samedi 9 mars 2013

Droits de la femme : la mentalité de l’homme algérien a-t-elle évolué ?


femmes algériennes marche


L’homme algérien est-il devenu aujourd’hui plus sensible aux droits des femmes ? En ce 8 mars, la question s’impose d’autant plus que les femmes algériennes clament haut et fort leur droit de participer entièrement à l’édification d’un avenir meilleur pour l’Algérie. Mais les réponses à cette question divergent. Si certaines femmes estiment que la mentalité des hommes a évolué en Algérie, d’autres croient savoir que les préjugés et les idées archaïques sont toujours enracinées dans leurs esprits.

 « En Algérie, les mentalités ont évolué », assure, pour sa part, Djabria Naili, secrétaire générale de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme. Dans les colonnes d’El Watan Week-end, cette partisane de la promotion des droits de la femme estime que « contrairement aux années 1970, une femme n’a plus besoin de demander à un homme l’autorisation pour travailler ». Cependant, nuance-t-elle, »pour autant, il reste du chemin à parcourir. Trop souvent, quand une femme est victime d’une agression, elle passe du statut de victime à celui de coupable aux yeux de la société ». De son côté, la sociologue Fatma Oussedik rappelle que la femme algérienne revient de loin car « au lendemain de l’indépendance, elles étaient 92% à ne savoir ni lire, ni écrire », a-t-elle précisé.

 Le rôle de la femme algérienne dans la lutte contre l’intégrisme islamiste a été souligné aussi par Soumia Salhi, présidente de la Commission des femmes travailleuses et de l’Association pour l’émancipation de la femme. « C’est par la résistance aux intégristes dans les années 90, la mobilisation contre le harcèlement sexuel dans les années 2000 et les campagnes actuelles contre les violences faites aux femmes qu’il a pu rayonner au-delà de nos frontières », a-t-elle souligné. Selon cette militante féministe, les mentalités ne pourront évoluer réellement si la question de la violence à l’égard des femmes n’est pas réellement traitée par les pouvoirs publics « nous questionnons l’Etat sur sa capacité à protéger les femmes », précise enfin Soumia Salhi. C’est dire donc que le combat des algériennes se poursuit toujours pour aboutir à une véritable évolution des mentalités.

 ALGERIE FOCUS

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