samedi 29 septembre 2012

Qui guide notre jeunesse ?


Plus de 70% de la population en Algérie est constituée de jeunes. Un taux très élevé qui fait rêver beaucoup  de pays. Mais visiblement, ça ne semble pas enchanter les gérontocrates qui ne les perçoivent que comme une source de problèmes, et qui n’ont jamais réussi à établir un vrai dialogue mobilisateur au service du pays.
Le dialogue entre les générations est rompu depuis longtemps. Loin du domaine politique, ce fait pose un problème de taille, qui est l’absence d’idoles et de guides pour la jeunesse algérienne. Comment alors, imaginer un épanouissement social favorable au développement du pays ?
Comment imaginer une cohésion sociale alors que chaque microgroupe possède ses propres références et ses propres visions ?
Le vide cédé par une société qui ne fournit plus de modèles crédibles auprès des jeunes, se remplit de différentes manières et donne différentes orientations. Si le cas de n’importe quel délinquant est analysé de près, un point commun ressort très souvent : l’envie de s’affirmer en tant qu’homme! Comme la société ne lui a pas fournit le modèle d’homme qu’il souhaite incarner, il le trouve dans la rue, à travers lui il définit la vertu par la délinquance.
Une grande démonstration de force et de pénétration parmi les jeunes, a été l’influence des joueurs de l’équipe nationale de football en 2009 et 2010. Les rues algériennes, en plus de l’engouement populaire, ont connu une reproduction du look des joueurs comme Ziani et Yebda, par une grande partie des jeunes. Pourquoi alors ne pas employer ce genre d’influence pour les guider positivement ? Qui sera mieux placé pour parler de violence qu’un Mohamed Bengasmia? Qui sera mieux placé pour parler des excès de vitesse qu’un Nassim Sidi Said? (ce ne sont que des exemples qui doivent être étudiés) Les médias ont le rôle d’identifier les personnes vertueuses qui peuvent être écoutées par les jeunes, et les mettre au front.
La profondeur culturelle et historique du peuple algérien, constitue aussi un élément clef dans l’accompagnement des jeunes. En fonction de cet aspect, ils seront guidés vers le modèle souhaité. Mais attention à ne pas amalgamer une telle démarche avec une approche propagandiste qui annule les libertés personnelles.
La jeunesse algérienne  est une très grande richesse pour le pays. Elle a besoin d’être encadrée pour qu’elle puisse s’exprimer et tracer son chemin.
Cherif Amokrane

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