jeudi 24 mai 2012

Khaled au Festival Mawazine : Maghreb United

Contre toute attente, Khaled a fait mieux qu’ Evanescence, Pitbull et LMFAO l Il a drainé…175 000 spectateurs au concert qu’il a donné, lundi soir, à l’OLM Souissi de Rabat (Maroc) lors du Festival Mawazine qui se tient du 18 au 26 mai 2012.


Déjà dans la journée, le nom de Khaled bruissait dans la ville. Son concert était un événement très attendu. Il fallait voir cette impressionnante marée humaine avant et surtout après. On dirait une marche ou une manifestation nocturne. Des jeunes, des anciens, des fans de la première heure du Maroc et d’Algérie, des touristes américains, britanniques, canadiens, français parmi cette «foule sentimentale», comme dirait Alain Souchon. Un monde fou… de sa musique ! Même la conférence, qu’il a donnée, l’après-midi à la villa des Arts, a été suivie par plus de 150 journalistes du monde entier. Un record ! Ni Marouan Khoury, ni Nancy Ajram, ni Evanescence n’ont pu rivaliser avec lui.

C’est du crédit, respect et admiration à l’endroit de Khaled. Il s’est produit, sur la prestigieuse scène internationale de l’OLM Souissi, en tant que star internationale, au même titre que Pitbull, LMFAO, Lenny Kravitz, Jimmy Cliff, Evanescence, Scorpions ou encore Mariah Carey, se relayant sur cette scène très convoitée. Il est le seul artiste maghrébin, arabe et africain à donner un concert à l’OLM Souissi. Aussi, ce fut une sahra où il y avait, pas de la rumba, mais du raï dans l’air ! Et Khaled le dit si bien : «Ce soir, je suis avec mes amis, je suis invité chez eux, sahra...!». Et ce, sur la chanson-titre Sahra  (soirée).

Harraga, un inédit

Deux heures de pur bonheur ! Soit une playlist de circonstance d’une quinzaine de chansons. Khaled donnera la chair de poule en entonnant un istikhbar choral long, puissant et émouvant. La voix est toujours là, haute, altière et parfaitement intacte. Il a du coffre... fort, Khaled. C’est El Marsam. Et puis Melha (in l’album Kenza, produit par Steve Hillage). Sheba immortalisée par son alter ego et comparse Safy Boutella, sur le mythique Kutché (l’auteur initial de Sheba est le regretté Ahmed Zergui, le raïman electro de Sidi Bel Abbès). Avec Rouhi Ya Wahran au beat latino, le public se «lâche». C’est la fiesta ! Oueli ldarek (Retourne chez toi, in Sahra, 1996) fut une destination rastafa... raï.

Du reggae-raï ! Oran-Rabat-Kingston. Après Sahra, Khaled embraye sur Bakhta du maître et prince des poètes du ch’ir el melhoun, Abdelkader El Khaldi. Du wahrani copieux dont le texte sera repris par le public. C’est un moment fort. Khaled se drape des emblèmes marocain et algérien. C’est Maghreb United ! Il enchaînera sur Abdelkader Ya Boualem du trio 1,2, 3,  Raba Raba de Boutaïba Seghir alias Mohamed H’fif, pionnier du raï, ou encore l’incontournable Trig lycée (la route du lycée). Sur Didi, le tube planétaire, il jouera du clavier… debout. L’embrasement du public, c’est avec Ouine El Harba Ouine, une cover (reprise) indie  (indienne) et zouk de Zwit Rwit en kabyle du grand Idir dont les paroles en arabe sont signées Mohamed Angar,. La Camel de Cheikha Rimitti revisitée par Safy Boutella. Khaled interprétera aussi une chanson inédite, Harraga, très émouvante.

Du chaâbi-assimi. Et en guise de bouquet final, Khaled interprétera Aïcha, composée par Jean-Jacques Goldman. Du coup, l’espace OLM Souissi devient un karaoké à ciel ouvert : «Comme si je n’existais pas...» Les paroles ne lui appartiennent plus. Le public numériquement en or... massif aura chanté, communié, vibré, bougé, raillé et dansé «kolé-séré» (comme aux Antilles) en chœur et cœur avec Khaled. Simply the best (simplement le meilleur), comme dirait Tina Turner.

K. Smail
El Watan

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