vendredi 10 février 2012

La diaspora n’a jamais coupé le cordon ombilical

La diaspora n’a jamais coupé le cordon ombilical

Par: Azzeddine Bensouiah


Longtemps oubliée, ou marginalisée, la diaspora maghrébine établie, notamment en Europe, n’a jamais caché son désir de s’impliquer dans le devenir de sa mère patrie, pour peu qu’on lui fasse confiance.

La crise économique mondiale, qui se fait grandement sentir au Maghreb, a poussé les pays de la région à se tourner vers une valeur refuge, une valeur sûre : la diaspora qui a réussi en Europe et ailleurs.

Si, par le passé, les gouvernements du Maghreb se contentaient des transferts d’argent effectués par les émigrés, la crise économique actuelle pousse les décideurs de la région à chercher de nouvelles formes d’investissements et de partenariats qui seraient l’émanation de la diaspora, celle-là qui a réussi à s’imposer dans des pays occidentaux où la concurrence est des plus rudes.

Les pays du Maghreb voudraient profiter de leur savoir-faire pour qu’ils constituent la locomotive devant entraîner le reste des investisseurs locaux.

Des pays, comme l’Algérie, avaient entamé des discussions avec leur diaspora. Des rencontres ont été organisées réunissant les élites établies à l’étranger, en vue de voir comment les amener à contribuer au développement du pays.

Des rencontres se tiennent continuellement, en Algérie, ou dans les pays à forte présence d’émigration algérienne, pour expliquer les réformes entreprises par le pays et les nouvelles mesures d’encouragement en direction de sa diaspora.

Celle-ci exprime, à chaque occasion, son désir de s’impliquer davantage dans le développement du pays, mais regrette souvent les blocages administratifs et certains aspects juridiques qui empêchent la concrétisation de bon nombre de projets.

Mais, en dépit des difficultés passagères, beaucoup d’industriels algériens établis à l’étranger ont lancé des projets d’investissements dans divers domaines et d’autres contribuent à travers leur expertise dans le développement du tissu de petites et moyennes entreprises.

D’ailleurs, même les grands industriels algériens ont compris l’importance des compétences algériennes établies à l’étranger. Beaucoup de groupes industriels font de plus en plus appel à des algériens établis à l’étranger pour diriger leurs équipes en Algérie et former des jeunes cadres algériens.

Bien sur, tout cela reste insuffisant dans un pays où tout reste à faire. Les élites établies à l’étranger ont exprimé leur souhait de voir certaines dispositions légales encadrant le secteur économique, revues et adaptées à ce qui se fait en Occident, mais c’est surtout les réformes politiques qui devraient inciter davantage d’hommes d’affaires établis à l’étranger d’investir dans leur pays d’origine.

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