vendredi 27 avril 2012

LE GRAND MAGHREB ARABE DOIT SE CONSTRUIRE PAR LE «BAS» L'Union imposée par le haut est un «échec»


«Le Maghreb est une évidence», déclare la directrice de Nessma TV.
Deux journées de rencontre seront-elles suffisantes pour embrasser les nombreuses difficultés auxquelles fait face la construction d'une Union du Maghreb arabe (UMA)? Karim Mahmoudi, président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité, (Ccfc-Maghreb), qui a expliqué les raisons de la création de cette association, avait déclaré «On a fait un constat: l'UMA imposée par le haut est un échec.»
Cette rencontre est un défi qu'a relevé l'Association maghrébine pour la promotion des relations économiques et financières dénommée «Maghreb +», qui a su rassembler nombre de grosses pointures économiques et autres cadres activant au sein des rouages économiques maghrébins ou du moins qui contribuent étroitement avec espoir à la construction du Grand Maghreb arabe auquel ils y croient.
En atteste la présence à cette rencontre qui s'est déroulée mardi et mercredi dernier à Alger au bureau de Maître Karim Mahmoudi, du président de l'Institut international de management d'Alger (Insim), Abdelhak Lamiri, de la directrice de la chaîne de télévision tunisienne privée Nessma TV, Linda Khalfa, accompagnée de son P-DG Nabil Karoui, ou encore du P-DG et responsable de la publication du groupe El Khabar et autres personnalités de renom activant dans les médias. Sans oublier la présence de quelques ambassadeurs ou de leurs représentants qui ont été conviés à ce rendez-vous économique.
Brandissant une réflexion de l'un de ses professeurs américains, «Il n'y a pas de pays sous-développés, mais des pays sous-gérés», Lamiri a estimé qu'il faut «orienter les ressources vers une économie positive.» Techniquement, on fait progresser les choses mais politiquement, a-t-il regretté, «les choses ne bougent, ni avancent.» Il a cité la pléthore de services chargés de l'économie du pays disséminés dans divers ministères du secteur qui emploient une multitude de compétences constituées de plusieurs «cerveaux» qui «pondent» parfois des décisions contradictoires au lieu de disposer d'un seul «cerveau» pour mieux piloter l'économie du pays.
Pour le Maghreb, il pense qu'il faut occulter les problèmes politiques en multipliant les échanges économiques et culturels sans pour autant parler du «Maghreb» évitant ainsi d'induire forcément des questions politiques. Il est impératif pour lui, de construire le Maghreb par le bas en jouant «gagnant-gagnant».
La directrice de Nessma TV, Linda Khalfa, pour laquelle «le Maghreb est une évidence», l'a rejoint dans ses propos en appuyant l'idée que le Maghreb doit se construire par le bas, par un brassage de la population maghrébine qui est unifiée par une histoire et un héritage communs. Elle a développé l'attitude du consommateur téléspectateur maghrébin qui «zappe les programmes d'ailleurs et qui ne se retrouve nulle part, ni dans les canaux de télévision européens, ni moyen-orientaux, ni même nationaux car ceux-ci usent d'une langue arabe qui n'est usitée ni en famille, ni dans la rue, ni dans la cour de l'école...» A Nessma TV «on a inventé une sorte de langue «espéranto» qui relie les pays du Maghreb. Aussi, a-t-elle souligné, «le Maghreb ne peut (et doit) se construire que par le bas».
Il est clair, selon un intervenant, que l'Association ne va pas se substituer aux pouvoirs publics «Nous sommes des partenaires» a-t-il clamé en regrettant que le secteur du tourisme ne joue pas le jeu et de conclure que «beaucoup d'Algériens se rendent en Tunisie (3 millions en 2011) et aussi au Maroc mais la réciprocité n'est guère évidente.»
Abdelkrim AMARNI 

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