vendredi 21 septembre 2012

Parc national de Belezma (Batna) : réhabilitation de la cédraie


Une journée de démonstration sur la réhabilitation de la cédraie de Belezma (Batna), menacée par le phénomène du dépérissement, a été organisée mardi par le parc national de Belezma au profit de techniciens venus de différentes régions et de parcs du pays.
La rencontre qui a donné lieu à une sortie sur le terrain a regroupé les représentants des Conservations des forêts des wilayas de Khenchela, de Bouira, de Tizi-Ouzou, de Blida, de Médéa, de Tissemsilt, de Sétif, de Constantine et de Batna, ainsi que les responsables des parcs de Taza, de Gouraya, du Djurdjura, de Chréa et de Theniet El Had aux côtés d’universitaires de Batna, de Bouira et de Tizi-Ouzou et de l’Institut national de recherches forestières (INRF).
Sur les monts de Touggert, de Boumerzoug et de Chlaâlaâ, les participants ont observé les actions engagées par le parc pour lutter contre le dépérissement, dont la coupe des cèdres morts (recommandée par le colloque national de 2006 sur le dépérissement), l’ouverture de pistes, la correction torrentielle et la clôture des nouvelles aires plantées de jeunes cèdres.
Le Directeur du parc de Belezma, Saïd Abderrahmani, a indiqué que le but de la journée est de "présenter le phénomène du dépérissement, les techniques d’assainissement des zones touchées et les mesures de réhabilitation menées".
L’opération de coupe, a-t-il estimé, est "délicate et exige des moyens techniques qui préservent le couvert végétal de la forêt", soulignant "l’importance commerciale" du bois coupé ainsi que les opérations de régénération des parcelles affectées de la cédraie par le recours à des semences locales.
Les résultats des actions de régénération sur les parcelles dont la terre a été retournée ont été "plutôt positifs", a affirmé M. Abderrahmani dont le constat a été corroboré par des expériences similaires menées au parc national de Chréa et présentées par son Directeur.
De son côté, Dr. Mohand Messaoudene, de l’INRF, a insisté sur "la conjugaison des efforts des conservations des forêts et des parcs nationaux abritant des cédraies pour le succès des actions de régénération qui doivent cibler des aires bien délimitées".
Othmane Briki, de la Conservation des forêts de Batna, a proposé la constitution d’une "banque de semences du cèdre de l’Atlas de la région des Aurès" dont les aires traditionnelles sont désormais menacées, selon lui, par l’invasion d’autres espèces dont le chêne vert dans la partie méridionale du parc et le frêne, au nord.
Les participants à la rencontre ont également préconisé l’ouverture, à Batna, d’une annexe de l’INRF pour encadrer les six stations d’observation érigées entre 2007 et 2009 "afin de mieux comprendre le phénomène du dépérissement du cèdre". Un phénomène actuellement imputé en grande partie aux changements climatiques et, à un degré moindre, à certaines espèces fongiques et autres insectes.
Les 7.000 hectares de la cédraie du parc de Belezma ont été touchés à 40 % par le dépérissement depuis 2003. En 2008, le parc a entamé une large opération d’assainissement des aires infectées à Talmat, Berdjam et Boumerzoug, parallèlement à des tentatives de régénération. A ce jour, 2.000 ha ont été assainis, permettant l’extraction de 20.000m3 de bois de cèdre, a indiqué le Directeur du parc, précisant que 200 autres hectares seront assainis d’ici avril prochain, en attendant la programmation à partir de 2013 de nouvelles autres aires touchées par le phénomène.
L’université Hadj-Lakhdar de Batna a organisé le 13 décembre dernier un colloque international sur la cédraie des Aurès (Batna et Khenchela), réunissant des experts nationaux et internationaux qui avaient insisté sur la consolidation des rapports entre chercheurs et décideurs pour endiguer le fléau du dépérissement de la cédraie au niveau national et pour en assurer la régénération.
APS

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