dimanche 1 décembre 2013

Grâce à Facebook, deux Bullygeois voient les dons affluer et rêvent de vivre le Mondial de football au Brésil

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Tout est parti d’un canular. Lorsque le Bullygeois Cédric Adamkiewicz a annoncé sur sa page Facebook qu’il rêvait de voir la Coupe du monde de football au Brésil et lancé un appel aux dons dans la foulée, il n’y croyait pas lui-même. Et puis… En deux semaines, lui et son acolyte et collègue Jérémy Mattei ont recueilli près de 2 000 euros de promesses de don. Des amis, des commerçants locaux… Le voyage a même pris une dimension solidaire car les deux potes frappadingues veulent aider les gamins issus des favelas de Rio. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de thunes qu’on n’a pas d’idées.


Quand le foot croise l’utopie, la limite existe-t-elle encore ? Face à cette question digne du bac philo, Cédric Adamkiewicz ne rendrait sûrement pas copie blanche. Cet animateur jeunesse à Bully-les-Mines, par ailleurs coach de l’équipe réserve de l’E.S. Bully, a l’œil qui frise lorsqu’il raconte le joli coup dont il est l’instigateur. Nous sommes le 15 novembre, et ce fou de foot est devant sa page Facebook. Soudain, il se lâche et écrit ceci : «  J’ai une folle envie de vivre cette manifestation mondiale mais il faut des sous et je n’en ai pas beaucoup ! Je me permets de vous solliciter mes cher(e)s ami(e)s pour une petite collecte pour que je puisse vivre cet événement mondial en direct live ! Je viens de constater que j’ai beaucoup d’ami(e)s, trop classe !!! De ce fait, je vous demande une somme d’un montant minimum de 10 € pour chacun et chacune de mes ami(e)s. »
Dans les minutes qui suivent, les commentaires sont d’abord moqueurs, mais très vite… ça mord. À Bully, les deux compères sont connus comme le loup blanc. Des rigolos, certes, mais sur qui l’on peut compter. Du coup, sur Facebook, un pote propose de lâcher dix euros tandis qu’un joueur de Bully annonce qu’il versera sa prime de match, et ainsi de suite. L’engrenage. Quatre jours plus tard, il y avait 400 euros dans la tirelire. Cédric, lui, se marre et en rajoute une louche : «  J’ai voulu interpeller les consciences par rapport à la notion d’amis sur Facebook. J’en ai 600 et quelques et je leur ai dit que si chacun donnait dix euros, je pouvais me payer l’avion et l’hôtel sur place. » On n’en est pas là. Le compteur affichait 1800 euros de promesses de dons, jeudi soir, mais Cédric et son collègue et grand ami Jérémy, lui aussi entraîneur à l’E.S. Bully, ont décidé d’engager l’aventure en version XXL.

« Il faut qu’on reste dingues ! »

Ainsi, en début de semaine, un courrier a été envoyé aux 36 maires de l’agglomération Lens-Liévin pour les inviter à mettre la main à la poche dans la mesure de leurs moyens. Gonflé ? «  Il faut qu’on reste dingues  ! », argue Cédric, même si duo a quelque peu revu sa feuille de route depuis la mouture initiale. «  Au départ, je voulais partir avec quelques jeunes de mon club issus des quartiers prioritaires de Bully-les-Mines et solliciter des institutions pouvant financer le projet. Mais financièrement et en termes de législation, ça allait être trop compliqué. »
Du coup, si d’aventure Cédric et Jérémy récoltaient les fonds nécessaires pour partir, ils réserveraient une cagnotte pour aider les jeunes brésiliens issus des favelas. L’association bullygeoise club de loisirs Léo-Lagrange, que préside Jérémy, sera chargée de la gestion financière des dons. C’est via un ami de Cédric, dont la famille vit au Brésil, que le duo devrait être mis en lien avec des associations et clubs de foot brésiliens des quartiers populaires. Et c’est via ces mêmes contacts que Cédric espère trouver un hébergement pas cher sur place, à Rio : «  Un coin d’herbe et une tente suffiront  », glisse le Bullygeois qui n’a jamais mis les pieds au Brésil et en salive d’avance : «  La première chose que j’aimerais voir, c’est la plage de Copacabana. Assister à la retransmission d’un match là-bas, ce serait le pied, l’apothéose ! Après avoir vu ça, comme disait Thierry Roland, on peut mourir tranquille ! Enfin… le plus tard possible. »

En direct-live de la plage

En attendant, Cédric tient les comptes sur Facebook où sont affichées quotidiennement les promesses de dons et la somme cumulée depuis le 15 novembre. Et, magie de Facebook, la chaîne solidaire est en marche. Un garagiste d’Aix-Noulette (un ami) est de l’opération, une séance de zumba avec entrée payante à Sains-en-Gohelle devrait également grossir la cagnotte, et d’ici le Mondial, on fiche notre billet que d’autres initiatives fleuriront.
Pourquoi ne pas avoir économisé avant pour réaliser ce rêve ? Oh, c’est très simple : «  J’ai cinq bouches à nourrir à la maison, c’est la crise pour tout le monde… Je ne voulais pas aller au Brésil pour ma pomme et priver mes gosses de vacances. » Et, tiens, quand l’utopie prend le pouvoir, on a tous les droits, même celui de rêver à une finale France-Brésil. Vécue en direct live de la plage de Copacabana.

Nord éclair

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