mercredi 16 mai 2012

Pour la lutte contre la contrefaçon et l’informel La franchise comme alternative


La franchise, ce mode de développement international utilisé par les entreprises souhaitant distribuer leurs services et/ou leurs produits à l’étranger, n’est pas réglementée en Algérie. Ainsi, le transfert des « royalties » n’est pas permis bien que la franchise garantisse la « sécurité », la « traçabilité du produit », la « traçabilité des flux financiers », la « qualité » et « une alternative contre la contrefaçon et l’informel ».
En Algérie, il n’existe pas de chiffres sur la franchise car l’association des franchisés n’a pas encore son agrément pour procéder à un bilan de l’activité. « On estime le nombre de franchisés entre 60 et 70 », a relevé Maître Hind Benmiloud, avocate et responsable d’un Cabinet d’affaires. Elle a également indiqué que « la valeur du marché de la franchise en Algérie n’est pas estimée à ce jour devant l’impossibilité de transférer les royalties d’un franchiseur vers son pays d’origine ». Pour elle, « les pouvoirs publics n’arrivent pas à admettre qu’on puisse payer un savoir-faire ».S’agissant de la politique des prix, les franchisés la pratiquent en fonction des dépenses engagées en matière de droits et taxes (30% de droits de douane et 17% de taxe sur la valeur ajoutée, TVA). Des taux considérés comme étant « élevés » par les franchisés et les franchiseurs. Pour ce qui est du nombre d’emplois créés en Algérie par la franchise, « au minimum quatre personnes sont recrutées par une boutique. Dans de grandes surfaces, ce nombre peut atteindre une centaine », a-t-elle estimé.
LES FRANCHISEURS ALGÉRIENS LANCENT LEURS CONCEPTS
S’agissant des franchiseurs algériens, cela commence à peine avec BKL Industries qui s’est fixé comme objectif 60 franchisés à fin 2013. Mais à ce jour, seulement cinq ont vu le jour dont trois opérationnels, a expliqué son P-DG Samy Boukaïla en dénonçant les contraintes bureaucratiques. Cet opérateur lance ce projet avec des jeunes dans le cadre des dispositifs de l’Etat dont l’ANSEJ (Agence nationale de soutien aux jeunes) et la CNAC (Caisse nationale d’allocation chômage) pour la création d’entreprises. Pour Mustapha Nia, Pdg chef d’entreprise de production de textile, « la franchise n’est pas une concurrence pour nous ». Pour lui, « une alliance entre le secteur productif local et la franchise permet de lutter contre l’informel ».
Cependant, la franchise n’est pas aisée car elle est assimilée à l’importation pour la vente en l’état en Algérie, a-t-il relevé en notant que l’activité accuse des pertes financières en cas de perte de change. Par ailleurs, le Crédoc (lettre de crédit) tient le franchisé algérien à la merci du franchiseur, a-t-il signalé. La directrice générale de l’école Pigier Algérie, Astrid Lauer, signale que la franchise des services liée à la propriété intellectuelle est « plus sensible » car l’embauche du dirigeant de l’école est tributaire d’un agrément du ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels selon les termes d’un cahier des charges. Dans ce sens, pour lever l’obstacle, les pouvoirs publics algériens ont décidé le recrutement d’un gérant algérien qui peut être une société ou une personne physique et d’un directeur pédagogique. Une solution qui, de son avis, « peut être source de conflit dans une entreprise où on vend du savoir et du savoir-faire avec un contrat de 5 ans renouvelable ».
Les franchiseurs présents lors de cette rencontre, organisée par Ubifrance en collaboration avec le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE), ont témoigné de l’important potentiel de l’Algérie dans la franchise, cependant la « lenteur administrative et la difficulté d’obtention des financements freinent cette activité ». En dépit de la situation, six nouvelles enseignes françaises se sont déplacées à cette occasion pour des contrats de franchise. Il s’agit de 5 à Sec dans le pressing, Brioche Dorée dans la boulangerie, Dim dans la lingerie pour femmes et hommes, Juju’s Bar, Mister Auto, Virgin Megastore et Papa Bricole.
Fella Midjek

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