mercredi 13 juillet 2011

Béjaïa. nage libre en eau claire

Plongée dans l’agreste baie des Aiguades



Petite plage des Aiguades. Les premiers baigneurs arrivent. Ils s’affairent à élire leurs quartiers d’un jour dans ce territoire de galets. Un soleil au beau fixe et une mer d’huile. Eole et Poséidon remisent leur courroux. Il est dit que ce n’est pas aujourd’hui que les dieux feront montre de leur puissance. Les nageurs de deux clubs de natation de la ville, l’OCB et le NCB, n’en sont que ravis.
Il y a de quoi : le plan d’eau est encore plus calme que leur piscine d’entraînement. 8h, à peine passée de quelques minutes. Il faut y aller. Sinon, on est samedi et d’ici quelques instants, il n’y a aucun doute, la masse des estivants va encore grossir et il serait alors difficile de faire dérouler la compétition dans les conditions et les règles requises, explique, avec une légère crainte que trahit un peu de nervosité, Abdelhakim Djellouli, président de l’entité organisatrice, l’Association sauvegarde et protection de la baie des Aiguades.  8h 30. Le comité organisateur prie, avec tact, la poignée de baigneurs de libérer le bord de l’eau. Ces derniers s’exécutent gentiment. Les nageurs se mettent en ligne. On y va pour les ultimes échauffements, et on écoute les dernières consignes des entraîneurs.
On ne dénote pas une concentration particulière pas plus qu’une quelconque crispation. L’ambiance est plutôt gaie. La féerie et la magie de l’endroit l’imposent. Et puis c’est une course entre copains, qui est en nage libre. Les 10 filles et les 12 garçons, au signal du starter, se jettent tour à tour dans l’eau. Le «périple» de 600m est arrêté comme suit : la plage, la corniche, le plongeoir du Septième et retour à la plage. Les invités, les parents des athlètes, et le staff des clubs suivent l’évolution de leurs protégés qui collés au mur de pierre soutenant la motte faisant face à la mer, profitant de l’ombre qu’il prodigue, qui du QG installé un peu plus haut. Les baigneurs s’étant arrêtés de faire piquette, et les promeneurs, agrippés aux rambardes dominant la crique, n’y accorderont pas moins d’intérêt. Des applaudissements et des cris d’encouragement fusent.

L’immersion, un pur bonheur

La première frimousse qui sort de l’eau est celle d’un garçon. Achour Rayane, 17 ans, sociétaire de l’OCB,  qui termine en tête avec 5’05. Dans la catégorie filles, Khoufache Meriem, 21 ans, du même club, s’adjuge la première place avec 5’48 au chrono. A noter l’effort, chez les filles, de la petite Rekam Meriem qui s’arrache dans les derniers mètres pour emporter la troisième place. Pas de domination particulière de la compétition par l’un des deux clubs. Car si l’OCB a bien sûr récolté les deux trophées de la première place, il faut préciser que les deux pelotons de tête, réunis, sont équitablement partagés, 5 athlètes du NCB et 5 de l’OCB. Livrant son impression, Khoufache dira que cette «belle expérience» lui fait en sorte «prendre option» pour la saison prochaine. Mustapha Ouabdelkader, de la Ligue de natation de Béjaïa, dans l’élocution de clôture, a mis l’accent sur l’importance que revêt la compétition des Aiguades, «Au-delà de l’aspect récréatif et de l’ambiance festive, il s’agit là d’une bonne initiative, compte tenu de l’intégration de la nage en eaux libres par la Fédération». 
En conclusion, il n’y a pas eu de perdants dans cette épreuve. On n’a vu que des sourires. Il ne peut pas en être autrement dans cette magnificence que compose harmonieusement une nature agreste qui parcourt des pentes douces jusqu’au plan d’eau. L’été dernier, à la même époque, la baie des Aiguades a été choisie pour une régate de pirogues, canoës et bateaux à voiles et cette fois-ci, pour une épreuve de nage libre. Pourquoi pas, le prochain été, un concours du meilleur plongeon ? N’est-ce pas ici qu’est né le fameux plongeon, appelé communément, par les anciens inconditionnels des Aiguades, le «plongeon départ». Une prouesse et un régal pour le regard. Détente en ramassé, les pieds joints, suivie du déploiement de toute l’envergure, reins cambrés et réception effleurée de la poitrine. Le mythique rocher du Septième a  vu défiler de grands plongeurs.


 
Rachid Oussada

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