Des enfants sont tués, blessés, mutilés, brûlés en plus d’être absolument terrifiés», s’est indignée hier la responsable de l’Unicef à Ghaza, que certains ne s’empêcheront pas d’accuser de parti pris pour avoir dit la vérité. Elle tenait à dire ce qu’elle constatait, elle qui fait un travail de terrain pour cette institution spécialisée de l’ONU. Sera-t-elle entendue ? Très certainement pas, quand on assiste à des propos, voire un véritable contre-discours, supposés faire barrage à tout ce qui est rapporté sur les massacres perpétrés par l’armée israélienne.
Aussi dira-t-on il y a des silences gênés, d’autres pesants, mais d’autres heureux tant l’inverse n’a rien d’honorant pour certains. Comme au sujet de ce missile lancé par l’armée israélienne sur le principal hôpital de Ghaza, une origine de tir que certains voulaient effacer. Malgré le compte rendu clair et précis de leurs envoyés spéciaux. Viser des hôpitaux n’a absolument rien de glorieux, c’est même un acte de lâcheté et une violation de toutes les lois internationales, car même la guerre a ses règles contenues dans les fameuses Conventions de Genève portant, entre autres, sur la protection des populations civiles.
Israël refuse d’en tenir compte, il ne l’a d’ailleurs jamais fait, et cela ne peut être possible s’il ne disposait de certaines complicités, mutilant le droit international, livrant la planète au droit de la force. Il n’est pour cela que d’établir la liste des cibles de l’aviation israélienne, toutes civiles, et l’explication ne peut être celle que donne Israël, à supposer qu’il lui arrive d’en donner, ce qui n’est pas le cas. C’est-à-dire que le Hamas n’a pas de dispositif fixe et qu’il se confond avec les zones d’habitation.
Cela n’a pas le moindre sens, les pratiques israéliennes ayant précédé l’existence du Hamas, et cela depuis 1948. Israël a toujours recouru au massacre à grande échelle afin de terroriser les populations palestiniennes, et faire le vide. Ceux qui tentent de semer le doute n’ont même pas défendu une organisation comme l’ONU qui a vu ses installations bombardées. A les entendre, celles-ci seraient même devenues des bases du Hamas ou presque, ce qui n’est pas sérieux. Autant dire alors que tout devient une cible puisque même des biens de diplomates occidentaux sont considérés comme tels pour avoir été eux aussi bombardés sans que cela suscite la moindre contestation.
Que l’on ne parle surtout pas de dommages collatéraux, ou d’erreur. Que ce soit dans les territoires palestiniens ou ailleurs dans les pays arabes de la région, toutes les enquêtes, notamment celles menées par l’ONU, ont conclu à des attaques délibérées, que cela soit contre des zones d’habitation ou des bâtiments de l’ONU comme à Cana au Liban en juillet 1996.
Même dans ces conditions, il en est qui entendent encore et toujours prouver le contraire, laissant croire que le Hamas dispose d’une armée conventionnelle au moins aussi importante que celle d’Israël. Et pourtant c’est bien l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, qui a tenté de mettre fin à une espèce d’amalgame forcément coupable, puisqu’il tendait à brouiller les cartes et disculper à l’avance Israël pour tous les crimes qu’il allait perpétrer. Y compris cibler des enfants et autres concentrations de populations. Mais également les installations, comme l’unique centrale électrique de Ghaza, peu nombreuses et sévèrement contrôlées en amont, puisque tout ce qui entre dans la bande de Ghaza est strictement surveillé, la liste des produits interdits étant tout simplement illimitée, obligeant les Palestiniens à ramener de l’extérieur tout ce dont ils ont besoin. Simple question de survie.
EL WATAN
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