Considérée comme un important gisement d’énergies renouvelables, la wilaya de Bechar mise beaucoup sur sa future centrale électrique solaire de 150 mégawatts (MW) pour couvrir une demande en constante hausse dans le sillage de la forte dynamique socio-économique que connaît cette wilaya.
Inscrite dans le cadre du plan national des énergies renouvelables, cette centrale à concentration thermique qui sera réalisée à Beni Abbes (230 km au sud de Bechar), est conçue pour augmenter les capacités de production d’électricité de cette wilaya où des pics de consommation sont enregistrés souvent l’été provoquant des perturbations sur le réseau local.
Il s’agit ainsi d’exploiter l’immense potentiel des vastes étendues sahariennes de la région et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations locales mais aussi à accompagner la dynamique industrielle naissante dans la Saoura.
Selon Abdelkader Belammouri, directeur des mines et de l’énergie de Bechar, ce projet de centrale solaire, qui est actuellement en phase de choix des terrains, devrait être réceptionné en 2015 et sera à même d’assurer une meilleure qualité de service aux ménages et relancer les activités économiques, notamment l’agriculture et l’industrie.
De plus, une telle infrastructure va constituer une bouffée d’oxygène pour toute la wilaya de Bechar, notamment au sud, puisque la perspective de réalisation de cette centrale encourage déjà quelques projets industriels comme la cimenterie publique qui sera implantée à Ben Zireg (nord-est) et une briqueterie à Abadla (sud).
M. Belammouri recommande, néanmoins, une plus grande maturation des études de ce projet énergétique en vue d’arriver à une utilisation rationnelle des ressources hydriques nécessaires pour une station solaire thermique comme celle projetée à Beni Abbes.
Il appelle aussi à préparer et à former, dès maintenant, les jeunes de la région aux techniques utilisées dans la mise en place et la gestion des centrales solaires via, dit-il, des stages à la centrale hybride solaire-gaz de Hassi R’mel mise en service en 2011.
"La production d’électricité dans les stations solaires thermiques demande énormément d’eau. Actuellement, il reste à savoir les quantités d’eau nécessaires pour la centrale de Beni-Abbes et les volumes d’eau à recycler au niveau du site une fois le projet opérationnel", souligne encore ce responsable.
En prévision de la réalisation de cette infrastructure énergétique, de nouvelles lignes de transport de l’électricité devraient être réalisées à l’avenir étant donné l’apport attendu sur le réseau à la faveur de la mise en service de la centrale qui a une capacité de 150 MW.
En plus de l’impact positif sur les conditions de vie des populations de la wilaya au climat rude en été comme en hiver, les projets de raccordement au réseau d’électricité et de gaz à Bechar sont "nécessaires" au développement d’activités économiques, a noté M. Belammouri.
La direction des mines et de l’énergie (DME) compte aussi concrétiser des projets de lignes et de stations électriques dans le but de réduire les coupures de courant enregistrées durant l’été où la demande atteint des pics. Il s’agit surtout d’une mini-centrale électrique à Kerzaz (sud) qui vient renforcer les centrales existantes dans les localités de la vallée de la Saoura.
Dans ce contexte, deux lignes de 60 kilovolts (KV) desservant Taghit (sud) à partir de Bechar viennent d’être lancées. Des réalisations qui s’ajoutent aux lignes de raccordement du réseau local au réseau électrique national.
Actuellement, le taux de raccordement au réseau électrique s’élève à 98%, selon les données de la DME de la wilaya, alors que le taux de raccordement au réseau gaz est de 40%. Ce taux est cependant appelé à augmenter à 69% à la faveur de l’achèvement de la conduite de gaz de Labiod Sidi Cheikh (El Bayadh) vers Bechar qui affiche un taux d’avancement de 93%.
APS
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire