samedi 21 avril 2012

Alain Juppé : «La révision de l’accord de 1968, ce n’est pas un diktat »

«Les relations avec l’Algérie sont bonnes. On sait ce que sont les relations franco-algériennes, elles sont épidermiques», a déclaré Alain Juppé à la faveur d’une rencontre avec la presse étrangère, hier matin, à trois jours du 1er tour de l’élection présidentielle.


Interrogé par El Watan Week-end sur la volonté exprimée par Nicolas Sarkozy de revenir sur l’accord bilatéral de 1968 sur la circulation des personnes et le droit de séjour, le ministre français des Affaires étrangères a déclaré : «On le renégociera ensemble. Ce n’est pas un diktat.» La réponse à cette question et celle de la question suivante restent diplomatiques. Nicolas Sarkozy a déclaré, vendredi 13 avril, alors qu’il était interviewé sur la chaîne i-Télé, vouloir, s’il est élu, renégocier un certain nombre d’accords sur l’immigration passés avec des «pays amis» ou «voisins», notamment l’Algérie. «Cinquante ans de décolonisation, il est temps de mettre les choses à plat», a-t-il indiqué. Une renégociation qui participerait, selon lui, à atteindre son objectif de «diviser par deux» les flux migratoires.

En matière de titre de séjour, selon les derniers chiffres officiels français, avec 24 000 titres délivrés – dont plus de 16 000 pour motifs familiaux –, les Algériens ont été le plus gros contingent d’étrangers à accéder au territoire français, en 2010, rapporte Le Monde. Et de citer l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), selon lequel ils représentaient aussi, en 2008, avec plus de 700 000 personnes recensées, la part la plus grande des 5,3 millions d’immigrés vivant dans l’Hexagone. Sur les divergences d’approche entre Paris et Alger, et la situation au Sahel, Alain Juppé a estimé qu’«il n’y a pas de divergences de fond entre Paris et Alger, il y a un péril terroriste de fond». Il a soutenu qu’au Mali, les Touareg ne sont pas directement responsables de l’instabilité que connaît ce pays depuis quelques semaines.

Et de rappeler l’accord d’Alger de 2006 qui n’a pas été respecté par le gouvernement malien. Lutter contre le terrorisme requiert une «action collective», a-t-il souligné. «Comment la mettre en place ?» «La France souhaite que les pays de la région» y participent pleinement. «Le Mali ne l’a pas fait, le Niger et la Maurétanie y ont contribué. L’Algérie, qui a souffert de près du terrorisme, a tout à fait un rôle prééminent à jouer.»

Nadjia Bouzeghrane
ElWatan

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire