vendredi 21 septembre 2012

Tourisme vert à Souk Ahras : un riche potentiel à la recherche d’investisseurs


SOUK AHRAS - Riche d’un couvert végétal couvrant près du tiers de son territoire, la wilaya de Souk Ahras qui conserve les traces du passage de plusieurs civilisations recèle un potentiel touristique d’une richesse inestimable.
Les grandes étendues vertes et les denses forêts de cette région dans l’extrême Est du pays offrent des espaces d’oxygénation de qualité qui permettent de projeter une industrie touristique à caractères multiples, social, écologique ou sportif.
Une industrie pour la création de laquelle il serait de bon ton, estiment les services de la Direction du Tourisme et de l’artisanat, d’imaginer des mesures réellement attractives pour les investisseurs.
Parmi les sites forestiers les plus remarquables, figure celui de la commune frontalière d’Ain Zana (40 km à l’est du chef-lieu de wilaya), face à la région tunisienne de Ghardimaou. Dans cette commune, la région d’El Ma Lahmar est un site naturel vierge, avec un panorama d’une rare beauté, pouvant abriter un centre de préparation des sportifs du même niveau que celui d’Ain Draham en Tunisie.
Aïn Zana : un site idéal pour abriter un centre de préparation des équipes sportives
L’endroit est propice pour mettre en place les installations nécessaires à la pratique de sports tels que le football, le tennis, le golf, les courses équestres, voire le ski. Le directeur du tourisme et de l’artisanat, M. Zoubir Boukaabache, invite les responsables des grands clubs algériens à lancer des projets d’infrastructures sportives dans cette région qui se situe entre 1.300 et 1.400 m d’altitude (le même niveau que le site d’Ain Draham en Tunisie).
La Direction du Tourisme en appelle aux responsables locaux du secteur de la Jeunesse et des sports pour encourager l’implantation de projets sportifs de proximité dans cette région dont la vocation est de devenir un pôle sportif national, apte à attirer de nombreuses équipes et offrir l’occasion à de nombreux jeunes de découvrir les sites touristiques de cette wilaya.
Les prairies vertes de Machrouha
A 20 km au nord de Souk Ahras, le site de Machrouha est à 1.200 m du niveau de la mer. Le froid y est souvent rude, le visiteur se doit d’être chaudement habillé pour profiter du paysage tout en verdure. C’est ici qu’était établi durant la glorieuse Révolution, le PC de la base de l’Est, à Dechret el Mazraâ.
Cette région abrite encore de nombreux site naturels restés pratiquement vierges. Elle est connue pour avoir accueilli le grand poète tunisien Abou El Kacem Chabbi (1909-1934) qui y avait trouvé un lieu propice au repos et à l’inspiration.
La création d’un parc animalier doublé d’un parc des loisirs a également sa place dans la région, en l’occurrence la zone d’extension touristique de Lemghassel, au milieu d’une forêt dense, voisinant un plan d’eau. De plus, une étude d’aménagement l’atteste, la source thermale de Hamimime est apte à enrichir la variété des centres d’intérêt touristiques dans la région, connue également pour son patrimoine historique et archéologique des plus attrayants.
Il faut aussi signaler, dans la région de Machrouha, la richesse du couvert végétal et la grande variété d’animaux de la forêt, tel que le cerf de Barbarie, ou encore la perdrix, le lièvre, le chardonneret, par ailleurs menacés par les méfaits des chasses sauvages ou des braconniers faisant fi des dons de la nature s’adonnent au vandalisme pour gagner facilement de l’argent, au dépens du patrimoine naturel, déjà fragilisé par l’insuffisance de protection.
Les responsables du secteur du Tourisme estiment à ce propos, même si cela peut paraître, quelque part, paradoxal, que l’exploitation intensive du patrimoine naturel constituera sans doute la protection la plus efficiente, en particulier contre l’exploitation frauduleuse des ressources forestières et les incendies provoquée sciemment en vue de l’extension des pacages.
Le lac Burgas, le site de Madaure et l’olivier de Saint-Augustin, des pôles à valoriser
Dans la commune de Taoura, le lac Boumaaraf Sebti (anciennement lac Burgas) est l’un des arguments touristiques les plus séduisants de la wilaya de Souk Ahras, pour la beauté du paysage, en particulier au printemps. Entre février et la mi-avril, le lac reçoit entre 800 et 1.200 mm de pluies, ce qui favorise une végétation luxuriante sur les berges, avec une flore aquatique variée et une faune des zones humides des plus riches.
Parler de tourisme dans la wilaya de Souk Ahras sans évoquer le site de Madaure (M’daourouche) est un non sens. Cette ville fondée sous les Flaviens, qui tire son nom de l’antique ville romano numide Madauros, fut successivement berbère, romaine, vandale et byzantine. Madaure était célèbre pour son université, l’une des premières du Continent africain. Apulée, considéré comme l’auteur du premier roman (L’Ane d’or), y est né vers l’an 123. A l’époque romaine, l’université de Madaure était fréquentée par nombre d’étudiants en philosophie, parmi eux le philosophe et théologien Saint Augustin.
L’olivier de Saint Augustin, à Souk Ahras, constitue sans doute un symbole fort du tourisme vert et du tourisme religieux. Il est en outre une destination pouvant se prévaloir d’un potentiel de clients composés de pèlerins pouvant venir du monde entier, compte tenu de l’important de Saint Augustin dans l’histoire de l’église catholique. Durant le seul 1er semestre de 2012, il a été dénombré 400 pèlerins étrangers en provenance d’Amérique, de France, de Belgique et d’Italie qui ont visité l’olivier de Saint Augustin.

APS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire