dimanche 30 septembre 2012

Le ballet diplomatique de Paris en direction d’Alger différemment apprécié


Les multiples visites de hauts responsables français en Algérie depuis l’avènement des gauchistes en France a suscité l’espoir que le président français François Hollande auront les clés pour déverrouiller les relations bloquées entre Alger et Paris à l’époque de l’ancien président Nicolas Sarkozy. Pourtant, à en croire certains observateurs, une telle navette diplomatie n’est qu’une étape stratégique de la France, qui se trouve en situation de difficulté économique, de reprendre des parts de marché qu’elle a perdu dans ce pays d’Afrique du Nord face aux concurrents étrangers.
Interrogé sur cette question par Xinhua, l’économiste et politologue Abdelhamid Mezaache a indiqué que "la France n’a jamais eu de succès avec l’Algérie, et ce pour des raisons historiques. D’ailleurs, elle a de tout temps préféré le voisin marocain pour les facilitations qu’il lui offre sur tous les plans".
Ceci dit, explique M. Mezaache, "il semble que le nouveau président français et son gouvernement arrivent avec une nouvelle vision dans les relations bilatérales, dont les investissements vont occuper une bonne place, vu le nombre de projets en cours".
Jeudi, le PDG du groupe automobile français Renault, Carlos Ghosn, a indiqué que la marque au losange ouvrirait prochainement une usine en Algérie.
Par ailleurs, l’économiste et politologue a estimé que "les deux pays ont intérêt à discuter l’ensemble sur des sujets tels que la situation au Mali et la façon de trouver des points de convergence pour que le conflit ne se dégénère pas et fasse contagion en Algérie".
Côté algérien, le gouvernement a beaucoup à y gagner même s’il ne s’agira que davantage de ventes de gaz vers l’Hexagone, a soutenu l’expert.
Au moment où des parties en Algérie voient dans les déplacements d’officiels français vers Alger une nouvelle ère dans les relations bilatérales et un réchauffement des liens diplomatiques, d’autres trouvent que seuls les contrats pétroliers et gaziers intéressent les Français.
C’est le cas de l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM, une association des anciens combattants français), qui conditionnent la signature d’accords commerciaux et économiques entre les deux pays par la reconnaissance de la France de ses crimes coloniaux commis en Algérie pendant 132 ans d’occupation.
L’établissement d’une véritable coopération entre les deux Etats et peuples passe inévitablement par la reconnaissance de la France de ses crimes commis contre le peuple algérien, la présentation d’excuses et des dédommagements, a réaffirmé le 1er novembre dernier à Alger, le secrétaire général de l’ONM, Saïd Abadou, lors de son passage sur les ondes de Radio Algérie internationale (RAI), à l’occasion de la célébration du 57e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale.
De mi-juillet à fin septembre, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le ministre de la Francophonie, Yamina Benguigui, et la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, ont successivement visité Alger.
D’autres hauts responsables français sont attendus dans les prochains jours, y compris le président François Hollande, qui "devrait venir au début ou à la mi-décembre", selon Nicole Bricq, qui a effectué une visite de deux jours de travail à Alger la semaine dernière.
Le ministre français de l’Intérieur Manuel Valls est attendu à Alger début octobre, tandis que le ministre de l’Education Vincent Peillon devrait lui aussi faire le déplacement en Algérie.

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