dimanche 17 juillet 2011



Sortie du numéro 3 de la bande dessinée « Bendir » :

 Sur un ton incisif et satirique

Le nouveau numéro du magazine algérien de bandes dessinées prend ses quartiers d’été en proposant un sommaire très alléchant de planches de grands noms pour remettre au goût du jour des célébrités attestées dans le domaine du 9e art tels que Slim, Hic, Aladin, Haroun, Dahamani et Gyps, Togui, Andalou …



Le nouveau numéro du magazine algérien de bandes dessinées prend ses quartiers d’été en proposant un sommaire très alléchant de planches de grands noms pour remettre au goût du jour des célébrités attestées dans le domaine du 9e art tels que Slim, Hic, Aladin, Haroun, Dahamani et Gyps, Togui, Andalou … Toute une panoplie d’artistes au parfum des caricatures réalisées sur un air de salutaires contestations sociales et politiques avec des thématiques aussi surréalistes les unes que les autres et qui surtout donnent matière à réfléchir, pour certaines exécutées au vitriol sur des textes remarquablement écrits dans un style drôle, léger et émouvant. «Sea, sun and …seul» tel est le titre de ce mensuel de très bonne facture avec des paginations colorées qui comportent beaucoup d’informations  et actualités propres à ce domaine comme des nouvelles des ateliers animés pour la première fois à l’Ecole supérieure des Beaux-arts d’Alger avec Etienne Schreder,la parution  prochaine de «7 octobre 1961, 17 bulles» qui est un ouvrage au format beaux-livres qui devrait être disponible ce mois-ci en librairie qui relate un moment du combat national avec la commémoration du cinquantenaire du massacre de centaines d’Algériens à Paris, le 17 octobre 1961 par la police de Papon, les textes et dessins sont signés Abbas Benyoucef Kébir .Les planches de Slim qui narre les péripéties du fameux Bouzid El Besbessi sont des dessins inédits de cette grosse pointure de la bande dessinée qui avait commencé à paraître en décembre 1991 qui ont dû s’interrompre au cours des élections législatives. Le personnage Bouzid est un citoyen intelligent, pauvre et honnête et qui ne peut pas se marier avec sa tendre Zina en raison de la crise du logement des années 80, est élu un jour président de l’APC de Oued Besbess et afin de rester fidèle au socialisme , il doit lutter contre ses ennemis les bourgeois. Un jour il doit partir pour la RDA pour effectuer un stage de perfectionnement, lorsqu’il revient au pays, il découvre l’Algérie des années 90 complètement changée avec des femmes violées et  des barbus qui ont pris d’assaut son APC, il décide alors de se présenter aux élections pour sauver son douar natal. D’autres BD qui proposent des épisodes à suivre sous la forme de feuilletons racontent des histoires qui ont trait à des faits de société particuliers à notre pays comme celle de Gyps et Dahmani qui parlent des immigrés qui s’en retournent en Algérie avec des grosses valises remplies de cadeaux et qui se retrouvent avec des cousins qui jouent aux business men dans une société aux valeurs mercantilistes. Dans ce présent numéro le lecteur pourra découvrir un portrait de Denis Martinez, bien connu en Algérie comme artiste-peintre et poète mais qui accorde un attention toute particulière au 9e art, un vrai fanatique de cet art qui est pour lui une autre manière de dessiner que celle académique et qui met à profit toute une esthétique du créateur .Quant au dessinateur Haroun, il nous relate dans une atmosphère de paysannerie et d’étrangeté les aventures de M’quidech et de l’hydre à trois têtes. Ce dernier est la personnification du mal dans un village paisible en proie à ce monstre logé dans une fontaine et qui dévore toute personne qui s’approche de ce lieu pour s’approvisionner en eau. Redouane Assari nous fait voyager à travers ses planches dans la planète du Chomorkoul dans un dirigeable qui vogue vers un cité légendaire avec de somptueux palais et des habitants d’une autre époque. Le bédéiste Aider nous introduit dans un tout autre village ou résident des bagarines et nous raconte les mésaventures de Sindbad El harrague  qui doit convoler avec Micha une bégara que convoite un méchant bégar mais Sindbad qui assiste impuissant aux émeutes des bégarines ne désire qu’une chose : C’est de s’enfuir de cette île de fous. Omar Zelig, lui, nous parle avec un verbe véhément et dénonciateur des B.D qui  «dégagent» en évoquant les expériences de la Tunisie et de l’Egypte. Les planches d’Andalou qui content une nouvelle version de «Robin des doigts» nous emmène dans une légende qui raconte l’histoire d’un héros archétypal au moyen âge qui sauve les populations pauvres de l’exploitation de riches sultans en leur coupant les doigts à ces derniers. Pourtant, un jour ce justicier finit par devenir lui-même un tyran après s’être enrichit et c’est une belle jeune fille qui va rétablir la justice en lui coupant à son tour un doigt. Un hommage très émouvant intitulé «Sid Ali Melouah, dessinateur au grand cœur» témoigne dans ses lignes de toute la reconnaissance du monde de la bande dessinée algérienne à ce grand artiste disparu, il y a quatre ans  des suites d’une délicate et troisième opération du cœur le 4 juin 2007, laissant derrière lui une œuvre riche et inoubliable.
Lynda Graba

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