dimanche 10 avril 2011

AN II du troisieme mandat du président bouteflika - Emploi : Un enjeu stratégique


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Quand on se penche de près sur l’ensemble des mesures décidées successivement par le gouvernement, on se rend bien compte que l’emploi, tout particulièrement à destination des jeunes, y occupe une place, la plus importante, se retrouvant, en tant qu’enjeu, au centre de toutes les préconisations publiques. A n’en pas douter, l’emploi est effectivement le point focal et le pivot autour duquel gravitent l’ensemble des mesures à vocation économique et sociale et de portée sectorielle envisagées dernièrement et même avant.
Faut-il s’en étonner quand on mesure l’enjeu que représentent l’emploi des jeunes et la stratégie de lutte contre le chômage qui lui, est pendante dans un pays dont l’économie est encore en transition et où la jeunesse représente la portion dominante de la pyramide démographique ? Il y a lieu, en revanche, de s’en réjouir, tant il semble évident que la diversité des mesures prises, et la relation de complémentarité dynamique dans laquelle elles entrent avec les mécanismes et mesures déjà en vigueur, permettent d’anticiper sur la capacité de cet éventail, très large de mesures, à toucher, concerner et mobiliser toutes les catégories de jeunes, allant du chômeur non diplômé sans qualifications professionnelles, en passant par les jeunes artisans et autres techniciens et jeunes ambitieux riches de leurs idées et de leur esprit d’initiative, jusqu’aux diplômés universitaires, y compris les primo-demandeurs d’emploi qui n’ont plus, désormais, d’expérience à faire valoir.
En fait, la teneur des mesures est telle que l’enjeu de l’emploi des jeunes se retrouve en tout point où il est question de créer des entreprises nouvelles, d’encourager celles déjà existantes, de libérer de nouveaux accès au crédit à des taux bonifiés, de prendre des mesures d’allègement fiscal et de contributions patronales et la liste est loin d’être exhaustive…
DYNAMISATION DU RECRUTEMENTEn dehors des conditions du marché de l’emploi qui obéit à la loi de l’offre et de la demande, les pouvoirs publics ont assorti les démarches nouvelles de création d’emplois au sein des entreprises économiques publiques et privées d’avantages en matière fiscale et de charges patronales, partout en Algérie, et jusqu’à des taux dépassant les 80 % dans les Hauts-Plateaux et le Sud. Il s’agit, dans ce cas précis, de la création d’emplois permanents, alors que par ailleurs, des mesures de recrutement sont prises par les entreprises par rapport auxquelles l’Etat s’engage à fournir un plan de charges conséquent au niveau des secteurs touchés par de vastes programmes de développement. Tout en essayant de marginaliser, en matière de dimension, le programme de création d’emplois socialement aidé, relativement aux emplois qui ont une base professionnelle et économique motivée, les pouvoirs publics se sont efforcés d’améliorer les conditions de rémunération des postes d’emplois requalifiants, tout en ouvrant, à terme, la possibilité de permanisation des jeunes recrues en cas de confirmation de leur vocation.
LA MICRO-ENTREPRISE OU L’AUTO-EMPLOICette formule, qui suscite un engouement formidable depuis des années, vient de connaître une autre fortune à travers la révision des dispositions d’accès au crédit. Des facilitations qui ont eu le mérite de faire se précipiter les centaines de milliers de jeunes vers les agences ANSEJ et CNAC, faisant de la création d’entreprises et d’emplois les deux versants d’une seule et même médaille. Ce qui ouvre des perspectives inédites en matière de performances chiffrées, qu’il s’agisse de création d’emplois ou de création de micro-entreprises, sachant tout de même, à s’en tenir aux données concernant la moyenne des entreprises nées dans ces conditions ces dernières années et qui ont disparues, que la majorité survit et parvient même à une maturation qui permet de nouveaux recrutements et un redimensionnement même des entreprises. C’est en cela qu’on doit être forcément en droit d’attendre beaucoup d’une initiative qui, en plus d’être populaire et l’amorce d’une autre façon de concevoir la distribution des richesses, semble porter la promesse d’une réussite fulgurante, quoi que puissent en penser ceux qui estiment que cette façon de distribuer l’argent du contribuable comporte de nombreux aléas. Pourtant, cette façon de faire semble plus intéressante, d’un point de vue budgétaire, que la création instrumentée d’emplois, puisqu’elle procède d’une allocation définitive de richesses, au demeurant remboursables, et qui n’impliquent pas un redimensionnement structurel du budget de l’Etat. Cette appréciation n’exclut pas, pourtant, le fait que l’une et l’autre des deux formules se complètent parfaitement et rejoignent, dans l’esprit et la lettre, les autres mécanismes de portée sectorielle qui ont aussi pour finalité la création d’emplois.
LE TOUT-EMPLOI, C’EST AUSSI UNE CROISSANCE SECTORIELLEEntre l’emploi et la croissance économique il y a une histoire de vases communicants, le premier étant essentiellement tributaire de la vivacité de la seconde. Et même si l’Etat agit aujourd’hui en acteur olympien en faveur du social pour soutenir l’emploi, il n’en attend pas moins de la dynamique économique qu’elle joue, en partie ce rôle. Un enjeu de première importance qui a motivé la préconisation de nombreuses mesures consistant à dynamiser l’investissement, à fluidifier l’environnement des affaires et l’accès aux crédits et à favoriser la création de petites et moyennes entreprises. Les exonérations fiscales, au demeurant d’ores et déjà contenues dans le Code des investissements, la concession des terrains aux investisseurs dans des conditions très avantageuses, l’allocation de dotations budgétaires aux collectivités locales pour le développement de Zones d’activités (ZAC), l’ouverture aux banques de lignes de crédit du Trésor à hauteur de 100 milliards de dinars en vue du financement de projets dits à maturité longue, etc., sont autant de mesures propres à impulser une dynamique aux niveaux local et sectoriel, favorisant, par la force des choses, la création d’emplois nouveaux et de richesse. C’est le cas, entre autres, de l’agriculture, le plus réactif de tous les secteurs.
Quoi qu’il en soit, en allant prioritairement, directement ou indirectement vers l’enjeu de lutte contre le chômage et de création de centaines de milliers d’emplois, l’Etat n’en répond pas moins à d’autres enjeux non moins importants, en l’occurrence la mise à contribution des forces vives du pays, alors intégrées à la vie sociale, dans la volonté et le besoin d’essor de l’économie nationale.

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