Le parcours des Verts sous la houlette du coach bosnien est jusque-là parfait, alors autant qu'il poursuive sa mission avec l'Equipe nationale après ce Mondial brésilien...
Le sélectionneur des Verts, le Bosnien Vahid Halilhodzic, a une très grande part dans la réussite de l'historique qualification des Verts en 8es de finale de la Coupe du monde après le nul arraché face à une très accrocheuse équipe russe (1-1). Pourtant, l'ex-attaquant de Velez Mostar, Nantes et le Paris SG, ancien meilleur buteur du Championnat de France (1983 et 1985 avec Nantes) et ex-coach, entre autres, de la Côte d'Ivoire, n'a pas eu la tâche facile avec la sélection algérienne depuis qu'il a été nommé coach principal en juillet 2011. L'homme au regard perçant s'est mis rapidement à dos certains journalistes algériens qui, faut-il bien l'écrire, sont en «hors jeu» de la déontologie et du professionnalisme qu'exige cette noble profession. Le coach des Verts a été critiqué, fustigé, poussé vers la porte de sortie après la CAN 2013, voire «insulté», à cause notamment de ses choix aussi bien des joueurs que des tactiques qu'il propose.Et il s'en est fallu de peu que l'élimination au premier tour de la CAN 2013 ne l'en écarte. Alors que certains réclamaient sa tête, la Fédération algérienne lui a, contre toute attente, renouvelé sa confiance. Sans oublier les joueurs qu'il avait écartés alors qu'ils étaient considérés comme des «cadres» avec le coach Saâdane. Mais, le sélectionneur des Verts, fit contre mauvaise fortune bon coeur et expliqua toujours le pourquoi de la chose, en précisant d'abord qu'il a bel et bien le soutien de ce cher public algérien qui lui a toujours fait confiance. Et puis bien sûr, il n'oublie surtout pas son premier contact avec les joueurs de la sélection algérienne après la débâcle de Marrakech où l'équipe a été complètement démoralisée.
Touché par la franchise des joueurs
Les Verts: «Après avoir été remercié de mon poste de sélectionneur de la Côte d'Ivoire, ce licenciement montre comment l'Afrique peut être cruelle. Et lors de mon premier rendez-vous avec l'équipe algérienne, un joueur m'a interpellé au bout de cinq minutes et m'a dit "Coach, est-ce qu'on peut parler?" Une discussion a alors débuté avec toute l'équipe.
Elle a duré deux heures, durant lesquelles tous les problèmes sont remontés à la surface. Et ils étaient nombreux. Je me suis dit ce n'est pas pour moi, je pars. Mais finalement, face à autant de franchise, j'ai choisi de continuer l'aventure. C'est cette sincérité, dès le premier contact qui m'a convaincu de poursuivre. Avec les gens sincères, on peut toujours faire quelque chose...»
Et à la fin de l'année 2013, Vahid fait le point en ces termes: «Entre notre premier stage à Marcoussis en juillet 2011 et décembre 2013, il s'est passé beaucoup de choses, nous avons beaucoup travaillé, et nous avons été récompensés à l'arrivée.» Puisqu'effectivement, coach Halilhodzic a bel et bien qualifié les Verts à ce Mondial brésilien. Question statistiques: avec coach Vahid, la sélection algérienne a disputé 29 matchs toutes compétitions confondues. Les Verts ont gagné 18 matchs, fait cinq nuls et perdu six matchs. Les joueurs de coach Halilhodzic ont marqué 51 buts et ont encaissé 25 et ce, jusqu'au dernier match de jeudi dernier contre la Russie.
