samedi 29 septembre 2012

Investissement du Qatar dans les banlieues françaises


On commence par la Une de Libération. Et cet étrange investissement du Qatar dans les banlieues françaises.
Le gouvernement français a finalement accepté le projet d'un fond pour les banlieues, financé par l'émirat. Drôle d'affaire que cette perfusion qatarie pour les quartiers, comme l'écrit Libération. Et étrange parfum, persistant de mystère et de raison d'Etat.
Libération pose donc cette devinette : Qui, depuis le début du quinquennat Hollande a été le plus souvent reçu à l'Elysée? L'Allemagne? L'Italie? Avec les remous européens, on comprendrait. Voire les Etats-Unis, tiens pourquoi pas. Eh bien, non, c'est bien le Qatar, une fois en la personne de l'Emir, et en grandes pompes. Et puis deux fois le premier ministre, mais plus discrètement alors. Inutile pour ces visites-là de demander à l'Elysée un résumé de ce qui s'est dit. Avec le Qatar, on ne traîte que de sujets sensibles, où s'entremêlent intérêt financier et diplomatie secrète.
Car, finalement, que le Qatar investisse dans le football ou dans les entreprises du Cac40, c'est de bonne guerre. Mais que l'émirat se pose en grand financier des banlieue de la République, là, c'est une autre affaire. D'abord, on s'interroge. Pourquoi investir ? Libération n'a pas de réponses toutes faites. Certains d'ailleurs s'en offuscent. Imaginerait-on les Etats-Unis investir 10 millions d'euros dans l'éducation nationale s'étrangle un sénateur socialiste. Encore président, Nicolas Sarkozy avait préféré reporté l'affaire, flairant la polémique. Pour un proche du dossier, c'est là une stratégie de conquête de l'opinion publique, s'afficher en bienfaiteur des banlieues, c'est une façon pour les Qataris de se faire accepter avant d'aller plus loin. On est presque dans l'humanitaire.
Chez les anglo-saxons, c'est ce qu'on appelle le soft power. Une manière de mener une diplomatie financière plutôt qu'une course à l'armement. L'on capte les esprits plutôt que de contraindre les corps. Attention, rappele le quotidien français, malgré son omniprésence et malgré ses milliards investis chaque année à l'extérieur du pays, l'émirat n'est pas un philantrope mais bien une puissant état.
Nicolas Vandenschrick.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire