lundi 2 décembre 2013

AUDIOVISUEL, 3G ET TRANSPORT AÉRIEN PRIVÉ : Ces ouvertures qui tardent à venir

  1. A quand l'ouverture du ciel aérien aux opérateurs privés?
Depuis quelques années, l'Algérie a accusé un retard considérable dans l'ouverture dans certains domaines économiques et médiatiques comme les télécoms, l'audiovisuel et le transport aérien.
Le report de la 3G, annoncé par la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Mme Zohra Derdouri, a provoqué un grand malaise chez les opérateurs de téléphonie mobile mais aussi chez les fournisseurs chinois, français et suédois qui travaillent dans le développement des réseaux des antennes de la téléphonie de 3e génération. Ce retard a surtout démontré la mauvaise gestion du gouvernement dans certains dossiers et le maintien du flou dans l'ouverture des grands projets.
Certains indiquent même que l'Algérie est devenue la maîtresse dans les grandes annonces mais qu'elle n'assumait pas systématiquement la continuité de ses projets qu'elle avait projetés dans le futur.
Ainsi plusieurs ouvertures politiques, économiques et médiatiques ont été retardées depuis plusieurs années pour des raisons politiques, sociales et même sécuritaires.
Le gouvernement qui a abandonné le projet d'ouverture de capital d'Algérie Télécom aux privés ou à des compagnies internationales, a aussi cafouillé dans l'ouverture de la téléphonie mobile de 3e génération. Ce retard a permis à nos voisins marocains et surtout tunisiens de nous dépasser et de se lancer dans une technologie que l'Algérie était capable d'assurer techniquement et financièrement. Ainsi, après avoir reporté à plusieurs reprises le lancement de la 3G, le gouvernement qui avait annoncé avec fierté le lancement effectif de cette technologie le 1er décembre, revient sur sa «parole» et retarde encore la commercialisation de cette technologie, au moment où certains pays pensent déjà à la 4G.
L'Algérie qui a démocratisé la téléphonie mobile dans le Maghreb et l'Afrique du Nord pour être le seul pays à avoir autorisé trois opérateurs sur son marché se retrouve très en retard dans le développement des nouvelles technologies et l'Internet.
Mais l'autre ouverture qui a le plus tardé à voir le jour en Algérie, c'est l'ouverture audiovisuelle. Celle-ci n'a pas accompagné l'ouverture médiatique initiée par la presse écrite au lendemain du pluralisme politique en 1989, faisant de l'Algérie l'un des rares pays arabes à posséder une liberté d'expression sur son territoire. Malgré la présence d'un article dans la loi de l'information, qui donne accès à la création d'un média lourd, l'ouverture de l'audiovisuel au privé n'a été effective que 22 ans après, soit en 2011, suite aux révolutions arabes. Même si on a annoncé officiellement le lancement et la rédaction effective d'une loi sur l'audiovisuel ouverte aux privés, la loi reste toujours dans les tiroirs du bureau de l'Assemblée et ne pourra être adoptée au Parlement, qu'après la présidentielle 2014. Mais le retard accusé dans le passage et l'application de cette loi, a poussé de nombreux opérateurs et médias privés à créer leurs propres télévisions à travers des réseaux audiovisuel off-shore, démontrant leur désintéressement presque avéré de cette loi gouvernementale. L'autre grande ouverture retardée par le gouvernement a été l'ouverture du ciel aérien aux opérateurs privés. Depuis l'échec de l'expérience Khalifa Airways, Ecoair et Antinea, l'Algérie est le seul pays d'Afrique du Nord qui n'a pas ouvert son ciel aux compagnies aériennes privées. Cette fermeture à la fois politique et administrative cause pourtant un grand déficit dans la couverture totale du territoire national. L'Algérie qui est devenue le pays le plus vaste d'Afrique, a besoin de plus de moyens pour transporter ses citoyens dans le Grand Sud et surtout dans certaines wilayas du centre du pays. Pour ne pas ouvrir l'espace aérien à des compagnies privées, le gouvernement a décidé de renforcer la flotte nationale avec des avions de Tassili Airlines.
Une compagnie qui était destinée seulement pour les zones pétrolières. On ignore pourquoi l'Etat algérien, et plus particulièrement le ministère des Transports, refuse toujours d'ouvrir l'espace aérien à des compagnies privées nationales, alors que plusieurs opérateurs privés algériens avaient annoncé leur intention de lancer des compagnies privées. Cette fermeture pénalise les Algériens qui ne visitent pas le Grand Sud et qui sont obligés de prendre la route, provoquant des accidents par centaines. Cette fermeture empêche et freine surtout le développement du tourisme dans le Grand Sud. Ainsi, malgré sa bonne santé financière l'Algérie a un retard considérable sur certains pays voisins en matière de téléphonie mobile, de transport aérien et de l'audiovisuel, tout ceci à cause de considérations à la fois politiques et sécuritaires.

L'EXPRESSION

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