A noter que le jeu des Verts a bel et bien changé depuis l'arrivée de coach Vahid puisqu'il est passé du jeu «ultradéfensif» et craintif à celui de l'offensive. Puisque les Verts gagnent désormais aussi bien à domicile qu'à l'extérieur. Et c'est le coach Vahid lui-même qui le rappelle: «Avant mon arrivée, l'Algérie jouait un jeu davantage défensif avec une tactique basée sur un bloc défensif très bas avec un seul attaquant en pointe. Bien sûr, cette équipe a eu certains résultats. Mais j'ai voulu changer pour ne pas dire révolutionner sa façon de jouer. En tant qu'ancien attaquant, je suis davantage tourné vers l'offensive, et j'ai voulu instaurer la culture de la victoire pour chaque match, que ce soit à domicile ou à l'extérieur. L'Algérie a toujours eu l'habitude de gagner à domicile, mais pas à l'extérieur. Là aussi, j'ai essayé de changer les choses en parlant, en travaillant, en essayant de faire prendre conscience à mes joueurs qu'ils pouvaient gagner à l'extérieur.»
Aujourd'hui, ces résultats parlent pour lui. Et puis, lui, est toujours reconnaissant: «Je suis très fier du travail que j'ai réalisé depuis ma prise de fonction en juillet 2011. Aujourd'hui la qualification n'a pas des conséquences uniquement sportives, mais également politiques et économiques. L'Algérie est le seul représentant des pays du Maghreb. Cela induit une certaine fierté, mais aussi une responsabilité. L'Algérie ne peut qu'être flattée de participer à une Coupe du monde. Quant à moi, en tant que sélectionneur, quel honneur! Je me dois d'être exemplaire, afin d'obtenir la même conduite de la part de mes joueurs. Mais sur ce point précis, je n'ai rencontré pour l'instant aucune difficulté!», avait-il confié juste avant d'aborder ce Mondial brésilien.
Respect à l'Algérie
Lors d'une interview à fifa.com, coach, Vahid a conclu par ces phrases: «J'ai beaucoup de respect pour l'Algérie parce qu'être sélectionneur d'un pays comme ça, c'est un honneur. Mais aussi une grosse responsabilité. Là-bas, je suis critiqué. Même si je devenais champion du monde, je serais critiqué. J'ai du mal à comprendre cela mais c'est comme ça. Quand vous faites ce métier, il faut avoir des convictions. Il faut savoir être à l'écoute des autres, mais c'est toi qui décide sur le plan sportif. Et là-dessus, je suis assez déterminé. Je n'ai peur de rien. J'aime la pression, cela veut dire qu'il y a un bon match à jouer, et non une rencontre pour la 15e place de tel ou tel championnat... Je suis très respectueux du football. C'est ma foi. Il m'a de temps en temps fait souffrir, mais il m'a aussi beaucoup donné. Je lui suis redevable.»
Eh bien, après tout ce que vous avez fait à notre football et surtout les résultats qui ont dépassé les frontières et celles de 1982, on ne doit en aucun cas être ingrat. On doit reconnaissance au travail et au sacrifice de Vahid Halilhodzic et le laisser partir avec ce palmarès si éloquent est une erreur que nous aurons à regretter au plus vite. Car, remplacer le technicien bosnien aujourd'hui, serait une erreur «fatale» qui briserait tout l'élan qu'a effectué notre sélection nationale.
Car son successeur si successeur il y aurait à Vahid, les décideurs devront donc attendre au moins trois ans pour que ce nouveau coach comprenne les joueurs, leurs points faibles, leurs points forts et surtout obtenir leur confiance. Alors pourquoi perdre du temps et de l'argent pour revenir à la case départ. D'autant que la phase finale de la CAN 2015 prévue au Maroc aura lieu en janvier prochain et l'Algérie devrait disputer son premier match des éliminatoires de cette compétition continentale le 4 septembre prochain face à l'Ethiopie! Coach Vahid Halilhodzic est là, il a bien évidemment changé de cote, mais il mérite bien notre gratitude et la meilleure manière et de le lui montrer est d'avoir ce geste de seigneur en lui disant: «M. Halilhodzic, votre prix sera le nôtre!». Et c'est le moins que l'on puisse faire pour l'Algérie qu'il a su si bien faire sortir pour chanter, danser et surtout crier: «One, two, three viva l'Algérie!».
L'expression
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