dimanche 3 juillet 2011

Clôture du 4e Festival de la Littérature et du Livre Jeunesse

Bilan mitigé pour le Feliv


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Fodhil Belloul
Le 4e festival international de la littérature et de la jeunesse a pris fin mercredi dernier avec une cérémonie de remise de prix du concours de la meilleure nouvelle. En présence de Mme la ministre de la Culture, Khalida Toumi, le jury a récompensé des jeunes auteurs pour des nouvelles écrites dans les trois langues. Ainsi, Hassan Sertah a reçu le prix de la nouvelle en langue arabe, Nessrine Sellal, Benaseur Sofiane, Maâch Tarek Islam, pour la langue française et Walid Sahli pour la langue amazigh. Les membres du jury ont cependant déploré le nombre réduit des participants au concours. Une dizaine de nouvelles en langue arabe et française et… une seule en langue amazigh. La grève des fonctionnaires d’Algérie Poste étant la principale cause de cette indigence, toujours selon le jury. Ce dernier a, par ailleurs, souligné le «niveau insuffisant des productions» qu’il a eu à juger. Ce furent donc des prix «d’encouragement» accordés aux lauréats.
La dernière journée du festival s’est poursuivie par un spectacle de danse intitulé Géographie du danger adapté de l’œuvre du romancier algérien récemment disparu, Hamid Skif. Après une semaine de festival, il est sans doute nécessaire de revenir sur les principaux aspects d’organisation et de programmation, de les mettre en relief avec les ambitions affichées par les organisateurs. Même si le commissaire du festival Azzedine Guerfi estime sans doute à juste titre «qu’il est trop tôt pour établir un bilan».

Une délocalisation qui manque de visibilitéLa délocalisation du Feliv à la place El Kettani de Bab El Oued, à Constantine et à Tlemcen avait pour but d’élargir l’offre en proposant de toucher un plus grand public. La présence des ateliers d’animation à Bab El-Oued a permis aux riverains de profiter avec leurs enfants d’un espace de détente qui se voulait avant tout ludique. Mais le trop petit périmètre consacré à l’événement avait surtout de quoi décevoir les attentes des habitants. Certains nous ont confié regretter l’absence de stand de ventes de livres, comme ce fut le cas à Riadh El Feth. Les citoyens ne possédant pas toujours les moyens d’aller à l’Esplanade, surtout que le transport public y est quasi absent. Alors pourquoi ce choix ? Vérification faite auprès des organisateurs, il ne s’agit pas d’un problème d’autorisation, mais d’une volonté de consacrer la place El Kettani à l’animation seulement. Il y a là un manque évident de visibilité quant aux efforts à accomplir pour permettre à plus de monde, les plus jeunes notamment, d’avoir un meilleur accès aux livres, surtout au vu de la situation de la lecture chez la jeunesse que tous les acteurs, libraires, éditeurs, enseignants et responsables déplorent. Il faut néanmoins noter qu’à Tlemcen et Constantine, les associations locales et les libraires ont été mises à contribution. Souhaitons que l’effort de délocalisation soit poursuivi jusqu’au bout pour les prochaines éditions.

Les professionnels du livre en formationAu centre de toute politique sérieuse du livre, la librairie reste par excellence le lieu de promotion et de diffusion de la lecture. Les journées de formation des libraires, organisées en marge des manifestations du Feliv, ont permis de poser les problèmes que rencontrent ces professionnels mais aussi d’ouvrir des pistes de réflexion. Interrogé à ce propos, Mohand Smaïl, vice-président de l’Association de libraires, gérant de la Librairie Générale d’El Biar et éditeur, est revenu sur ces journées. Une quinzaine de libraires venus de différentes wilayas se sont réunis autour de Mme Michele Capdequi, libraire depuis 30 ans à Toulouse, pour évoquer la situation de la librairie en Algérie. S’inscrivant dans le cadre de travaux entamés depuis 2005 avec la même formatrice, ces journées ont d’abord dressé un bilan peu reluisant, selon M. Smaïl. En effet, les lourdeurs administratives, l’implication insuffisante des pouvoirs publics pour accompagner les libraires dans leur travail ont été soulevées. Ainsi, estime M. Smaïl, «l’Etat doit faire un effort pour faciliter notre travail, surtout pour l’importation», «il faut faire une exception en matière de culture». Concernant son point de vue quant à la manière d’intéresser les jeunes à la lecture, M. Smaïl nous confie «qu’il est d’abord du devoir des parents de transmettre l’amour de la lecture». Il faudrait par ailleurs «aménager dans les librairies des espaces pour les enfants», ce fut en tout cas un des points de ces journées de formation. 

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