mardi 5 mars 2013

La formation, nouvel outil anti-chômage de Hollande





La formation, nouvel outil anti-chômage de Hollande

Le chef de l'Etat a annoncé une vaste réforme de la formation professionnelle. Un chômeur sur deux devra se voir proposé une formation sous deux mois.


Petite loi devient grande... La réforme de la formation professionnelle, à laquelle travaille le ministre délégué en charge du sujet, Thierry repentin, vient de changer de dimension. Ce lundi, le président de la République, François Hollande, a en effet complété sa boîte à outils de politique de l'emploi en annonçant une « réforme courageuse » de la formation.

L'offre de formation ne bénéficie pas assez « aux salariés qui en ont le plus besoin »

Jusqu'à présent, le projet n'était pas porté en haut lieu. La lutte contre le chômage se focalisait sur la mise en oeuvre des promesses de campagne - emplois d'avenir etcontrats de génération -et le dialogue social -avec l'accord emploi . Le hasard du calendrier fait du reste bien les choses, car le déplacement à Blois lors duquel le chef de l'Etat a enfourché le cheval de bataille de la réforme de la formation s'insérait entre un séminaire sur l'emploi le matin et, mercredi matin, la présentation de la loi de transposition de l'accord sur la sécurisation de l'emploi négocié par le patronat avec la CFDT, la CFTC et la CGC.
A la veille, mardi, d' une première mobilisation des syndicats non signataires du texte , avec pour le coup une alliance historique entre les soeurs ennemies CGT et FO, François Hollande a bien sûr vanté les mérites de l'accord du 11 janvier. Mais il s'est attaché à passer dès à présent, et avant même le lancement de la discussion parlementaire sur le projet de loi ad hoc, à une nouvelle étape en ouvrant le dossier de la formation professionnelle.
On ne peut pas dire que le diagnostic qu'il a dressé des limites du système actuel ait surpris : l'offre de formation ne bénéficie pas assez « aux salariés qui en ont le plus besoin » ; ce constat fait consensus. Pour y remédier, le chef de l'Etat a lancé plusieurs pistes.

Objectif très précis pour les demandeurs d'emploi

La première concerne le dispositif créé par l'accord du 11 janvier. Il a livré une lecture très ambitieuse du « compte personnel de formation », institué par les partenaires sociaux. Ces derniers ont prévu seulement pour l'instant qu'il reprenne les crédits d'heures du droit individuel de formation, qui existe depuis 2009, et ont renvoyé le sujet à une discussion avec l'Etat et les régions. François Hollande a annoncé que l'on« ouvrira le capital de formation avant même qu'il soit constitué » pour les jeunes sortis sans qualification du système scolaire et que « chacun sera doté d'un capital d'autant plus élevé que sa formation initiale [aura été limitée] ». Dans l'esprit du chef de l'Etat, il n'est pas sûr que cela sera négocié avec les partenaires sociaux avec lesquels il a annoncé simplement une « concertation ».
François Hollande a aussi fixé un objectif très précis concernant les demandeurs d'emploi, demandant que le délai d'entrée en formation soit ramené à deux mois pour un sur deux (contre un sur quatre aujourd'hui). Et tout chômeur devra se voir proposer une formation au bout de six mois. Côté apprentissage, il a demandé que la taxe ad hoc lui soit « entièrement » consacrée et a prôné une « certification » et une « évaluation » des organismes de formation.
Le chef de l'Etat a aussi averti que la réforme se fera à moyens constants, voire permettra au passage de réaliser des économies. Pour mener à bien la réforme, Thierry Repentin disposera d'un peu plus de temps que prévu : il aura non pas jusqu'à l'été mais jusqu'à la fin de l'année.

Les Echos

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