Des habitations sous le feu nourri des avions israéliens – via @wordlbulletin
Gaza : le conseiller de François Hollande a-t-il sa carte à l’UMP ?
Alors qu’Israël largue des bombes sur les civils de Gaza, François Hollande lui a témoigné de la « solidarité de la France » et a condamné les « agressions » venues de Gaza. Inquiétant.
Qu’on l’entende ou non, il existe bel et bien un vote musulman, comme il existe un vote catholique, un vote juif, un vote chasseurs, un vote patrons, etc.
Cette réalité, indéniable, peut être nuancée, relativisée, discutée, contestée, déplorée. Les uns préfèrent la minimiser, quand d’autres ne se privent pas de l’exagérer. Elle n’en demeure pas moins effective.
De la réalité des électeurs
Le commentateur politique, la ménagère de moins de 50 ans, le pilier de bar ou l’expert en sondages peuvent gloser à l’envi sur ces différents types de vote. A contrario, l’homme politique, plus encore quand il est au pouvoir, mettra son avis et ses états d’âme de côté. Pour lui, la réalité électorale n’est ni bien ni mal. Elle est.De fait, l’homme politique sera attentif à l’opinion publique, expression de cette réalité. Démagogique, il l’épousera constamment et en fera l’alpha et l’omega de son engagement. Pragmatique, il en tiendra compte dans ses décisions en faisant preuve de pédagogie lorsque des mesures impopulaires s’imposent. Téméraire ou audacieux, il osera s’y opposer lorsqu’il considèrera que l’intérêt supérieur du pays est en jeu, quitte à y perdre des plumes, tout en faisant le pari d’un retournement favorable à moyen ou long terme.
Et puis, il y a François Hollande
Et puis, il y a François Hollande. Ni démagogique, ni pragmatique, ni téméraire et encore moins audacieux, le président de la République française fait régulièrement l’objet de procès en incompétences. Pendant la campagne électorale pour la présidentielle, ce fut d’ailleurs l’un des principaux arguments des sarkozystes : François Hollande n’est pas à la hauteur. Un an après son élection, un sondage de Harris interactive pour le site Délits d’opinion révélait que les Français partageaient fortement cette opinion. A croire que le président s’était employé pendant douze mois à valider les éléments de langage de l’équipe Sarkozy.Plus fort encore, alors que, selon différents sondages, 70 à 90 % des électeurs musulmans ont voté pour lui, François Hollande s’est employé à ruiner cette base électorale historique. Tout seul, sans se faire aider de l’UMP, qui a vu se réaliser un exploit, qu’elle n’a elle-même jamais osé envisager, pas même en rêve : détourner massivement les électeurs musulmans de la gauche.
Détail qui a toute son importance : François Hollande ne se contente pas de mécontenter ses électeurs par quelques ponctuelles incartades. Quand il trompe, c’est pour un divorce profond, si bien qu’il décontenance jusque parmi les siens. La dernière incurie en date a eu lieu mercredi 9 juillet.
L’incroyable communiqué de presse
Plutôt que de se contenter sinon d’un silence à tout le moins d’un très diplomatique communiqué de presse invitant chaque partie à la retenue, François Hollande a choisi de « condamner fermement » les « agressions » de Gaza contre Israël. Pas un mot sur les crimes de guerre commis par Tsahal, les bombes larguées sur des habitations de Gaza, les dizaines de civils tués (au moins cinquante à ce jour), dont femmes et enfants, les dizaines de blessés, les tirs sur les ambulances ou sur les journalistes. Rien sur cette punition collective.Entretien avec le Premier ministre israélien
Le Président de la République a eu ce soir un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Il lui a exprimé la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza. Il lui a rappelé que la France condamne fermement ces agressions. Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces.Le Président de la République rappelle la nécessité de prévenir l’escalade des violences.
Source : Elysee.fr
Que François Hollande, à l’instar de Manuel Valls, soit foncièrement pro-israélien est ici anecdotique. Il est d’ailleurs probable qu’il ne le soit pas fondamentalement. Mais passons.
Il est en revanche consternant, et même inquiétant, que le président puisse aller si loin dans la faute politique. Le plus cynique des conseillers en stratégie politique lui aurait déconseillé de publier ce communiqué en ces termes, sauf à vouloir précipiter le chef de l’Etat plus profondément dans le rejet et l’impopularité. En pareilles circonstances, le président doit faire preuve de modération, encourager la fin des hostilités, assurer la volonté de la France de voir le conflit se résoudre au plus vite. La crise au Proche Orient est bien trop grave pour se permettre un tel parti pris, sans nuance ni équilibre.
Ce communiqué ne marquera ni l’histoire de France ni celle du conflit israélo-palestinien. En revanche, il donne toute la mesure de l’inconséquence du chef de l’Etat. Et de la duplicité complice de la classe politique française.
AL KANZ
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