mardi 6 mars 2012

Jeunesse : les propositions des candidats à la Présidentielle Française

Paris Match a demandé aux principaux candidats à l'élection présidentielle quelle serait leur première mesure en faveur de la jeunesse et a publié le 3 mars leurs réponses sur son site. Une bonne synthèse des propositions et des visions des uns et des autres.

François Bayrou : « Je supprimerai les cautions de logement. On sait à quel point il est difficile pour les étudiants, ou même les jeunes actifs, de trouver un premier logement. Les garanties financières qui leur sont demandées sont telles qu'ils rencontrent les pires difficultés pour se loger. La première mesure concrète que je mettrai en œuvre, c'est la création d'une mutuelle logement, d'initiative publique, chargée de couvrir les risques locatifs et de remplacer toutes les cautions en garantissant contre tous les risques d'impayés ou de dégradation. Elle se substituera au propriétaire lorsqu'il s'agira de rechercher les responsabilités et ne permettra pas de faire n'importe quoi, mais garantira à tous que les fautes de quelques-uns ne pénalisent plus l'ensemble.Je lancerai également un grand plan Santé. Les élèves français sont les plus frappés d'Europe par les addictions au cannabis, à l'alcool, par un certain nombre de comportements à risques. Une mobilisation, notamment avec les étudiants en médecine, dans tous les établissements de l'enseignement secondaire, sera bienvenue et urgente pour lutter contre elles. »

François Hollande : « J'ai souhaité placer la jeunesse au cœur de mon projet pour la France. Il ne s'agit pas là d'un slogan, mais d'une conviction : notre société ne laisse pas à la jeunesse la place qui devrait être la sienne. Mon premier combat pour elle sera donc celui de l'emploi. J'engagerai, dès l'été, la création des emplois d'avenir qui permettront à 150 000 jeunes de mettre le pied à l'étrier, pour une large part dans les quartiers populaires et les zones rurales défavorisés. Je lancerai le contrat de génération, qui favorisera l'embauche en CDI d'un jeune, tout en œuvrant au maintien d'un senior dans l'emploi. J'augmenterai les cotisations pour les entreprises abusant des contrats précaires, et j'encadrerai strictement les stages. J'ai une grande espérance que je veux vous faire partager : offrir à la génération qui vient une vie meilleure que la nôtre. La priorité que j'ai donnée à l'école de la République et à sa refondation s'inscrit également dans cet objectif. »

Eva Joly : « J'organiserai un Grenelle de la jeunesse, chargé de donner corps à ce but : "Un jeune, un objectif, un revenu." Les jeunes sont tellement nombreux au chômage, à cumuler des emplois précaires, des stages sous-rémunérés. Beaucoup doutent de leur avenir. Mais ils aspirent à l'autonomie, à reprendre leur vie en main. Je ne veux plus qu'il y ait un jeune sans projet, sans solution : étude, formation professionnelle, service civique, mobilité européenne... Je pense en particulier aux 150 000 jeunes qui, chaque année, sortent sans diplôme du système scolaire. Ils ont droit à une deuxième chance, une troisième, une quatrième ! Avec l'aide des régions, l'Etat proposera une solution d'avenir à chacun. Un jeune, un projet. Mais ce n'est pas tout : chaque jeune doit avoir les moyens de construire son parcours et sa propre vie. C'est pourquoi je propose un revenu d'autonomie, sous la forme, par exemple, d'un revenu mensuel de 600 euros pour les jeunes en difficulté d'insertion. »

Marine Le Pen : « Ma priorité est de rétablir les conditions de l'égalité des chances pour nos jeunes. La France fonctionne beaucoup trop aux réseaux, au "piston", pour le dire trivialement. Ce sont, bien sûr, nos jeunes issus des milieux défavorisés et d'une classe moyenne qui tombe qui en pâtissent le plus. Il faut donc agir très tôt pour rétablir la méritocratie, notamment dès le stage, qui représente souvent la première ligne du CV. Je ­demanderai ainsi aux établissements scolaires et universitaires de proposer aux jeunes une liste de stages, dès la troisième et jusqu'à l'enseignement supérieur, en partenariat avec les services de l'Etat et les collectivités territoriales. La situation actuelle est anormale : elle oblige les élèves à trouver eux-mêmes leur stage, au détriment de ceux dont les parents n'ont pas un carnet d'adresses suffisamment étoffé. Remis à égalité, chaque jeune fera valoir ses talents au cours du stage. C'est bien là-dessus, et non sur les relations familiales, qu'il doit être jugé. »

Jean-Luc Mélenchon : « L'abolition du précariat est en tête des priorités du Front de gauche. Les jeunes en bénéficieront en premier : titularisation des précaires des fonctions publiques, limitation drastique des contrats précaires dans les entreprises, strict encadrement des stages. Nous proposons aussi de garantir un remboursement à 100 % des dépenses de santé et de faire baisser les loyers par la loi. Dans l'éducation, il faudra reconstruire ce que M. Sarkozy a détruit : recréer les postes d'enseignants supprimés, abroger la loi LRU qui marchandise l'université. Et il faut un horizon ambitieux. Nous instaurerons la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans et nous ferons de l'enseignement professionnel public une priorité d'excellence. L'élévation de la qualification est un levier d'émancipation des jeunes et un immense enjeu industriel pour que le pays relève le défi de la transition écologique. »

Nicolas Sarkozy : « Les jeunes ne demandent qu'une chose : qu'on leur fasse confiance, qu'on leur donne les moyens de se réaliser. Le dernier service à leur rendre, c'est de les enfermer dans la dépendance vis-à-vis des adultes - par des systèmes, plus ou moins sophistiqués, de subventions ou d'allocations... Plutôt que de les occuper à de faux emplois qui les éloignent davantage encore du marché du travail, je préfère les préparer à de vrais métiers en développant considérablement l'alternance. Il faut aussi leur permettre de s'engager au service de l'intérêt général, en développant le service civique, qui permettra cette année à 25 000 jeunes de s'engager pour une cause. Je ferai de l'éducation la priorité de mon second quinquennat. A l'université, nous tirerons les bénéfices des réformes réalisées au service des étudiants : meilleur encadrement en licence, nouveaux campus, et bien sûr autonomie des universités qui leur permet de se positionner au meilleur niveau de la compétition des savoirs et de l'intelligence. »

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