Le porte-parole du CNDDC Tahar Belabes a publié un communiqué après qu'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ait apporté son soutien aux revendications des habitants du sud algérien qui ont récemment organisé des manifestations pour demander des emplois.
"Nous, les chômeurs, n'avons rien à voir avec al-Qaida ni avec les autres groupes armés, parce que notre mouvement est pacifique et dénonce par principe toute violence. Nous ne sommes pas responsables de comportements ou de déclarations faites par quelque groupe que ce soit", a-t-il déclaré.
Le comité a rejeté toutes les tentatives politiques visant à exploiter ce mouvement populaire par des forces politiques pour leurs propres desseins et selon leurs propres idées. Les jeunes chômeurs ont compris ces tentatives et affirmé dès le début qu'ils n'accepteront aucune exploitation politique de leurs revendications par un quelconque parti.
Les membres du mouvement ont chassé plusieurs députés et dirigeants de parti qui avaient fait le déplacement dans la province d'Ouargla, berceau de ces manifestations.
Le CNDDC a précisé n'avoir que des revendications sociales et liées à l'emploi, et ne rien avoir à faire avec des manoeuvres politiques ou avec les buts poursuivis par des groupes terroristes suspects.
Plusieurs régions du sud de l'Algérie ont récemment été le théâtre de manifestations au cours desquelles les protestataires ont demandé au gouvernement d'honorer les promesses faites il y a quelques jours. Ces manifestations de la jeunesse se sont étendues d'Ouargla à Laghouat, Ghardia et dans d'autres provinces.
Par ailleurs, les manifestants soulignent la nature pacifique de leur mouvement, qui vise à créer une dynamique et à obtenir l'équité en matière d'emploi, et à permettre le développement des régions du sud.
"La jeunesse du sud refuse de croire qu'un groupe terroriste serait prêt à adopter les revendications sociales légitimes que ces jeunes ont exprimé pacifiquement", a expliqué Abed, un manifestant. "Nous n'avons pas besoin d'eux."
"Leurs méthodes et les nôtres ne sont pas les mêmes, et la différence entre l'action armée menée par AQMI et les revendications sociales des jeunes en faveur du travail et de la dignité sont évidentes", a-t-il ajouté.
Et de s'interroger : "Comment une organisation terroriste qui tue des innocents lors d'attentats suicides aveugles peut-elle affirmer comprendre les demandes de jeunes chômeurs qui ont choisi la lutte pacifique ?"
"Quelles que soient les procédures légales et la répression exercées à leur encontre, ces jeunes ont toujours affirmé la nature pacifique de leur mouvement", a-t-il ajouté.
AQMI a publié samedi un communiqué apportant son soutien à ce qu'elle décrit comme "le soulèvement des habitants du sud de l'Algérie", en référence au mouvement social pacifique organisé par des jeunes chômeurs pour demander des emplois et une amélioration des conditions de vie de la population de ces régions.
"Al-Qaida a toujours tenté d'exploiter ces manifestations", a expliqué Mohamed Smiem, universitaire spécialisé dans les questions de sécurité. "L'organisation avait déjà tenté de recruter des jeunes en Tunisie en les appelant à aller combattre au Mali, et aujourd'hui, elle tente de recruter des jeunes dans le sud de l'Algérie."
"L'incapacité du groupe à recruter de nouveaux éléments même après le début de l'intervention militaire française au Nord-Mali a poussé al-Qaida à utiliser l'agitation populaire pour tenter de recruter des jeunes en colère", a-t-il ajouté.
Il a souligné que la prise de conscience par les jeunes et leur compréhension de ces tentatives les avaient incités à rejeter les appels visant à saper la nature pacifique des actions des jeunes chômeurs du sud et d'autres régions du pays.
Source : | Magharebia
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