jeudi 14 avril 2011

Possible de séparer politique et économie au Maghreb ?
On pourrait dire que les pays du Maghreb paient aujourd'hui pour les avancées qui n'ont pas été faites en direction de leur Union. Et pourtant, lors de la réunion de Zéralda, tenue en juin 1988, aucun obstacle ne pouvait les empêcher  d'aller progressivement vers la construction du Grand Maghreb. Mais, faudrait-il n'approcher l'action politique que sous l'angle qui exclue l'économie et approcher l'économie  sous un angle qui ne concerne que les entrepreneurs et hommes d'affaires?    Or, le politique ne peut rien concevoir pour l'avenir politique sans d'abord  défendre  un programme économique pour le Maghreb. L' " économique " quant à lui fait comme si  l'avenir politique du Grand Maghreb est dans les mains des " politiques ", car ce sont ces derniers qui accèdent au pouvoir.     Le champ économique souffre du décalage entre la priorité qui est donnée au Maghreb politique sans que les préoccupations des investisseurs maghrébins ne soient prises en charge comme étant des priorités également. Il se présente ainsi comme s'il y a des priorités urgentes et des  priorités qui peuvent attendre. Les préoccupations des entrepreneurs sont celles de voir la classe politique maghrébine au pouvoir  prendre en charge en priorité tout ce qui se rapporte aux mesures à mettre en œuvre pour leur faciliter les investissements  et également les protéger des implications d'une concurrence étrangère pratiquement en meilleure position de force et protéger le marché maghrébin de l'invasion étrangère. Sur ce registre particulier, seule l'UGTA s'était  exprimée en  intercédant  en leur faveur recommandant qu'ils soient privilégiés dans les passations de marché public, par rapport à des entreprises étrangères. L'UGTA  s'est ainsi exprimée pour ce qui concerne le marché national et les investisseurs nationaux. Il suffit que l'UGTA contribue à ce que les syndicats maghrébins adoptent une telle  vision pour l'élargir au Grand Maghreb. Sur ce  registre également, on se rappelle que la Sonelgaz avait  offert l'opportunité à des entreprises du secteur de l'énergie de se regrouper afin d'élever leurs capacités à s'adapter à la concurrence internationale, notamment dans la réalisation de lignes électriques de transport d'énergie sous très haute tension , ce qui permettra le transport d'énergie électrique sur de très longues distances, le maillage des centrales au niveau national, le désenclavement du Sud et les interconnexions intra-maghrébine. Peut être qu'ainsi, la construction du Maghreb commencera par l'énergie, le gazoduc étant déjà une réalité. Sur tout le territoire maghrébin, il faudrait prendre compte de la donnée selon laquelle,  pour le moment,  nos partis ne sont pas en position de se consulter pour  commencer à devenir des acteurs du Maghreb. Les acteurs économiques de chaque côté des frontières pensent certainement qu'au regard des exigences de la sortie de crise, ils devraient être appelés à jouer les premiers rôles, partant de leur conviction que c'est la crise économique qui a contribué grandement à générer la violence et les impasses politiques et qu'il ne saurait y avoir pour la démocratie la possibilité de son enracinement dans une situation d'aggravation des frustrations socio-économiques. 
N. B.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire