mardi 1 mai 2012

Plus de 21% des entreprises créÉes en 2011 dissoutes Un plan “Marshall” pour sauver le secteur de la PME ?


Le Conseil consultatif de la PME a établi un diagnostic et proposé un traitement de choc pour le secteur. 
Le taux de mortalité des PME ne cesse d’augmenter d’année en année en Algérie. Si l’on se fie aux statistiques du Conseil national consultatif des PME (CNC), plus de 21% des petites entreprises créées en 2011 ont été radiées. Rien que pour le 1er semestre de l’année écoulée, il a été recensé près de 3 000 radiations pour plus de 14 200 PME créées. L’autre irrégularité relevée par le CNC a trait à la répartition géographique de ces sociétés qui montre un déséquilibre flagrant entre les différentes régions du pays. Quatre wilayas, Alger, Tizi Ouzou, Oran et Béjaïa se partagent, selon le conseil, près de 27% de la population des PME. Il serait toutefois judicieux de savoir les véritables raisons à l’origine de cette situation. Ce à quoi le CNC s’est intéressé afin d’effectuer une autopsie du secteur. Pour les experts du conseil, ce sont les insuffisances dont souffrent les PME qui constituent un frein à leur développement. Ils soulèvent le problème de la provenance du capital qui, pour la quasi-totalité de ces PME, reste essentiellement d’origine familiale. Cela a des “inconvénients qui ne peuvent être levés que par la prise de conscience des propriétaires que l’époque actuelle exige de nouvelles règles de gouvernance”, soulignent-ils. Leur capitalisation demeure insuffisante et ne permet pas un financement à même d’offrir la possibilité à la PME d’être un acteur actif dans son domaine. Le CNC estime que les petites entreprises affichent un manque d’agressivité et une certaine frilosité dans la prise de risque. Les PME hésitent aussi à faire appel à l’expertise externe ou à se lancer dans des partenariats qui, en réalité, peuvent être nécessaires à leur développement. La PME est également victime de l’existence de marchés informels qui portent préjudice à des secteurs dans lesquels elle est présente.
“On compte plus de 2 000 points de vente informels fixes en Algérie en liaison avec des importateurs qui préfèrent écouler leur marchandise à travers les circuits du marché parallèle”, déplore le conseil dans son bilan.

Plus de 2 000 points de vente informels fixes
Face à cette situation, le CNC a engagé une réflexion dans le but de chercher des solutions idoines. Pour les analystes du conseil, le secteur de la PME a besoin d’un vrai plan “Marshall”. Ils proposent de ce fait un plan  “prioritaire et urgent”, ayant “de multiples facettes, simple dans son application et élaboré par des experts en concertation avec les différents acteurs publics et privés”.
Ils suggèrent, en outre, d’adopter une nouvelle approche quant à la mise en application des mesures prises par l’État, telles que le fonds national d’un montant de 386 milliards de dinars, destiné à la mise à niveau de 20 000 PME à l’horizon 2014 et les autres enveloppes sectorielles…
Car, arguent-ils, “que ce soit en termes de consommation des budgets disponibles ou qu’en ceux du nombre et de l’importance des PME ayant réellement bénéficié de la stratégie de développement souhaitée et mise en place par l’État, les résultats ne sont pas encourageants compte tenu de l’immensité de la tâche”.
Par ailleurs, le CNC exhorte les propriétaires de PME à s’adapter aux exigences de la gestion moderne d’entreprises. Le conseil estime que les PME demandant beaucoup de main-d’œuvre, celle dont la production est destinée à l’exportation, celle qui fabrique des produits en substitution à l’importation et celle qui est tournée vers la recherche et l’innovation doivent être prioritairement avantagées.

B. K
liberté

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