jeudi 29 mars 2012

Investissements étrangers : Benmeradi à court de solutions ?

Le ministre de l’Industrie, de la Promotion des investissements et de la PME, en poste depuis plus de deux années, continue sa série noire de constats effarants sur le secteur relevant de sa compétence. Après avoir déclaré, il y a quelques jours qu’il fallait revoir toute la stratégie industrielle du pays, le voilà qu’il dresse un bilan bien modeste tableau de l’investissement étranger.

"Seuls 360 projets ont été réalisés en dix ans", a t-il reconnu ce matin sur les ondes de la radio Chaîne III, reprenant les chiffres de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) sur la période 2002–2012. "Nous avons identifié et recensé les projets. Les mesures de la Loi de finances complémentaire de 2009 interviennent en fin de période. Le pourcentage de l’investissement direct étranger représentait 1,4 % de l’ensemble des investissements réalisés en Algérie durant la période 2002-2012 ", a annoncé le ministre, comme si cette maigre moisson n’était pas la sienne.

En effet, ce bilan fait ressortir que 25 .015 projets ont été exécutés durant cette période mais que seulement 360 ont pu être réalisés dans les faits. Pourquoi ? M Benmeradi est resté vague dans son propos tentant simplement de faire croire que les mesures prises par les pouvoirs publics n’ont pas influé sur l’afflux des investissements étrangers. Ainsi, la règle du 51/49 introduite dans la Loi de finances complémentaire 2009, n’était pas à l’origine de la frilosité des investisseurs étrangers de venir en Algérie.

Il en veut pour preuve que "depuis l’entrée en vigueur de cette règle en 2009, des dizaines de partenariats ont été faits entre entreprises algériennes et investisseurs étrangers".

Feu sur le FCE

Mais à défaut d’identifier ce qui ne marche pas dans la "stratégie", le ministre a préféré s’en prendre aux opérateurs économiques, notamment le Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui a consacré son réquisitoire sur justement la règle du 51/49.

"Je ne comprend pas la position exprimée par le Forum des chefs d’entreprises sur cette question. Il n’y a aucune limitation à l’investissement national. Les conditions édictées sont destinées aux étrangers. Dire que cette condition empêche le capital international de venir investir en Algérie est erroné, les chiffres sont là et contredisent cette affirmation ". Dixit Benmeradi.

Benmeradi propose des pétrodollars…

Le Forum avait pointé lors de sa conférence sur l’économie hors hydrocarbures la règle du 51/49 qu’il a trouvé "trop rigide", et a souhaité qu’elle ne soit pas appliquée aux "secteurs stratégiques".

Benmeradi répond sec : "C’est un faux débat (…) Nous avons ouvert notre économie en 2000. Et la seule chose qui a augmenté, après dix ans, est l’importation". Une pique assassine à certains membres du FCE qui n’arrêtent pas de se plaindre alors qu’ils ne font que dans l’import…import.

Comment faire alors pour attirer les investisseurs étrangers ? Le ministre de l’Investissement qui n’a visiblement aucune solution, compte sur les pétrodollars algériens pour appâter les étrangers. "Le gouvernement veut profiter de l’opportunité que lui donne son programme de dépense publique pour obliger les étrangers à investir et non pas à nous vendre des produits.

Pas sûr que cette façon de faire puisse pousser les étrangers à investir durablement en Algérie. Les étrangers ne sont intéressés que par des contrats juteux et non pas par des projets d’investissement concrets de création de richesse.

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