jeudi 21 juillet 2011

Festival arabe de Djemila

Khaled met le feu à Cuicul



Ils sont venus de partout pour voir et apprécier la prestation de Khaled qui a été égal à lui-même.
Avant d’entonner en chœur les célèbres tubes du King qui a puisé dans ses vieux albums renfermant une bonne partie du patrimoine de la chanson oranaise, la foule estimée à plus de 7000 personnes a poireauté des heures durant.
Prévu pour 22 heures, le spectacle débute avec deux heures de retard. «On a comme l’impression que les organisateurs n’ont pas retenu les leçons des précédentes éditions. En plus du non-respect de l’horaire, l’espace réservé aux spectateurs qui ont pourtant payé rubis sur l’ongle leur billet laisse à désirer», diront de nombreux spectateurs qui n’ont pas omis de pointer du doigt l’anarchie qui régnait autour de l’espace réservé aux familles qui se sont malgré tout bien défoulées.

Le passage d’une troupe locale spécialisée dans le Sraoui (chant du terroir) n’a pas emballé le public venu spécialement pour Khaled. Même la furtive apparition de Samir Staïfi, le chantre de la  chanson sétifienne, qui a été à l’occasion honoré et gratifié d’un chèque, n’a pas atténué l’impatience d’une assistance composée de jeunes, vieux et de nombreuses familles.
Les présents n’ont, en fin de compte, pas attendu et parcouru des kilomètres pour rien d’autant plus que la production de Khaled ayant la faculté de changer de voix, de rythme et de tonalité, en valait la peine. Ayant voulu  sans nul doute transmettre un message aux interprètes de la chanson «sandwich» qui s’essouffle, Khaled, qui travaille sur un nouvel album  qui sortira en octobre prochain, a remis sur la scène les vieux tubes, toujours d’actualité. En parfaite symbiose avec ses musiciens et un public connaissant par cœur son répertoire, l’ambassadeur du raï a, durant les deux heures de la soirée, qui se sont égrenées comme deux petites minutes, chanté, dansé au rythme de Ana El Maghboun, Oueli Ldarek, Didi, Trig elycy, Malha Zarga.

Medley

L’enfant d’Ekmul, qui suit l’actualité du monde arabe marqué depuis le début de l’année par des «révoltes» populaires ici et là, a fredonné pour un instant un morceau Ana Djazaïri, Ana Maghribi… Ana Arbi. A travers ce morceau musical accompagné par des paroles improvisées, l’artiste a voulu montrer son attachement à la mère partie, au Maghreb et au monde arabe des peuples. Avant de quitter l’esplanade de l’ex-Cuicul, une nouvelle fois envoûtée par une aussi sublime voix, Khaled explose l’espace par les inusables tubes Wahran Rouhti Khsara, Chaba Ya Chaba, Aïcha et autres mélodies qui ont fait vibrer les restes des vestiges des civilisations anciennes, elles aussi marquées par le passage de Khaled qui a égayé les présents, pas disposés à oublier de sitôt une aussi belle soirée
 

Coulisses de Djemila

Selon les organisateurs du festival, la première soirée a drainé plus de 7600 personnes. Néanmoins, les ventes des billets proposés à 700 dinars l’unité n’ont pas dépassé les 1600 tickets. Pour la sécurité du site et du public qui s’est déplacé de nombreux endroits du pays et notamment de la région est, 1000 policiers ont été, à l’occasion, réquisitionnés.
Lakhdar Bentourki, le directeur de l’ONCI (Office national de la culture et l’information)  a déclaré hier lors d’un point  presse que les 80 millions de dinars alloués comme budget au festival de Djemila demeurent insuffisants.  Postés dans un premier temps devant les portes d’entrée, les vigiles qui ont par la suite formé un cordon de sécurité autour de l’espace des «VIP» ont, une fois de plus, malmené les journalistes.  l’intervention de M. Bentorki qui a promis de faciliter la tâche à la presse a été appréciée par les gens de la corporation. 
Khalida Toumi, la ministre de la Culture, qui s’est inscrite aux abonnés absents, n’a pas fait le déplacement. Pour la représenter, elle a préféré déléguer une de ses proches collaboratrices. Pour améliorer la qualité des lumières, l’ONCI, l’organisateur du spectacle, a ,à l’occasion, engagé un ingénieur américain qui a réussi à donner des couleurs à la scène.
Kamel Beniaiche

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