lundi 18 juillet 2011

Une saison bénie : Entre mariages et voyages


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L’été est là, bien installé avec sa chaleur assommante et ses rituels qui bouleversent les habitudes de tous les casaniers. Un air de légèreté flotte partout comme si tout le monde s’est donné le mot pour marquer une pause et se ménager pour la rentrée. Les grincheux trouveront toujours à redire car la saison est aussi la preferéé des tire-aux flancs et des intoxications.
Les Algériens n’ont certes plus, pour la majorité d’entre eux, les capacités et la possibilité de connaître d’autres pays. Cette sensation de fermeture explique d’ailleurs pour une large part, cette tendance pour beaucoup de jeunes à idéaliser l’Europe. La saison garde pourtant tout son charme et personne ne veut se contenter de cocher des jours sur le calendrier. L’été est le moment privilégié pour les mariages et les voyages et le pays n’est pas seulement peuplé de ceux qui s’ennuieront au bas des immeubles. Il suffit de parcourir les annonces dans des journaux pour dénicher des destinations lointaines.
Faut-il pour autant chercher à fuir le pays à tout prix pour se détendre ?
Dans un pays aussi vaste que le nôtre, beaucoup gagneraient à découvrir la beauté, même altérée de ses paysages. Un enfant de Beni Abbés qui barbote au pied du Chenoua ou un habitant de Témouchent qui s’extasie devant la beauté des Gorges du Ghouffi ou de Tikjda a l’impression de changer de continent.
Il y a quelques années, se rendre sur la côte Jijelienne s’apparentait à une aventure risquée. Cette hantise de la sécurité s’est largement dissipée et les routes des plages ne sont plus appréhendées. Ils sont des milliers d’estivants à se déverser chaque jour sur Chtaibi, Tigzirt ou Rachgoun. Il serait pour autant présomptueux de parer de tous les attraits la destination Algérie. On ne remonte pas facilement une pente après une décennie de terreur. Dans un tel contexte, il reste surtout illusoire de parier sur le retour des étrangers. Au Sud où ils ont repris pied, la résurgence des  vieux démons de la violence a vite stoppé l’amorce d’un mouvement.
Faut-il pour autant désespérer ? Dans un premier temps, cette réconciliation des Algériens avec leur propre pays est un signe d’espoir. Certes, la qualité des services dans l’hôtellerie ou la restauration, la tarification rebute la majorité. Pourtant, en cas de coup dur comme cela s’est vérifié en Tunisie, l’économie peut se passer de l’apport des étrangers.
Il y a surtout ce réveil salutaire des organismes chargés de l’animation culturelle qui multiplient les initiatives artistiques pour rompre avec cette image ancrée d’un pays triste. Il n’existe presque plus de ville où un genre artistique ne soit mis à l’honneur comme cette semaine le rai à Sidi Bel Abbés ou les danses traditionnelles à Tizi Ouzou.
Dans cette dernière ville, assimilée abusivement au terrorisme, des habitants de communes situées en dehors du chef-lieu de wilaya découvrent des artistes venus de pays lointains. Les estivants n’ont pas le choix entre baignade et vadrouille sans but dans des stations balnéaires sans âme. Le combat contre le rigorisme qui fait également tant de mal au tourisme, commence là. 

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