mardi 14 février 2012

CONSTRUCTION DU MAGHREB, LUTTE ANTITERRORISTE, COOPÉRATION ÉCONOMIQUE... Tous les chemins mènent à Alger


Le Maghreb, une Union qui se fait désirer
«El Mahroussa», la bien-gardée, a accueilli depuis la fin du mois d'octobre 2011 les présidents mauritanien, malien et tunisien ainsi que le nouveau chef de la diplomatie marocaine...
La capitale algérienne tisse de nouveaux rapports avec ses voisins. Sécurité des frontières, lutte contre le terrorisme, trafic d'armes et de drogue, immigration clandestine, échanges commerciaux...ont été et seront au menu des discussions.
Les révoltes qui ont soufflé sur l'Afrique du Nord en général et le Maghreb en particulier, ont balayé des régimes autoritaires qui, pour certains, ont régné sans partage pendant plus de quarante ans (Libye...) et redessiné une nouvelle carte politique. Des pays comme le Maroc et l'Algérie secoués par de violentes émeutes ont mis en chantier de profondes réformes qui doivent apporter plus de démocratie et de justice sociale. Les Algériens ont rendez-vous le 10 mai 2012 avec les urnes pour choisir les représentants qui doivent siéger au sein de l'Assemblée nationale et connaître leur futur gouvernement. Un rendez-vous majeur qui n'a pas figé les relations internationales et bilatérales. Les islamistes, grands vainqueurs des élections législatives en Tunisie et au Maroc, tentent d'imprimer une cadence plus soutenue pour faire sortir de leur hibernation certains grands projets, à l'instar de l'édification de l'UMA. La capitale algérienne qui a vu défiler du beau monde semble incontournable. «El Mahroussa», la bien-gardée, a accueilli depuis la fin du mois d'octobre 2011 les présidents mauritanien, malien et tunisien ainsi que le nouveau chef de la diplomatie marocaine... L'Algérie, qui figure dans le «Top 5» des pays producteurs de gaz, tire l'essentiel de ses revenus de ses exportations en hydrocarbures qui lui ont permis de disposer aujourd'hui (en pleine crise économique mondiale et de la dette européenne, qui menacent de mettre à genoux des pays comme l'Espagne, l'Italie et même la France) d'un matelas financier de 176 milliards de dollars. Ce qui fait d'elle, en ces moments de disette, une destination prisée tout en la propulsant au rang de puissance économique régionale incontestable. Le rôle de locomotive d'une économie régionale qui reste cependant à construire devrait lui être dévolu. Tout le monde y a à gagner, à commencer par l'Algérie qui doit diversifier son économie, développer son agriculture, pour atteindre l'autosuffisance alimentaire et surtout réduire sa facture des importations qui a atteint un niveau historique à plus de 45 milliards de dollars. La visite effectuée par le ministre marocain des Affaires étrangères est aussi à situer dans cette optique. Elle est venue conforter celle du ministre marocain de l'Agriculture, M.Akhannouch, qui a eu lieu en novembre 2011 et de tout un processus de coopération enclenché depuis le début de l'année dernière. «Pour nous, c'est un grand événement que de participer à ce salon. Cela fait partie d'un processus que nous avons développé ensemble... Les contacts, qui vont se faire durant cette manifestation, permettront de renforcer les échanges en vue de mieux nourrir notre région», avait déclaré Aziz Akhannouch, dont le pays était l'invité d'honneur du 7e Salon international de l'Agriculture d'Alger. La normalisation des relations algéro-marocaines doit passer par la construction de l'UMA. C'est l'objectif de la visite du président tunisien qui a atterri, hier, à Alger pour un séjour de deux jours. Elle offrirait une «opportunité de concertation sur le processus de construction de l'UMA», a indiqué samedi un communiqué de la présidence (algérienne, Ndlr). «Le renforcement des relations bilatérales entre les pays de la région est le meilleur moyen de réaliser la complémentarité et l'intégration maghrébines», avait précisé une source diplomatique nationale. Les économies marocaine et tunisienne ont prouvé leur savoir-faire dans les domaines agricole et touristique: des secteurs peu performants de l'économie nationale. La destination Algérie est aussi devenue une escale incontournable dans le cadre de la lutte antiterroriste et de la sécurité au Sahel. Le conflit libyen s'est accompagné par une prolifération d'armes de guerre lourdes, circulant librement. Une aubaine pour les groupes de la branche d'Al Qaîda au Maghreb qui menacent sérieusement la stabilité de la région. Une recrudescence des enlèvements de ressortissants occidentaux, qui demeure leur fonds de commerce (demandes de rançons), est à craindre. La visite du président malien Amadou Toumani Touré, effectuée à la fin du mois d'octobre 2011, a eu pour but de «raffermir davantage les relations algéro-maliennes et de poser les bases d'une coopération bilatérale et régionale plus solide, capable de lutter efficacement contre le terrorisme», avait-on indiqué de source diplomatique algérienne. Un communiqué dans la même veine a sanctionné la fin de la visite du président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, qui était l'hôte du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, entre le 10 et le 13 décembre 2011. «Les deux chefs d'Etat ont, à cet effet, souligné que la stratégie régionale adoptée par l'Algérie et la Mauritanie avec leurs partenaires dans les pays du Sahel pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé favorablement accueillie par la communauté internationale, commence à porter ses fruits...», avait indiqué une dépêche de l'APS. Le temps est venu pour les pays du Maghreb et du Sahel de montrer que leur destin est entre leurs mains...

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