samedi 21 avril 2012

La lutte contre le chômage au MENA dépend de la réglementation économique et de la gouvernance (BM)


La Banque mondiale a indiqué jeudi que la création de l’emploi dans la région Moyen-Orient et Afrique du nord (MENA) dépendait essentiellement de la réglementation régissant les activités économiques et commerciales et de la bonne gouvernance.
’’Trois moyens d’actions sont essentiels pour créer de l’emploi durable dans la région MENA : gestion macroéconomique prudente, réglementation judicieuse de l’activité économique et bonne gouvernance’’, a souligné dans une conférence de presse Caroline Freund, Economiste en chef pour la région MENA auprès de la BM lors de la présentation d’un rapport intitulé ’’Moyen-Orient et Afrique du Nord : la solution miracle pour l’emploi’’.
La BM présente ainsi une analyse détaillée de l’évolution récente de la situation économique dans cette région mais consacre aussi une section entière au grand défi à relever qu’est la création d’emplois. Alors que plus de 25 % des jeunes sont au chômage dans la région MENA, ’’il est plus urgent que jamais de s’attaquer à un problème chronique qui freine le développement de la région’’, note-t-elle.
Les auteurs du rapport examinent les exemples de pays des autres régions du monde qui ont connu des ’’miracles’’ en matière de création de l’emploi au cours des trente dernières années, ainsi que les facteurs à l’origine de ces succès, qu’ils définissent comme une réduction substantielle et durable du chômage.
’’Bien que ces miracles soient moins nombreux dans la région MENA, ils sont relativement fréquents ailleurs et s’accompagnent d’un recul sensible du chômage’’, souligne Mme Freund. Dans ce sens, cette institution financière internationale recense les mesures qui pourraient aider les pays de la région à lutter efficacement contre le chômage.
Selon elle, ceux dotés d’un meilleur cadre réglementaire ont beaucoup plus chances d’y parvenir, en citant une gestion macroéconomique prudente, une réglementation judicieuse de l’activité économique et la bonne gouvernance. ’’Une bonne réglementation offre un double avantage pour la création d’emplois’’, explique-t-elle.
’’Notre tour d’horizon des pays qui ont connu un miracle de l’emploi montre qu’une bonne réglementation est associée à un taux de chômage moins élevé en moyenne, et offre de meilleures perspectives de création d’emplois durables lorsque le chômage est élevé’’, constate-t-elle. Les réglementations et les politiques commerciales qui encouragent les échanges sont un ’’puissant catalyseur’’ de la création d’emplois, ajoute Mme Freund, en soulignant toutefois que la formulation et l’application des règles sont indissociables d’une bonne gouvernance.
’’Pour que la réglementation des affaires contribue à la création d’emplois, il ne suffit pas de promulguer des règles, encore faut-il qu’elles soient strictement appliquées dans la pratique’’, insiste-t-elle. Elle conclut, ainsi, que la solution au problème de l’emploi dans la région MENA passe par une bonne gouvernance, l’amélioration de la réglementation et sa stricte application.
S’agissant des perspectives de croissance dans la région MENA, elle table sur une croissance globale de 4,8 % en 2012, contre 3 % en 2011, citant ce rapport de la BM.
Pour cette institution, les perspectives macroéconomiques ’’dépendent de l’évolution de la situation politique dans la région et ailleurs’’. En effet, explique la BM, les risques sont multiples, compte tenu de la diversité des économies au niveau régional, notamment dans les pays importateurs de pétrole, et au niveau mondial à travers les incertitudes au sujet des transitions politiques, l’évolution des prix pétroliers, les vulnérabilités macroéconomiques à l’échelon national et mondial, et les tensions géopolitiques.
Les pays importateurs de pétrole, notamment ceux qui sortent d’une crise politique, restent vulnérables, selon elle. A ce propos, elle précise que leurs primes de risque augmentent, leurs réserves de change ont fondu et ils ont de plus en plus de difficultés à financer leur déficit budgétaire et le déficit de leur compte courant.
Les pays qui sont des importateurs nets de pétrole seront durement touchés par la hausse des cours, et ceux qui ont des liens étroits avec l’UE se ressentiront du ralentissement de la croissance attendu dans la zone euro. En revanche, les pays importateurs ayant des liens avec le Conseil de coopération du Golfe bénéficieront de la croissance forte dans les pays membres du CCG grâce aux échanges commerciaux, à l’investissement et aux envois de fonds, estime la BM.
Pour Mme Freund, ’’la région MENA connaîtra une croissance à deux vitesses en 2012’’. Selon elle, l’‘incertitude qui pèse sur la situation politique de certains pays et l’évolution de l’économie mondiale, notamment la flambée des cours du pétrole brut et le ralentissement de l’activité économique dans la zone euro, posent des défis de taille pour les pays importateurs de pétrole, alors que la hausse des prix pétroliers élargit les possibilités des pays exportateurs".
APS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire