samedi 4 février 2012

  Entre sequelles du colonialisme et contraintes de la modernité
 
 

 

Nous avons évoqué  dernièrement   cette fameuse question de dualité sociale,  - tel qu'en fait état Djamel Guerid, dans son récent ouvrage "L'exception Algérienne" ( Casbah éditions, Alger 2007),allant même jusqu'à parler de " deux Algérie ",-  et qui ne traduit, en fait, que  le reflet du profond malaise d'une société émergente, en prise avec ses contradictions complexes , qui loin de concerner "deux sociétés" vivant parallèlement, côte à côté, renvoie tout simplement  aux discriminations criardes entre catégories sociales, ou couches  compartimentées, ( pour éviter le terme classe , sachant que la classe bourgeoise au sens propre du terme, au capital financier, management  et savoir -faire culturel productifs concrets  n'existe que de façon aléatoire en Algérie), comme dans nombre de pays.De plus,  les deux catégories sociales les plus visibles, couches aisées/ couches démunies,  loin d'être radicalement séparées dans notre pays  , sont  en fait  parties prenantes ,indissociables de la même société globale - mère , où les rapports et échanges  entre elles ne sont pas du tout bannis : dans les faits, comme on peut aisément le constater,  il n'existe pas deux blocs étanches: soit les nantis d'un côté, les déshérités de l'autre,  ou francophones par-ci, arabophones par -là , etc., mais des rapports d'interactions évidents, avec également des situations dites intermédiaires, ou sociologiquement parlant des zones de transition et d'échanges permettant les passages , ascensions ou  chutes vers l'une ou l'autre configuration sociale.  Nous sommes tentés de rapporter un exemple , puisé dans la littérature universelle, pour appuyer nos propos sur les risques d'approches formalistes induites par l'exposé étayé des visions réductrices ou manichéennes, en matière d'analyse sociocritique : nous voulons parler du récit de cette nouvelle célèbre de l'écrivain américain,non moins connu,  Jack London, intitulée " Au sud de la fente " , nouvelle écrite en 1909 et qui fait état d'une fente , soit le sillon du câble métallique auquel s'arrimait le tramway qui traversait la vieille ville de San Francisco et qui était aussi la ligne de partage entre deux mondes : au nord les théâtres, les banques, les beaux quartiers, au sud les usines , les ateliers et les taudis ouvriers.  Pour les besoins d'une série d'enquêtes, le personnage principal passait tantôt des séjours dans la " zone sud " déshéritée, tantôt s'affairait dans son travail universitaire dans la
" zone nord " opulente, ayant des capacités d'adaptation remarquables, mais non sans subir le poids des  influences sociales de part et d'autre. Bref, faisant part de cette situation dichotomique caractérisant " un  monde coupé en deux milieux , évoluant côte à côté ", la critique Nicole Lapierre , écrit à propos du contenu de cette nouvelle, " L'histoire est savoureuse, bien que manichéenne et, par là- même, discutable. Dans la division qu'elle propose , il y a deux cultures et deux identités en tout opposées, d'un côte celle du bourgeois docte et distant, de l'autre celle du prolétaire combatif et truculent . Les sphères sociales sont étanches et chacun est à sa place , ayant les idées et valeurs de sa classe. Dans ce monde coupé en deux, on peut éventuellement changer de camp (…) mais pas aller et venir ou se sentir dans l'intervalle ; ce qui veut dire aussi qu'il n'y a pas de connaissance sociale capable d'échapper au déterminisme des appartenances et de transcender la dynamique des conflits (…) , la lutte des classes ou la compétition des groupes en présence (…) " ( Nicole Lapierre, in " Pensons ailleurs ", chap. 3 , p.123, éditions Stock, Paris 2004). Nous avons évoqué cet exemple , pour dire, donc,  conjointement avec les propos de spécialistes critiques faisant autorité, que toute vision manichéenne des choses, même si elle est réduite , circonscrite à quelques faits sociologiques et en dépit de ce qu'elle peut  apporter comme éléments   analytiques importants, court souvent le risque de présenter des approches scientifiques plus ou moins biaisées : "   A ce niveau , le regard de l'intellectuel doit éviter le double piège de la (…) dichotomie sous peine de sombrer dans l'impuissance à comprendre les enjeux d'une crise majeure et à penser un avenir pacifié (…) ",   comme met en garde   Abdelkader Djaghloul, l'intellectuel Maghrébin face aux situations paradoxales   héritées et modernes entretenues, nous  fournissant , entre autres, ce détail en rapport avec nos observations sur la dualité présumée de " deux sociétés en une " , en Algérie ,ou au Maghreb en général, prévenant : " Contrairement aux apparences , le Maghreb (…) ne se divise pas en deux camps irréductiblement opposés " , c'est-à-dire les traditionalistes d'une part et les modernistes d'autre part, les premiers arabisants- islamistes  "  par définition autoritaires rétrogrades et violents, d'un coté ,-  même si chacun de ces qualificatifs peut s'appliquer à certains ",- les   seconds francophones -   démocrates , par définition "  tolérants, modernes et pacifiques - même si chacun de ces qualificatifs peut s'appliquer à certains-,de l'autre ". ( in L'intellectuel maghrébin face aux paradoxes de son espace socio- culturel , à l'heure de la nouvelle modernité, Le Quotidien d'Oran du 06 mai 2004). En d'autres termes, la vision  de l'intellectuel perspicace se doit d'être plus large et dépasser les paradoxes pour pouvoir espérer aller au-delà  des apparences et percevoir relativement la nature sous-jacente des faits observables.  Car cette dualité , en fin de compte, il y a lieu de le souligner ,  étant constatable à différents degrés  de l'identité anthropoculturelle pluraliste de la nation algérienne,  apparaît  aujourd'hui, surtout comme la résultante logique et significative de ces deux chocs distincts ,mais co-reliés , subis au cours de l'histoire de l'Algérie : le choc de la colonisation et celui de la modernité. Autrement dit,  nous inspirant de certaines idées de Nadji Safir sur la dimension identitaire culturelle, en général ( cf. Culture et développement,p.200, Enal , Alger1985), ces deux chocs successifs du colonialisme et de la modernité faisant brusquement irruption dans la société algérienne , ont fait que le pays , sitôt sorti du désastre colonial s'est retrouvé en bute aux   affres conjuguées du sous-développement et  confronté au défi incontournable de la modernité et ses atouts  technologiques et scientifico-culturels ,à assumer sans tarder, en renouvelant notamment  les rapports avec ce même Occident pourvoyeur de moyens de progrès :  hier colonisateur , aujourd'hui partenaire offrant les relais d'une coopération incontournable, par trop souvent inégale.Et si , pour le signaler au passage, en ces pays de l'Occident , en général, la question identitaire se pose de façon différente, étant donné la souveraineté prégnante  des normes individualistes caractérisant la sacro-sainte identité personnelle privée, à l'opposé dans les pays émergeants , et particulièrement  en Algérie, la question identitaire relève toujours , de normes collectives essentiellement : l'effet persistant de la dualité socio- anthropologique , la plus prégnante celle-là, des immémoriales  séquelles du colonialisme d'une part ,et des brutales perturbations du modernisme d'autre part, continuant d'influer sur les mentalités ,y étant  fortement  enracinée, et partant déterminant nombre de conduites, attitudes , modes de réactions psychosociologiques , socioculturelles et comportements névrotiques ou prédispositions mentales  négatives et paradoxales, empruntant souvent le relais de la pulsion réactionnelle improductive que celui positif  de l'action réfléchie. Et ce du fait   des multiples  conditionnements sociohistoriques , et  contradictions psychosociologiques, économiques et culturalo-identitaires  ambiantes  du présent , ayant fortement marqué  la population de la contrée , d'une manière générale.

Séquelles du colonialisme et traumatisme de la modernité
" Nous sommes frappés de dédoublement de la personnalité", comme le déclara le psychiatre Lotfi Bendiouis ( auteur , entre autres, d'un essai " L'Occident et le monde arabo-musulman ", éd. Dar El Gharb, Oran 2004) lors d'un entretien, poursuivant, " Une moitié de notre être  est croyante, prie, jeune et va au pèlerinage. L'autre moitié frappe ses valeurs de nullité dans les banques , devant les tribunaux et dans les rues , dans les cinémas et théâtres , voire même chez lui, parmi les siens , devant la télévision. On est à contre - courant dans tous les domaines de l'évolution que l'on constate en Occident depuis la dernière guerre mondiale : démocratie contre autocratie , laïcité contre le " tout religieux ", individu contre communauté. Et les écarts ne finissent pas de se creuser . On veut une chose et on fait une autre (…) ", précisant par ailleurs, " Le communautarisme peut évidemment , exister à des degrés divers dans toute société. Le communautarisme était une force plus puissante dans la France médiévale qu'il ne l'est dans la France moderne, et il est, aujourd'hui, plus puissant au Moyen - Orient qu'en Europe. Mais l'individualisation et la différenciation sont une tendance lourde en Occident, dont la dynamique est encore en œuvre et a étayé , historiquement , aussi bien le capitalisme que la démocratie. Ainsi à l'inverse du monde arabe, l'individu en Occident s'est peu à peu différencié de la tribu , de la tradition de la famille, du sacré et de la religion ", et, " se différencier , c'est se désamarrer, se démarquer de manière qu'il n'y ait plus de primauté du moi social sur  le moi individuel. La différenciation a commandé au fil des temps , d'autres significations et valeurs : l'autonomie , les limites et la singularité individuelle. L'Occident a mis ce concept de l'autonomie du sujet au centre de ses préoccupations : l'homme devient autonome et maître de lui- même , contrairement à la tradition islamique où l'individu n'est d'abord que l'humble serviteur de Dieu sur terre. Un point important doit être signalé et qui explique en partie le retard , disons l'échec du développement (…) les politiques économiques que les instances internationales , le FMI par exemple ou les firmes multinationales , proposent ou imposent à l'échelle internationale sont fondées sur l'idée que la différenciation et l'individualisation sont universelles ce qui est faux. C'est d'ailleurs l'une des raisons majeures pour lesquelles les politiques économiques échouent car les élites des pays arabes miment un discours économique qui est en décalage avec la réalité de leurs sociétés.(…) En ce début du 21 è siècle , le débat " science -Coran " est presque dépassé . Les musulmans consomment la technologie occidentale sans percevoir les contradictions avec leur identité " culturelle. Ce qui est objet de débat aujourd'hui, c'est la compatibilité de l'Islam avec les " mœurs " occidentales . C'est sur la question de la femme, de la laïcité, de la démocratie, etc., qu'on s'interroge désormais. La modernité a établi cette équation , selon laquelle, pour être moderne , il faut se comporter comme un homme ou une femme occidental( e) or certains musulmans ne veulent plus de cette notion de modernité , ils sont dans une approche non mimétique .
La modernité oui, mais sans les valeurs que véhiculent l'Occident, c'est-à-dire sans séparation du politique et du religieux et sans dilution de l'Oumma ( la communauté des croyants) dans des états - nations… "( in entretien réalisé par Amine Bouali dans La Voix de l'Oranie du 15/11/ 2003).  Ainsi, comme en conclut Lotfi Bendiouis, nous continuons à concevoir la modernité , non pas en termes de rupture mais de renouveau avec le passé ancestral, et les persistances néo-féodales du culte de  la " ta'a " ( obéissance aveugle) au détriment de la réflexion et de l'opinion individuelle ( " Aql : raison) encouragé dans les pétromonarchies et les pays du monde arabe, en général, ne font qu'accentuer davantage , aujourd'hui, la dualité , ou dichotomie modernité / tradition au lieu d'œuvrer d'arrache-pied à l'émergence d'un relatif  équilibre salutaire , passant nécessairement par la promotion des sciences, de la culture  et des arts ,etc., dans un climat propice de démocratie et de tolérance :  la persistance de sous - cultures , blocages  et tendances autoritaristes ,etc.,  en l'absence de tout travail de profondeur court -circuite    constamment, tout projet d'émancipation et d'évolution socioculturelle , conjointement avec  les valeurs déferlantes de la modernité , aboutissant , souvent, à de tout autres résultats et effets que ceux escomptés, en général.
 
 

 

Et c'est ce que donne à voir l'ouvrage  “L'exception  Algérienne”, dans sa seconde partie, très édifiante et tout à fait remarquable, et où la dualité cernée, à ce niveau, l'est surtout ,  à bon escient, du point de vue socio-économique, en ce sens, que son auteur le Dr Djamel Guerid disserte à loisir et à juste titre d'ailleurs,  sur les distinctions flagrantes entre deux catégories socio-économiques algériennes  que tout semble séparer, au point qu'on a bel et bien l'impression d'être en face, comme il le dit,  de deux Algérie évoluant parallèlement, de façon radicale, dans ce contexte socio-économique, précis. Cependant, il reste entendu que cette contradiction sociale  , est ,somme toute, présente, dans nombre de pays émergents et évolués , pour rappel, et ce rapport  de dualisme de classe ou de caste, si poussé  soit-il , est loin, socio- anthropologiquement parlant,- d'être à même d'autorité à " décréter " la scission ,non- déclarée dans les faits, d'un pays perçu comme abritant la coexistence de deux sociétés distinctes , l'une moderne ,l'autre traditionnelle,  vivant et  cogitant différemment et parallèlement  ,  par le simple fait du constat de" deux blocs  sociaux dissemblables " évoluant certes de façon divergente et apparemment étanche, l'un par rapport à l'autre, mais étant  inclus tout de même dans un même ensemble  sociétal  matriciel,  relevant du même  terroir ! Et à ce propos, nous sommes tentés d'évoquer cette autre dualité, constamment présente dans notre société et qui pèse souvent de tout son poids : il s'agit de cette  réalité dichotomique, non moins importante, de la culture de l'oralité face à celle de l'écriture, aux  rôles influents et déterminants ,dans une certaine mesure,  dans le cours d'évolution socioculturelle d'une population. Et concernant celle de la société algérienne, elle est composée,  d'une manière générale, comme nul ne , l'ignore, d'une  majorité d'analphabètes( dont en grande partie des femmes) ,  évoluant constamment dans un univers de l'ouie , ou monde sonore déterminant les attitudes et comportements psychosociologiques alors que l'autre catégorie d'instruits baigne dans l'univers visuel de l'oeil. Et quand on sait, depuis les travaux des chercheurs -linguistes, que l'écriture alphabétique ,ou " l'alphabet phonétique provoque une rupture entre l'oeil et l'oreille , entre la signification sémantique et la codification visuelle ", et que par conséquent,cette  écriture phonétique possède le pouvoir de faire passer l'homme de l'état communautariste tribal  de l'âge de l'oreille à celui élargi de la nation de l'âge de l'oeil, on sera , peut -être,mieux édifiés sur cet aspect de notre société . En effet, la culture de l'écrit , et plus précisément celle introduite  par l'avènement historique et capital de l'imprimé, a favorisé l'émergence d'un monde radicalement  nouveau , au sein même de la communauté traditionnelle de la culture de  l'oralité et du manuscrit. Car , socialement, et partout à travers le monde, " le prolongement typographique de l'homme a fait apparaître le nationalisme, l'industrialisme, les marchés de masse , l'alphabétisation et l'instruction universelles. L'imprimé , en effet , était un exemple de précision reproductible qui inspira des façons totalement nouvelles de prolonger l'énergie sociale. A la Renaissance, comme aujourd'hui au Japon ou en Russie, l'imprimé a libéré des forces sociales et psychologiques immenses en dégageant l'individu du groupe traditionnel et en montrant , en même temps, comment additionner les individus les uns aux autres en une agglomération de puissance."( Marshall Mc Luhan, in "Pour comprendre les média", p. 201, éditions du  Seuil , Paris 1968). En d'autres termes , dans le contexte algérien , la dualité évoquée caractériserait surtout les deux mondes distincts  de la culture de l'oralité et celle de l'imprimé : le premier amarré à la tradition et collectivité, le second nettement moderniste , détribalisé, relativement libéré  des attaches ancestrales du groupe. Or, cela semble avoir été le cas ,d'une façon globale, dans les premières décennies qui avaient suivi l'indépendance de l'Algérie. Cependant, aujourd'hui les choses ayant évolué, et surtout sur le plan de l'instruction publique, quoiqu'on en dise, on se retrouve face une population de plus en plus alphabétisée, et de surcrôit l'une des plus "parabolées" de la méditerranée . Ce qui influe considérablement sur sa culture traditionnelle et la met en contact de la culture  moderne , de l'écriture typographique d'une part ( presse quotidienne, livres, instruction scolaire,etc.) , et de celle des nouveaux médias , d'autre part ( Télévision par satellites,  cinéma, ordinateur,  Internet,etc.). Ce qui tend à rapprocher, tenants de la tradition culturelle aux adeptes du modernisme, aspirant à relativement les faire communier, en quelque sorte, sinon à les " additionner (…)  les uns aux autres en une  agglomération de puissance " , comme le mentionne Marshall Mc Luhan, quoique faisant allusion, il est vrai, à un ensemble beaucoup plus vaste intervenant dans ce  nouveau paradigme émergent de la société de l'information et de la communication multimédia. C'est que , cette phase typographique, réitère  Marshall Mc Luhan, "  se trouve aujourd'hui confrontée aux nouveaux modes organiques et biologiques du monde de l'électronique. C'est-à-dire (…) que l'age électro - biologique la compénètre au moment où elle est à l'apogée de son évolution mécanique. Et c'est ce renversement de caractère qui rend les cultures analphabètes " connaturelles " à notre époque. Nous pouvons désormais comprendre sans difficulté l'expérience ( …) des analphabètes, pour la simple raison que nous l'avons recréée électroniquement ( …)", car, " l'interdépendance nouvelle qu'impose l'électronique recrée le monde à l'image d'un village global "( in La  galaxie Gutenberg, tome 1,p.98, éditions universitaires, France 1957 et 1977). D'où ce rapprochement constaté qui s'opère progressivement entre ex - tenants de la culture orale et ceux formés dans le moule de la culture typographique, d'un point de vue sociologique ,surtout, en ce sens que les différences de  mœurs , tenues vestimentaires , etc., sont moins criards qu'auparavant , et sur le plan des idées, le consensus se fait de plus en plus sur la nécessité de la modernisation sociale.   Mais cela est loin de les amener à s'accorder fondamentalement, car ne s'agissant ,ici au juste , que de simples rapports de contacts et de proximité ,n'excluant pas, toutefois,  le dialogue et la concertation, susceptibles d'aboutir à une meilleure communion et solidarité sociales, et plus particulièrement à l'ère du pluralisme démocratique accouchant dans la douleur, après une   pénible traversée du désert aux séquelles traumatisantes encore persistantes. D'une manière générale , il existe des liens évidents entre tenants de la tradition et de la modernité , et on assiste fréquemment à des rapports entre ces deux blocs supposés étanches, entre qui il existe tout de même  des relations ,voire de parenté même, comptant , par exemple, parmi la couche aisée non pas seulement des  francophones ou berbérophones et de l'autre coté de la catégorie démunie uniquement des  arabophones, comme le sous-entend l'auteur de l'essai " L'exception Algérienne ",  mais comptant aussi de part et d'autre des locuteurs des trois idiomes, pouvant appartenir tous , autant qu'ils soient , non pas de façon distinctement répartie dans telle ou telle classe ou catégorie sociale , mais pouvant l'être ensemble dans une même couche sociale, riche ou pauvre,   même s'ils n'entretiennent pas de   rapport entre eux. Dans les faits, la division manichéenne des choses et des êtres n'a pas cours, c'est bien connu. Le Dr Guerid le dit d'ailleurs, il n'y a pas d'un coté le noir exclusivement, et le blanc de l'autre : l'éventualité du " gris " est tout autant une réalité, et souvent beaucoup plus proche de l'appréhension logique des choses que l'approche des visions exclusives ou manichéennes. Partant de ce constat, peut -on considérer   la catégorie des "  modernistes " n'incluant  uniquement que  des francophones, et celle des " traditionalistes " n'incluant que des arabophones , alors qu'il est souvent donné de constater que les uns et les autres peuvent appartenir à l'une ou l'autre catégorie, indépendamment de leurs langues d'usage ? Certains francophones n'ont -ils pas adhéré à l'option théocratique d'un autre âge de l'ex-parti religieux dissous  alors que nombre d' arabisants  se sont ouvertement déclarés républicains et pro- démocrates, et d'autres modernistes- universalistes , allant même  jusqu'à braver hardiment des tabous de la sexualité, de la nomenklatura politique, et de la langue de bois, notamment caractérisant  la société arabo-  musulmane, comme en témoigne l'exemple probant , entre autres, d'une certaine   Ahlam Mosteghanemi , ou d'un  Bachir Mefti, ou encore  Abdelkader Hamid,  pour ne citer qu'eux ?Et actuellement ne voit-on pas , et les uns et les autres, arborant un look ,  attitudes et modus vivendi  partageant de plus en plus des affinités convergentes, des  styles d'ouvrage  ,  d'activités culturelles ,  lectures, initiatives diverses communes les rapprochant sensiblement ? Ne voit-on pas, également,  à l'occasion  de festivités populaires, ou  de soirées artistiques retransmises à la télé , ou lors d' émissions de variétés et de  culture,  par exemple, tous ces émules francophones, berbérophones ou arabophones ,etc.,  des Khaled , Idir,  Céline Dion, Maria Carey ,  ou des Kamel Messaoudi, .Alla , Ragheb Allama , Magda Roumi, etc., souvent communier dans les mêmes  rythmes  lyriques les rassemblant autour  des  divers plateaux  de divertissements, tout comme lors des confrontations sportives internationales du team national Algérie ? Difficile de croire qu'avec ça " ces deux types de communautés font ,chacune, un milieu à part , dans la même société englobante " ?  Quant à l'autre catégorie des citoyens nationaux, celle des   usagers  de la daridja populaire ou du tamazight, essentiellement, représentant assurément le plus gros taux  de la population algérienne, force est donnée de constater qu' ils ne sont , en général,   ni totalement partie prenante du premier camp ,ni totalement partie prenante du second : ils sont   tantôt traditionalistes, lorsque l'air du temps est à la " ghaita " ,   tantôt modernistes  lorsque l'air vire au " saxophone " !

L'irruption de l'industrialisation modernisatrice et du  mondialisme
C'est signifier,au passage,  que la modernité n'est point circonscrite à tel ou tel  cercle de privilégiés ou castes marginales tributaires  exclusifs de milieux occidentaux fermés surtout, et évoluant en vase clos par rapport à l'économie nationale et mondialiste, loin s'en faut : historiquement  la modernité universelle et son moteur ascensionnel constitué par le rôle promoteur de la révolution industrielle et technologique, entre autres, a entraîné des bouleversements multidimensionnels, non seulement dans les sociétés occidentales, à ses débuts,  mais également à divers degrés à travers le monde entier, par la suite , allant jusqu'à transformer les traditionnelles formations sociales, telles que la cellule familiale,  les cultures , rapports socioéconomiques dans les villes et villages,etc. Et ce qui importe de noter, c'est que les acteurs directs, sur le terrain de ces métamorphoses et mutations sociales et culturelles, ont été , surtout,historiquement, les travailleurs ou fournisseuses de forces de travail à travers les chantiers internationaux.
 
 

 

Ecoutons ces propos toujours d'actualité de Théodore Rosak : "( …) Si nous remontons moins de   deux siècles dans l'histoire sociale du monde , que voyons-nous ? Des agglomérations industrielles et des campements de mineurs où des masses rurales disloquées et des multitudes d'immigrants, comme un vaste amas de débris, viennent remplir les marchés bourgeonnants du travail. Par toute leur tradition, par tout ce qu'ils ont expérimenté jusqu'alors, ces travailleurs sont liés à une économie domestique familiale et locale. Soudain, en moins de quelques générations , dans toutes les sociétés industrielles occidentales, ils se sont retrouvés plongés rudement dans un ordre différent, dans une économie mondiale dont les machines étaient des villes sauvages qui pulvérisaient systématiquement ce matériau humain ; devenus dès lors autant d'éléments sans attache , ce que les économistes appellent par euphémisme de la " main-d'œuvre libre et mobile ", ils étaient capables de répondre instantanément aux exigences du marché. Cette main-d'œuvre " libre " qui arrivait dans les villes se composait principalement de jeunes hommes et femmes déracinés , dépourvus de tout bien matériel , dont la vie sexuelle et la vie amoureuse devenaient dès lors d'une promiscuité et d'une instabilité jamais vues , et cela sur une échelle telle et avec une telle soudaineté qu'Edward Shorter a pu dire qu'il s'agissait de la première " révolution sexuelle " de l'époque moderne. La seule famille que ces nouveaux " individus " économiques pouvaient créer était ce petit groupement humain que nous appelons aujourd'hui la " famille nucléaire " , réduite à son noyau , ou encore la famille restreinte. (…) Fondement de l'organisation du système industriel, la famille nucléaire, irréductible et totalement efficace, était bien la plus petite unité sociale concevable, capable d'alimenter en main-d'œuvre les grandes manufactures et de la renouveler pour l'avenir".( Théodore Rozak, in L'Homme Planète, p.232-233, éditions Stock, Paris 1980). Et cette grande mutation dans la société occidentale n'a pas été , comme on le sait , sans toucher les pays d'outre-mer pourvoyeurs massifs de main-d'œuvre à bon marché, comme c'était particulièrement le cas de l'Algérie qui a connu un colonialisme de peuplement et dont une bonne proportion de sa population active s'est retrouvée dans les chantiers ouvriers de l'hexagone. Ainsi , bien avant l'indépendance de l'Algérie et les premières ébauches d'industrialisation, le travailleur algérien, pour ne pas dire le milieu social et familial maghrébin en général, est déjà pris dans le rouleau compresseur de la modernité et ses implications mutationnelles conséquentes, sur les plans socio-économiques, socioculturels,  psychonévropathiques,etc., d'où l'accentuation de ce phénomène observé d'ambivalence symptomatique , à mi-cheval entre tradition et modernité. Et aux lendemains de l'indépendance et des politiques d'industrialisation entreprises dans des conjonctures politico-sociales  marquées de contradictions  exacerbées, la réaction suscitée du retour du refoulé des cultures du ghetto-refuge stérilisant, pour paraphraser Mouloud Maameri, l'ont été justement parce que la société algérienne et maghrébine , d'une façon générale, s'était quelque peu enfoncée, sans repères, dans le processus de modernisation , la cellule familiale de type nucléaire s'y étant déjà étendue. Bref, les implications socioculturelles et socio-économiques du processus d'industrialisation  et de modernisation mondial, à la faveur du mouvement migratoire international, vers la métropole de la France coloniale surtout (où l'on compte les autres implications d'ordre politico-social déterminantes de l'aube de la mouvance politico-nationaliste que l'on sait), et celles plus poussées résultant de la prestigieuse dynamique  de développement national  entreprise dans  l'Algérie indépendante, ont grandement contribué à mettre la société algérienne , en général, dans l'orbite du processus de modernité. Aussi nombre de catégories sociales, sinon de citoyennes et de citoyens des milieux populaires Algériens sont plus ou moins modernes , la modernité caractérisant, donc moins , de façon exclusive , une classe  privilégiée, en vérité  mi-moderne mi-traditionnelle , que de nombreux modestes travailleuses et travailleurs des couches citoyennes représentatives , de façon concrète et dans l'acte participatif,  de la modernité locale, partie prenante , naturellement, du courant moderniste démocratique universaliste des cultures et civilisations de l'humanité du globe , sans évoquer ici les travailleurs Algériens immigrés qui après l'expérience en territoire et milieu socioculturel occident ont réintégré le champ social national.  D'autre part, et selon le point de vue approprié de l' éminente sociologue marocaine, une simple employée de bureau, une infirmière, ou une standardiste, a  mieux œuvré  pour la modernité de la société maghrébine , en général,  qu'une soi-disant  moderne dame distinguée de la hight society mais totalement improductive. C'est qu'à côté des couches aisées , on compte  cette vaste catégorie de citoyennes et citoyens Algériens travailleurs ,  socialement actifs et plus ou moins productifs dans tous  les secteurs socioéconomiques, administratifs, sanitaires, éducatifs , culturels et sportifs,etc,  de la vie  nationale, publique et privée, ces diverses  catégories sociales populaires, étant affiliées ou pas, à divers courants et tendances politiques, plus ou moins représentatifs : cas des larges affidés à   ce  courant conservateur, opposé au courant moderniste, et comptant parmi ses fidèles des gens aussi bien aisés que démunis, alors que dans la catégorie sociale des modernistes l'on compte essentiellement des membres des classes privilégiées ou moyennes. Et force est de constater qu'en dépit des divergences culturelles et idéologiques, ces différentes couches populaires ne communiquent pas moins entre elles., chaque partie s'en tenant à ses orientations et respectant celles des autres, exception faite pour les extrémistes et intolérants sectaires. Ainsi, les francophones et bilingues , dans leur majorité , se déclarent ouverts sur l'universalisme, à l'opposé le courant du conservatisme pacifiste religieux , se déclare  non moins internationaliste, à sa façon,  prônant l'idéologie modérée  du mouvement  panislamiste, au-delà  des limites de la géosphère maghrébo-arabo-islamiste, pour se diluer dans les thèses transnationales  de la Oumma islamique transcontinentale :  loin d'être minoritaire , ce courant étendu aujourd'hui jusqu'aux zaouias même , n'a pu empêcher,cependant, l'émergence de cette autre tendance scissionniste : celle de l'extrémisme basculant dans le terrorisme abject  durant la sombre décennie 90 écoulée, opérant , ainsi, un dangereux glissement vers  la dissidence radicale subversive, partisane de  la violence aveugle. Des fanatiques, arborant notamment  ce type " djihadiste afghan " étranger aux mœurs algériennes , et qui  ont été fondamentalement détournés ,par leurs criminels endoctrineurs ,des sources authentiques de l'Islam des Lumières, de l'Andalousie notamment,  ,et de leurs repères historiques culturels - identitaires patrimoniaux algériens. Phénomène de dissidence terroriste condamnable à plus d'un titre mais qui avait été grandement favorisé,  il ne faut pas l'occulter, par les multiples contradictions sociales, de la corruption, de l'oppression                    (hogra), restrictions des libertés, abus d'autoritarismes démesurés des apparatchiks, les trafics de la mafia politico-financière, les passe-droits divers, l'arrivisme et l'enrichissement non fondé parallèlement à l'appauvrissement croissant, le chômage des couches populaires et le laminage progressif de la classe moyenne,etc.,etc., toute une série de calamités et de misères nationales résultant des affres et contradictions du système du dictat de la pensée unique et de l'exclusion du passé récent, qui ont fini par faire le lit de la contestation populaire généralisée  à travers l'Algérie entière ( Octobre 1988 notamment) et qui a conduit le pays à l'impasse et conséquemment à l'aboutissement au cauchemar terroriste. La doxa de ce dernier a vite fait, en l'absence de garde-fous et repères culturels nationaux solides,  (ni musées, ni vestiges programmés de repères historiques, et encore moins des infrastructures industrielles du livre, du cinéma , du théâtre, et rencontres -débats favorisant l'ouverture sur l'universel garant de l'enfermement sur soi et replis identitaires nocifs…)  d'embobiner facilement  les esprits des jeunes livrés à leur sort ,  ainsi prédisposés par leurs sérieuses carences culturelles et éducatives. Ce qui a incontestablement favorisé leur endoctrinement et  éloignement  de l'actualité évolutive de l'Algérie contemporaine  et du monde moderne des valeurs universelles , en général, en ce sens, qu'ils ont été totalement  mystifiés , la pensée mythique féodale, sans rapport aucun avec l'Averroïste du rationalisme  musulman   et ses implications modernes, s'étant substituée à leur fragile  rationalité acquise au point qu'ils en sont arrivés à fabuler sur tout, donnant l'impression de vivre dans un temps  autre que celui de leurs concitoyens musulmans pacifistes algériens. On en est arrivé ainsi , malheureusement là , alors qu' auparavant ,à l'issue de la longue nuit coloniale d'ambitieux projets lancés de développement du pays ,sur tous les plans, laissaient espérer l'aboutissement à une société de justice sociale , de progrès général ,de confraternité et de bienfaits pour tous les enfants d'Algérie ? Tel  par exemple,  le projet très connu de l'industrie industrialisante  qui s'était résolument assigné  la modernisation de l'Algérie mais au processus enclenché au lieu d'aboutir à cette société développée espérée  , et  soi-disant progressiste et socialiste semeuse de justice sociale et     porteuse  d'espoirs de toute une génération des années  soixante et soixante-dix post-indépendance ,  résolument orientée donc dans l'optique d'édification nationale  alors,  a abouti,  contre toute attente , quelques deux décennies plus tard, à une crise majeure ,généralisée sur tous les plans . Au lieu des résultats escomptés , cette dynamique de développement tous azimuts a  ainsi abouti ,  non pas à cette large reconfiguration sociale économiquement évoluée et détribalisée au point de vue  socioculturel et environnemental , avec  la transformation conséquente amorcée du noyau traditionnel  de la famille patriarcale élargie au profit d'un nouveau type de famille nucléaire ,moderne donc , --comme  constaté habituellement  dans les villes et les bourgs  , ces lieux d'attraits d'exodes ouvriers massifs induits par l'essor industriel,-- mais a abouti  plutôt à une sorte de " réactualisation " de la famille traditionnelle transplantée , ailleurs , en zone urbaine, " rurbaine " notent les sociologues, et à aussi à ce type d' " ouvrier  majeur ", dont fait état  Djamel Guerid, dans son ouvrage " L'exception Algérienne ",  mentionnant  à propos de la politique de l'industrie industrialisante en Algérie et ses implications socio-économiques, d'une manière générale : "(…) Contre toute attente , l'expérience déboucha , moins de deux décennies plus tard, sur une profonde crise économique, sociale, politique et culturelle. Au milieu des années 90 , cette crise sans précédent imposa au régime des révisions stratégiques déchirantes et le contraint à passer "  sous les fourches caudines " des institutions monétaires internationales(…) En cette période des fins des certitudes , un autre mythe venait de tomber : l'Algérie rentre dans le rang ; elle est désormais " normalisée ". C'est qu'entre ces deux dates , des évènements d'une importance majeure se sont produits : l'Intifada de la jeunesse marginalisée ( octobre 1988) qui a cassé le système despotique du Parti unique et ouvert la voie à l'instauration d'une démocratie pluraliste, les premières élections libres ( juin et décembre 1991) issues du nouveau cours politique qui ont donné une victoire sans appel aux adversaires les plus résolus du régime, les islamistes, qu'ils contribuèrent à constituer en acteurs politiques désormais incontournables , l'interruption du processus électoral ( janvier 1992) et les débuts de la rébellion des plus radicaux de ces mêmes islamistes… Les derniers évènements n'ont pas été des coups de tonnerre dans un ciel serein mais ils ont été précédés , surtout dans les années 80 , de toute une série de révoltes populaires ou les jeunes ont joué un rôle de premier plan  ( Tizi-Ouzou au centre en 1980, Oran à l'Ouest en 1982, Constantine et Sétif à l'Est en 1986). Ils expriment , en fait les limites du projet de développement national et en particulier l'impuissance de ses promoteurs industrialistes à construire la société moderne et homogène qu'ils avaient annoncée. Et loin d'avoir rassemblé l'ensemble des citoyens, ce projet a, au contraire, accentué et exacerbé les divisions jusqu'à pousser vers les marges la plus grande partie de la société réelle et jusqu'à rendre insupportable le statu quo instauré et qui faisait du sous-développement de la majorité la condition du développement de la minorité ". Ainsi, poursuit plus loin le Dr Djamel Guerid, " (…)autant les années 60 et 70 furent celles de tous les espoirs autant les décennies 80 et 90 furent celles de toutes les désespérances et c'est durant ces dernières que le consensus national , né de la guerre de Libération et de l'Indépendance et reconduit par l'euphorie du développement, cessa de fonctionner . Les grands clivages , recouverts durant la première période , éclatèrent, entraînant le pays dans l'instabilité et la violence ".( Djamel Guerid, in L'Exception Algérienne, p.313- 314, Casbah éditions, Alger 2007). Toute une stratégie de développement qui aboutit, en somme, à la débâcle , et pour cause… " Les mésaventures du développement ", nous éclaire l'universitaire en conclusion, " sont aussi les mésaventures des théories qui ont permis les analyses sur le développement et sur les réalités sociales contemporaines en général. L'examen auquel il a été procédé,(…), de l'idée et de la pratique industrialistes du développement puis l'examen de la société majoritaire réellement produite par ce développement pose, bien sûr , un problème sérieux à la théorie de développement , en fait , à la théorie tout court. C'est le problème des superlunettes posé par Wallerstein . Cet auteur pense que " nous vivons tous -libéraux et marxistes, gens du centre et de la périphérie, bourgeois et prolétaires , noirs et blancs, -- avec des superlunettes façonnées , pour l'essentiel par la Révolution française et à la suite la Révolution culturelle mondiale dont elle a été le point de départ .  Ces superlunettes furent fabriquées sur la forge de la philosophie des Lumières et elles sont teintées de la quasi-certitude d'un progrès inévitable et promothéen "( cf. Wallerstein I, Postface à Copans J., La longue marche de la modernité africaine, 2ème édition , Karthala , 1998, p.369). Et comme le dit au finish Djamel Guerid, longtemps toutes puissantes ces superlunettes ne sont plus aujourd'hui " qu'une paire parmi quelques autres ", et c'est tout à fait compréhensible qu'il en appelle à entamer d'urgence une réflexion collective afin, dit-il, " de fabriquer un modèle de remplacement ", ( p.329, ibid) … Sur ce dernier point , nous partageons tout à fait ses préoccupations et l'idée qu'il lance pour l'entame d'urgence d'une réflexion collective  appropriée sur la question et qui a eu un premier écho avec les actes d'un récent colloque universitaire en Algérie, mais qui gagnerait , cependant,  à s'élargir à un plus large débat réunissant, entre autres , sociologues, économistes, anthropologues,  journalistes , etc, pour d'autres possibles approches plus ou moins édifiantes...

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