dimanche 20 mai 2012

Disparition de Warda El Djazairia : grande émotion en Algérie et en Egypte


La disparition de l’icône de la chanson arabe et algérienne Warda El Djazairia, décédée jeudi au Caire suite à un arrêt cardiaque, a suscité une vive émotion dans les milieux politiques et artistiques algériens et étrangers.
Dans un message de condoléances adressé vendredi par la président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à la famille de la défunte, le chef de l’Etat a salué la longue carrière artistique de la chanteuse, qui entièrement consacré son art à sa "patrie qu’elle a tant aimée".
Regrettant que la princesse du "Tarab el aarabi" soit disparue avant la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le Président aurait aimé, écrit-il, qu’elle puisse "célébrer aux côtés de ses concitoyens et concitoyennes le cinquantenaire de l’indépendance et y apporter sa contribution par ses créations sublimes, comme elle a eu à le faire durant la guerre de libération (...)".
Pour sa part, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, a salué "le talent vrai et avéré, de la diva qui a chanté à la gloire de la patrie avant de faire la grandeur de la chanson algérienne et arabe et la hisser aux plus hauts sommets de la créativité", a-t-il écrit dans un message à la famille de la défunte.
"Terrassée par la douleur", la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi a elle aussi salué "l’enfant de la famille révolutionnaire", Warda, symbole de la lutte révolutionnaire, toujours présente pour apporter sa touche à l’édification de sa patrie depuis l’indépendance.
En Egypte, pays d’adoption de la cantatrice, la nouvelle de la disparition de Warda El Djazairia a été accueillie avec une émotion tout aussi intense.
Le ministre de la Culture égyptien Mohamed Sabar Arab a exprimé sa profonde tristesse pour la perte de celle qui était pour lui "une partie de l’Egypte et de la génération qui a apporté une grande conscience à la cause arabe et a joué un grand rôle dans la consolidation de la relation entre l’Egypte et l’Algérie".
Le Parti des Egyptiens libres, créé en 2011 près la chute du régime de Hosni Moubarak, a adressé ses condoléances aux peuples égyptien et algérien suite à cette disparition tragique affirmant que Warda a été tout au long de son parcours artistique "le parfait exemple" de l’artiste arabe engagé pour les causes de sa patrie et un "modèle de l’art raffiné".
Ce parti compte parmi ses fondateurs le célèbre écrivain Jamel El Ghitani, le poète populaire Ahmed Fouad Nadjm et le réalisateur Khaled Youcef.
Les artistes algériens tous très affectés par la disparition de la grande dame de la chanson, s’accordent à considérer que "Warda est morte mais son oeuvre est éternelle", à l’image de Mohamed Boulifa qui avait composé pour la défunte "Biladi Ouhibouki" et qui estime que "la jeune génération de chanteurs au talent prometteur devraient prendre son parcours artistique comme modèle".
La chanteuse Fella Ababsa qui a interprété certains des titres de la cantatrice disparue a elle aussi exprimé sa grande peine de voir "un des symboles de la chanson arabe disparaître", qualifiée de véritable "école de la chanson".
Décédée à l’âge de 72 ans, Warda El Djazairia sera inhumée samedi au cimetière d’El Alia (Alger). Un avion spécialement affrété par le Président de la République pour transporter la dépouille mortelle de la chanteuse algérienne du Caire à Alger est attendu vendredi en fin d’après midi à Alger.
L’avion avait quitté l’aéroport du Caire plus tôt en début d’après midi dans avec à son bord M. Nabil Larbaoui, ambassadeur d’Algérie au Caire et des membres de la famille de la défunte, notamment.
Une cérémonie de recueillement est prévue samedi matin à partir de 09h00 au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria à Alger avant l’enterrement prévu, en début d’après midi au cimetière d’El Alia, alors qu’un registre de condoléances est mis à la disposition du public dans les salles El Mouggar et l’Atlas d’Alger.
APS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire