Chaque année, les interrogations sur le lien entre Ramadan et pratique sportive reviennent. Cette année, la Coupe du monde pose ces questions avec encore plus d'insistance, importance de la compétition oblige. De la liste des pratiquants jusqu'aux risques encourus avec le Ramadan, en passant par les possibilités offertes aux joueurs pour minimiser l'impact du jeûne, éclairage sur ce pilier de la religion musulmane en période de Mondial.
Qui va respecter le jeûne ?
Si certaines équipes musulmanes sont déjà éliminées et ne sont pas concernées par la question du Ramadan au Mondial (Iran, Bosnie), d’autres sont confrontées à un dilemme : faut-il respecter cette période de jeûne ? Le nombre de joueurs pratiquant le Ramadan devraient rester faible, surtout au sein des sélections où la confession musulmane est minoritaire.
Karim Benzema, Paul Pogba, Moussa Sissoko et Bacary Sagna sont les quatre joueurs qui devraient en théorie respecter le jeûne. L’Algérie a, elle, prévu de faire le Ramadan pour la suite de la compétition, face à l’Allemagne. Le Nigeria, adversaire de la France en huitième de finale, comporte de nombreux joueurs de confession musulmane qui devraient vraisemblablement s’abstenir de s’hydrater pendant la rencontre, lundi, à Brasilia (18h00 heure locale).
Report ou annulation du Ramadan ?
Les autorités religieuses permettent de différer le Ramadan pour les sportifs actuellement exilés au Brésil, grâce au statut de voyageurs qui leur est conféré. La FIFA ayant programmé des matches à 13h00, le report est quasi-obligatoire pour un joueur qui souhaite pratiquer le jeûne dans de bonnes conditions. Une situation qui peut même donner lieu à une pure et simple annulation de la part du sportif.
Le Parisien relate que l’Allemand Mesut Ozil a indiqué qu’il ne ferait pas le Ramadan : "Je travaille et je vais continuer à le faire. Donc je ne ferai pas le Ramadan car je travaille. C'est impossible pour moi de le faire cette année." Une solution qu’a également choisie Bacary Sagna. "En tant que musulman, certaines lois nous permettent de l’éviter, a-t-il déclaré en conférence de presse. Personnellement, je ne vais pas le faire."
Le Ramadan, un risque en période de Mondial ?
Jeûneurs à partir de samedi, les Algériens disposent au sein de leur staff d’un imam et surtout de l'ancien médecin du PSG, le docteur Hakim Chalabi, qui ne cache pas les risques de la pratique à l’AFP : "C'est une période où le risque de blessures augmente, notamment au niveau des lombaires, des articulations et des muscles. Essentiellement d'ailleurs en raison de la déshydratation et non de l'absence d'alimentation."
Pourtant, les conditions sont plus favorables au Brésil, où le soleil se couche vers 17h30, que pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012, compétition qui voyait les athlètes musulmans ne pas rompre leur jeûne avant 21h00 certains jours. Hakim Chalabi indique enfin que le Ramadan a des effets inattendus sur les performances : "On nous demandait souvent d'inciter les joueurs à ne pas observer le jeûne mais curieusement, il y a des sportifs qui ont de meilleurs résultats pendant le Ramadan parce que le jeûne est désiré. Cela peut même devenir une aide spirituelle et psychologique." Les Fennecs algériens espèrent en tout cas créer l’exploit face à l’Allemagne. Avec ou sans l’aide du Ramadan.
Sport.fr
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