L’Union européenne (UE), dirigeants et pays membres, veut développer et approfondir ses relations avec l’Algérie, qui sont, selon le nouvel ambassadeur, chef de la délégation de l’UE à Alger, M. Marek Skolil, «déjà étroites». La mise en œuvre de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE a acquis une «intensité énorme dans sa dynamique», de l’avis de l’ex- représentante de l’Union européenne,
Mme Laura Baeza. Une dynamique traduite par la multiplication de visites de hauts responsables européens en Algérie. Ces visites ont permis d’instaurer un nouvel esprit, plus positif entre les deux parties et de faire avancer plusieurs dossiers, notamment en ce qui concerne la participation de l’Algérie à la nouvelle politique européenne de voisinage renouvelée et le mémorandum d’entente sur l’énergie. Les deux parties sont ainsi passées d’une situation où il y avait même quelques différends commerciaux, à une étape de négociation d’un plan d’action de la politique européenne de voisinage, ce qui est vraiment, selon Mme Baeza, «un changement radical». Depuis 2004, avec le lancement de l’Instrument européen de voisinage et de partenariat (Ievp), l’Algérie bénéficie de nouveaux instruments de mise en œuvre des actions de partenariat, tels que les jumelages institutionnels et les échanges d’informations entre institutions (Taiex) auxquels se sont ajoutés, à partir de 2012, les projets Sigma (appui à l’amélioration de la gouvernance et de la gestion administrative). Le programme d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’association (P3A), doté d’une première allocation de 10 millions d’euros, a été justement mis en place pour tirer profit de ces nouveaux instruments. Sa gestion administrative et financière ainsi que sa coordination technique est assurée par une Unité de gestion du programme (UGP), gérée par P3A. Il remplace le programme Meda, en place depuis 2007. Il vise le rapprochement du cadre législatif et réglementaire algérien avec celui de l’UE, le renforcement du partenariat entre les institutions algériennes et européennes et des capacités des administrations algériennes.Le programme vise également l’analyse des difficultés liées au processus de mise en œuvre de l’Accord d’association.Le programme en question, dont la première phase s’est étalée jusqu’en décembre 2011, a prévu des actions d’assistance technique et d’expertise ainsi que des outils de travail nécessaires à la concrétisation des objectifs de l’Accord. Une première phase qui aura permis de dynamiser la coopération interinstitutionnelle entre administrations publiques algériennes et européennes. Aussi, cinq projets de jumelage lancés en janvier 2011, pour une durée de dix-huit mois, ont permis aux secteurs du commerce, de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, des finances, de l’artisanat et de l’eau de bénéficier des prestations du programme dans le cadre de partenariats avec au moins cinq pays, à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique et l’Espagne. Ces projets concernent la mise en œuvre efficiente des règles de concurrence, dont les bénéficiaires sont le ministère du Commerce et le Conseil de la concurrence, la poursuite du processus d’amélioration des relations de l’administration fiscale avec les contribuables, projet dont a bénéficié la direction générale des impôts (ministère des Finances), le renforcement de l’infrastructure-qualité dans le cadre de la préparation et de la mise en œuvre d`un Acaa au profit du ministère de l’Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la Promotion de l’investissement, le renforcement de la capacité de l’Algérienne des eaux à améliorer la qualité de l’eau distribuée par ses réseaux au profit de l’ADE et le renforcement institutionnel de l’Anart (Agence nationale de l’artisanat traditionnel) et des institutions publiques et professionnelles chargées de promouvoir l’artisanat traditionnel.Au titre des opérations Taiex, 63 missions ont été réalisées, dont 10 séminaires et 8 visites d’études.
Le P3A entame sa 2e phase
La deuxième phase du P3A a été lancée en mars 2012, pour une durée de 6 ans. Une convention de financement a été signée entre les deux parties afin de prendre le relais dans le financement des activités du programme. Cette convention porte sur un financement de 30 millions d’euros, dont 29 millions d’euros provenant de l’UE et 1 million représentant la participation algérienne.Au titre du P3A (II), deux contrats de jumelages institutionnels ont été signés, au cours du troisième trimestre 2012, entre la délégation de l’Union européenne en Algérie et l’Unité de gestion du P3A (UGP3A).Le premier, d’une valeur de 1,14 million d’euros, porte sur le renforcement des capacités du Centre national de recherche pour le développement de la pêche et de l’aquaculture (Cndpa), alors que le second, doté d’un budget de 1,17 million d’euros, porte sur un appui au ministère de l’Agriculture et du Développement rural pour le développement de l’Observatoire des filières agricoles et agroalimentaires au sein de l’Institut national de la recherche agronomique (Inraa).
Selon le directeur du P3A, Abdelaziz Guend, un autre contrat de jumelage au profit de la direction de l’aviation civile et de la météorologie (Dacm) du ministère des Transports est «en phase finale de négociation».D’après les précisions de M. Guend, le budget prévisionnel de ce projet de jumelage est de 1,45 million d’euros, pour une durée de 24 mois.Des appels d’offres pour deux autres projets de jumelages institutionnels en Algérie ont été, également, lancés par la Commission européenne (CE). La phase d’évaluation des offres interviendra dans les semaines à venir pour identifier les institutions européennes partenaires.Ces projets concernent le renforcement des structures, compétences et pouvoirs de la Creg en tant qu’autorité nationale de régulation, le renforcement des structures et du fonctionnement du Centre de recherche juridique et judiciaire pour mieux légiférer. Le jumelage «Artisanat» a été clôturé jeudi dernier, alors que le jumelage «Concurrence» a été prorogé de 4 mois.Selon M. Francisco Fernandez Nunez, chef de l’équipe d’experts du P3A, plusieurs autres thèmes ont été identifiés pour de nouveaux projets de jumelages.«Les bénéficiaires seront les ministères de l’Agriculture, de l’Environnement et l’organisme algérien d’accréditation Algerac», a-t-il récemment, précisé.Concernant les actions menées dans le cadre de l’instrument Taiex, trois opérations ont été réalisées durant le 3e trimestre 2012 et sept nouvelles requêtes pour d’autres opérations Taiex ont été validées par la CE.Une troisième phase du programme d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’association Algérie-UE (P3A) est d’ores et déjà envisagée.«Les négociations sur les modalités de mise en œuvre de cette troisième phase se poursuivent toujours entre les autorités algériennes et l’Union européenne (UE)», a affirmé M. Guend.
B. A
La Tribune
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