mercredi 28 mars 2012

Le directeur régional de l’agence de développement social, à « Réflexion

L’ADS : UN OUTIL D’EQUILIBRAGE ET D’ACCOMPAGNEMENT
La jeunesse algérienne représente 70% de la population. Ce potentiel important exprime l’ampleur des besoins de cette tranche d’âge qui est dans sa majorité demanderesse d’emplois. Or, Le taux de chômage officiel en Algérie serait d’environ 10% selon l’ONS mais de plus de 15% pour des économistes indépendants. Le chômage ; selon une estimation arrêtée au 4e trimestre 2010 par l’Office national des statistiques (ONS), touche principalement les jeunes.



Le taux de chômage des jeunes (16-24 ans) atteint 21,5%, soit près d’un jeune actif sur cinq, alors que celui des adultes (25 ans et plus) s'établit à 7,1%, note l'Office national des statistiques (ONS), qui précise que  21,3% des chômeurs ont moins de 25 ans, près de trois chômeurs sur quatre sont âgés de moins de 30 ans et 86,7% ne dépassent pas 35 ans, comme mentionné dans  le rapport de la Banque mondiale de l’année 2010. En effet, sur les 120 000 diplômés qui quittent chaque année les bancs des universités du pays, 50 000 jeunes se retrouvent sans travail, soit 40%.  Face à ces chiffres alarmants, l’Etat  et tous les acteurs concernés sont placés devant un grand défi, celui de concevoir une politique salariale pouvant réduire ce taux important de chômage et offrir une égalité de chances à ces jeunes diplômés ou pas.

L’ADS, un instrument d’équilibre
L’urgence étant d’évaluer à leur juste ampleur, les besoins professionnels et attentes des jeunes. Plusieurs acteurs doivent contribuer à cet effort d’identification et de mise en œuvre de la politique salariale. L’étude réalisée en 2010 par l’ONS ; révèle que la  proportion des jeunes chômeurs sur le total des chômeurs est de 43,2%, plus de 25% des jeunes de 15 à 24 ans ne sont ni scolarisés ni intégrés dans la force de travail. 72% des demandeurs d'emploi sont âgés de moins de 30 ans. Cette étude montre également que le “chômage touche davantage les universitaires et plus particulièrement les diplômés : alors que le taux de chômage parmi la population n’ayant aucun diplôme est estimé à 7,3%, celui des diplômés de l’enseignement supérieur atteint 21,4%. Sur les 120 000 diplômés qui quittent chaque année les bancs des universités du pays, 50 000 jeunes se retrouvent sans travail.
Ils n’arrivent pas à s’intégrer dans la société, rencontrent même des difficultés à trouver un travail. Pour tenter de répondre à  ces besoins grandissants de cette jeune population, le gouvernement a mis  en œuvre un plan d’action (2010-2014) pour créer les conditions d’une dynamique de développement. Plusieurs acteurs interviennent au profit de la jeunesse dont différents ministères mais aussi des structures d’appui telles l’ANSEJ, l’ANGEM, l’ANEM, la CNAC et l’ADS. Si les précédentes agences citées sont connues des jeunes, l’ADS (Agence de développement social) reste la moins connue de la jeunesse.
Pour cela le journal « Réflexion » a jugé opportun d’inviter dans ses locaux, le Directeur Régional de cette agence M.Bouchefer Djamel afin de nous éclairer sur les missions et champs d’intervention dans le cadre du traitement du chômage et de la précarité. M.Bouchefer nous dira que l’ADS a été créée en 1996 par décret exécutif pour renforcer le dispositif en matière d’action sociale. Elle jouit de l’autonomie financière et administrative et est placée sous la tutelle du ministère de la solidarité nationale et de la famille.  Elle se déploie  à travers plusieurs wilayas grâce à ces onze antennes. L’antenne régionale de Mostaganem couvre les wilayas de Mostaganem, Oran, Relizane, Mascara et Chlef.
«  L’objectif de la direction Générale est de créer une antenne par Wilaya pour assurer la proximité » souligne M.Bouchefer. L’ADS a pour mission la promotion, la sélection et le financement  d’actions en faveur des démunis, des projets ou travaux employant une main d’œuvre importante en nombre, finance le développement des micro-entreprises.

Les multiples missions de l’ADS
Le programme de l’ADS s’articule autour de huit axes qui se résument comme suit :
A/ Le filet social  visant les personnes sans ressources: Il englobe deux programmes :
1-    L’allocation forfaitaire de solidarité (AFS) , il s’agit des 3000 DA/mois versés  à des populations défavorisées et inaptes au travail
2-    L’indemnité pour activité d’intérêt général (IAIG). Ce programme s’emploie à intégrer des catégories sociales démunies dans des chantiers d’activités d’intérêt général moyennant une indemnité de 3000DA/mois.
B/l’appui au filet social : il est axé sur :
1-    L’éveil communautaire et l’action de proximité : ce programme consiste en la réalisation de petits projets d’infrastructures de base identifiés par les populations elles mêmes selon leurs besoins prioritaires  locaux.
Cette  démarche vise l’implication de la population dans la réalisation d’un projet qui lui soit utile afin que l’agence acquière son adhésion et assure ainsi la sauvegarde de l’ouvrage réalisé en commun. Derrière ce travail, l’objectif visé est celui de susciter l’éveil communautaire des populations démunies et l’amélioration de leurs conditions de vie. Ils sont aidés dans ce travail par des cellules de proximité  et solidarité(CSP) mobilisées par l’ADS, composées d’équipes pluridisciplinaires de quatre membres (sociologues, psychologue, médecin et assistant social).
2-    Le dispositif d’emploi d’attente qui s’articule sur trois axes : les TUP HIMO (travaux d’utilité publique à haute intensité de main d’œuvre. Ce programme est conçu dans l’objectif de faire émerger et développer le tâcheronnat et la micro entreprise. Il n’est exigé aucune qualification spécifique ni expérience de la part des chômeurs, demandeurs de ces emplois qui touchent à des réparations  de réseaux d’AEP, et assainissement, le reboisement etc..ce ne cependant pas des emplois permanents, mais une transition vers une éventuelle promotion.
C/le programme d’insertion des diplômés « PID » : il s’intéresse à l’insertion  dans le marché du travail, des jeunes diplômés des universités et des instituts de formation professionnelle. Les bénéficiaires de ce dispositif peuvent toucher une indemnité mensuelle de 25 000dinars lorsqu’ils s’inscrivent à une formation.
D/ le dispositif d’activité d’insertion sociale « DAIS » : il consiste à placer les jeunes (de18-40 ans) chômeurs sans qualification  dans des postes d’emploi temporaires liés au développement local. Les bénéficiaires peuvent  suivre une formation compatible avec les taches qui leur incombent.

L’ADS prend en charge des enfants atteints de maladies incurables
L’ADS réfléchit à  la mise en œuvre d’outils en vue de la prise en charge des enfants atteints de maladies incurables. Plusieurs personnes souffrant de multiples handicaps, dont : les déficients mentaux, les handicapés moteurs, les trisomiques, les non voyants et autres catégories bénéficient en majorité de l’aide sociale.
Les cellules de proximité font un travail de font auprès des familles afin de recenser les besoins de cette catégorie de population en difficulté nous confie le directeur régional de l’ADS. Ace propos, il nous dira que l’agence vient de prendre en charge de l’équipement avec toutes les commodités de la salle de sport réalisée à Mostaganem au profit des personnes atteintes de trisomie. Il y a lieu de signaler que toutes ces activités sont mises en œuvre par la DASS.  Il faut saluer aussi le travail des agents de l’action sociale qui se trouvent au niveau des communes pour être à l’écoute  de tous ces jeunes qui vivent dans leur majorité dans la précarité. Pour conclure M.Bouchefer Djamel persiste à dire que «  l’ADS tend la main aux collectivités locales » et d’ajouter que  pour être convaincante, tous les acteurs du social doivent «  aimer le social » une expression souvent employée par le directeur général de L’ADS M. Rachedi Med Fouad. Malgré tous les efforts consentis pour lutter contre la précarité, l’ADS et tous les autres intervenants, pouvoirs publics et différents dispositifs ont du pain sur la blanche en matière de création d’emplois stables et durables ce qui épargnerait aux jeunes beaucoup de stress lié à leur situation professionnelle.  Le défi est grand, l’enjeu est important car il s’agit rappelons-le de 70 % de la population qui a besoin de vivre dignement.  

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