lundi 17 septembre 2012

le nouveau ministre de l’industrie reçoit les organisations patronales


Faut-il y voir un signe de changement de la politique économique ? En tout cas, en recevant, hier, les organisations patronales, le nouveau ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne entreprises et de la Promotion de l'investissement, Chérif Rahmani, veut faire passer “un message d’espoir et de confiance”. 

Chérif Rahmani, s’est montré “disponible à redéfinir la politique industrielle en concertation avec le patronat”, affirment certaines sources. Une task force sera créée pour réfléchir sur des mesures ciblées à même de relancer l’outil de production national. Cette task force devrait se réunir dans trois semaines pour justement produire “des conclusions pratiques dans un esprit consensuel”. Car, il faut le souligner, l’un des paradoxes de la relance économique algérienne est que le multiplicateur joue à l’extérieur, ce qui explique l’explosion des importations, au moment même où des capacités de production nationale ne sont utilisées qu’à 50%.
À l’évidence, l’entreprise algérienne n’arrive pas à décrocher des parts ni sur son propre marché intérieur ni sur les marchés extérieurs. Derrière cette absence de compétitivité, il y a plusieurs facteurs qui plombent les performances de l’entreprise algérienne.
“La relance par la demande nécessaire et utile pour le redémarrage de l’économie a été décevante à cause de l’absence d’une politique de l’offre qui aurait permis à l’entreprise algérienne d’être pleinement un acteur dans le nouveau dynamisme attendu de l’économie nationale”, relevait, il y a quelques mois, le professeur Abdelmadjid Bouzidi. Le nouveau ministre de l'Industrie, dès son installation le 5 septembre dernier, s’est dit “convaincu” que l’industrie nationale “joue un rôle primordial dans l’essor économique du pays”, assurant qu’il “va consentir plus d’efforts afin de raffermir ce secteur avec la participation de toutes les composantes, notamment les secteurs public et privé”.
M. Chérif Rahmani a d’ailleurs souligné, devant les patrons, qu’il ne fait aucune différence entre le secteur privé et le secteur public, œuvrant à tirer profit du dynamisme de l’un et de l’autre. Les organisations patronales ont exposé les difficultés rencontrées sur le terrain par les opérateurs. Ils ont insisté sur la nécessité de redéfinir la politique industrielle, la place du secteur public, le rôle attendu du secteur privé.
Les patrons ont relevé, à juste titre, que la mise à niveau des entreprises qui devait faire suite à l’ouverture de l’économie accuse un retard considérable. Le secteur informel a pris des proportions telles qu’il menace l’économie réelle. Les lourdeurs des procédures, les difficultés d’accès au foncier industriel, le peu d’empressement des banques pour accompagner les projets d’investissement, autant de contraintes rencontrées par les chefs d’entreprise, qui font que le climat des affaires en Algérie n’encourage pas l’investissement.
Les conditions générales dans lesquelles l’entreprise algérienne, publique ou privée, évolue au quotidien, demeurent toujours aussi complexes et, pour tout dire, fortement marquées par les pesanteurs bureaucratiques. Le patronat a évoqué également les retards incompréhensibles dans la mise en place des mesures de facilitation prises au profit des entreprises par le gouvernement alors qu’en parallèle les mesures restrictives sont immédiatement appliquées sur le terrain.
Malgré les mesures prises par les pouvoirs publics au cours de ces dernières années pour booster l’entrepreneuriat et la création d’emplois, un décalage important est observé entre les intentions affichées et les résultats obtenus sur le terrain. Par ailleurs, le gap de compétitivité qu’accusent les entreprises algériennes par rapport aux concurrents étrangers est important et nourrit un malaise permanent au sein du monde productif qui vit sous la menace d’une reconversion des activités.
D’où l’urgence de faire émerger des champions capables de tirer l’économie algérienne vers le haut, en récupérant leurs parts de marché intérieur et étant compétitif à l’extérieur. Le nouveau  ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprises et de la Promotion de l'investissement veut rétablir la confiance entre les chefs d’entreprise et les pouvoirs publics, en leur servant un discours rassurant. En tout état de cause, les participants, semble-t-il, ont “beaucoup apprécié” l’initiative du ministre.
 Meziane Rabhi
Liberté

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