le chef de l'Etat a enjoint ses partenaires européens à ne pas céder aux sirènes de l'austérité, promue par l'Allemagne. «Je ne veux pas que l'Europe soit une maison de redressement (…) Aujourd'hui, prolonger l'austérité, c'est le risque de ne pas aboutir à réduire les déficits et la certitude d'avoir des gouvernements impopulaires dont les populistes feront une bouchée le moment venu», «c'est condamner l'Europe à l'explosion».
» Le budget de la défense restera stable
François Hollande a voulu rassurer les militaires inquiets du sort qui sera réservé au budget de la défense nationale dans l'effort global de réduction des dépenses pour résorber les déficits. «Nous dépenserons en 2014 exactement le même montant qu'en 2013», a annoncé le chef de l'Etat, alors que des inquiétudes. Le budget de 31 milliards d'euros sera donc maintenu durant la loi de programmation militaire 2014-2019.
» Le retrait au Mali débutera fin avril
«Nous avons atteint nos objectifs au Mali», s'est félicité le chef de l'État, évoquant «l'arrêt de l'offensive terroriste» et la «reconquête des villes occupées». Le retrait des 4000 soldats présents sur place débutera fin avril. D'ici juillet, il n'y aura «plus que 2000 soldats français au Mali», a annoncé François Hollande, et plus que 1000 à la fin de l'année. Sans vouloir confirmer le décès de l'otage Philippe Verdon, retenu au Mali, le Président a reconnu que»des éléments» accréditent le fait qu'il «pourrait être mort».
» Un «choc de simplification administrative»
Outre le choc de compétitivité, présenté à l'automne, François Hollande compte sur un «choc de simplification administrative» pour fluidifier le travail des entreprises. «Aujourd'hui, une entreprise - petite - est obligée d'envoyer 3.000 informations par an à l'administration. Demain il faut réduire deux fois, trois fois ce chiffre», a-t-il annoncé. Ce «choc», qu'il avait déjà annoncé pour le logement, devrait selon lui permettre aux collectivités locales de faire des économies.
LE FIGARO


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