Un voyage de presse a été organisé, du 20 au 23 mars, par l’Office national du tourisme (ONT) en Kabylie. Trois escales étaient au programme : Bouira (Tikjda), Tizi Ouzou et Béjaïa.
Le but était de faire découvrir aux plumes journalistiques l’une des plus belles régions d’Algérie. Après avoir été longtemps marginalisée, la presse nationale est de plus en plus sollicitée pour faire la promotion de la destination Algérie. Cette démarche est justifiée à nos yeux au moins pour deux raisons : le discours dominant est à l’encouragement du tourisme national ou domestique, et les plus grandes destinations mondiales réservent une place de choix aux médias pour rester en tête d’affiche.
Tikjda est un site touristique situé à l’est de la wilaya de Bouira, à 1475 m d’altitude, au cœur de la chaîne montagneuse du Djurdjura. La beauté du site séduit dès le premier regard et la magie opère dès les premiers instants. Les amoureux de la nature y trouvent leur compte. Les journalistes ont découvert ce petit coin de paradis en blanc. Ils font une bataille de boules de neige. A Tizi Ouzou, ils découvrent une ville qui a besoin d’être reprise en main, touristiquement parlant. Le potentiel est là, mais pas les produits touristiques. L’hôtel Amraoua (EGT Centre) nous accueille sur les hauteurs de la ville. Le confort est moyen et les prestations plus ou moins acceptables.
Le voyage vers Béjaïa se poursuit via Yakouren. Des paysages d’une rare beauté se succèdent. La nature nous offre un panorama exceptionnel. On prend des photos pour immortaliser ces moments si précieux. A l’arrivée, la délégation s’installe à l’hôtel Sahel (Aokas). Les journalistes ont visité la mosquée de Sidi Soufi, l’une des plus anciennes de la ville.
L’entrée de la mosquée fait face à une grande esplanade ceinturée par une galerie donnant accès à des boutiques et ateliers artisanaux. Son minaret est en rénovation, après avoir subi des dommages suite au tremblement de terre qu’a récemment connu la région. Ses fenêtres sont joliment décorées avec de la belle faïence arabesque. La rue Fatima mène vers le marché Philippe et le lycée Ibn Sina sur la gauche. Non loin de là, c’est Bab El Fouka, l’une des cinq portes de la ville qui vous fera revivre l’époque hammadite — lorsque dès la tombée de la nuit la ville était fermée aux étrangers.
Béjaïa et ses environs sont l’un des plus beaux paysages de la côte maghrébine et de la Méditerranée. Une région fascinante d’inspiration, de savoir et de convoitises. Elle compte un potentiel énorme, qui représente autant d’opportunités d’investissements pour les opérateurs et professionnels du tourisme. La porte Sarazine (Bab El Bahr) a été construite sous le règne hammadite par le sultan En Nacer, vers 1070.Classée monument historique, surmontée d’une admirable voûte en forme d’ogive et située au milieu du front de mer, elle était la porte par où entraient les navires.
Une cité au carrefour des civilisations
Béjaïa se laisse bercer par le ressac des vagues. Ses ruelles qui montent sont marquées par le passé. La rue du Vieillard est entrecoupée de différents escaliers. L’écrivain Guy de Maupassant en a fait une belle description : «Dans une nappe de verdure, la ville dégringole vers la mer comme un ruisseau de maisons blanches.» Aujourd’hui, Béjaïa tente de retrouver son instinct touristique. Son parc hôtelier s’agrandit, mais il est loin de répondre à la forte demande, surtout en période estivale.
L’affluence sur les plages de la saison dernière était de 3 674 519 estivants pour 33 plages autorisées et 100 563 nuitées. Il y a, selon la direction du tourisme, 62 hôtels d’une capacité de 3540 lits, soit 1793 chambres. 15 agences de tourisme et de voyages activent (9 de catégorie A et 6 de catégorie B). Les travaux de réhabilitation et d’extension de l’hôtel Les Hammadites (EGT Est) seront lancés au début de 2014.
Le programme de modernisation consiste en la rénovation de l’ancien hôtel (chambres, réception, restaurant, cuisine) avec un nouvel équipement, la réalisation de 30 bungalows avec restaurant, la construction de 3 piscines (une couverte et 2 en plein air), la réalisation d’un sauna avec une salle de remise en forme, l’aménagement d’un espace pizzeria et fast-food et la réalisation d’une station d’épuration. Profitant d’une récente visite à Béjaïa, le ministre du secteur a inauguré un nouvel hôtel de haut standing, le
Rahmani, construit au centre-ville, d’une capacité de 180 lits, doté d’une salle de conférences de 250 places et d’un restaurant de 100 couverts. L’Eductour s’est poursuivi avec la visite du Musée de l’eau, à Toudja.
Rahmani, construit au centre-ville, d’une capacité de 180 lits, doté d’une salle de conférences de 250 places et d’un restaurant de 100 couverts. L’Eductour s’est poursuivi avec la visite du Musée de l’eau, à Toudja.
En fait, pour Toudja, le projet consiste à remettre au goût du jour «la route de l’eau» qui existait lors de l’époque romaine, et qui avait été utilisée pour acheminer, grâce à un monumental aqueduc, des viaducs et des équipements hors normes, de l’eau de Toudja jusqu’à Béjaïa, sur une distance de 55 km. Cet Eductour a été une totale réussite sur le plan de l’organisation. Mme Hammani Nacéra, chargée des médias et relations publiques de l’ONT, a veillé au moindre détail. Avec son expérience et son sens de la communication, elle a insufflé un supplément d’âme au groupe. Saïd Boukhelifa, conseiller du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, était du voyage. Il a donné ses éclairages et ses analyses pertinentes, lui qu’on nomme «La mémoire du tourisme algérien». Il a connu les heures de gloire de ce secteur, mais refuse de se réfugier dans la nostalgie d’un âge d’or déjà si loin. En tout cas, Bougie a communiqué sa passion aux journalistes. La flamme n’est pas près de s’éteindre…
Kamel Benelkadi
EL WATAN
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